Dans un monde toujours plus nostalgique de sa tendre enfance, Retro City Rampage trouve forcément sa place dans le coeur des joueurs ayant connu leurs premiers émois ludiques dans les années 80 et 90. Pas bien profond, souvent maladroit, le titre mise finalement tout sur son capital sympathie.

Développé par un seul homme, Retro City Rampage fait sien l'ensemble des codes du jeu de l'ère 8 bits. Les bons comme les mauvais. Pour appuyer ses fondations, le jeu de Brian Provinciano va directement puiser dans les deux premiers Grand Theft Auto, proposant au joueur d'enfiler le cuir d'un truand dans une ville ouverte, en vue de dessus, avec tout ce que cela comprend de vol de voitures, de passants renversés, de missions annexes et autres activités. Retro City Rampage emprunte même les garages permettant de repeindre sa caisse, ou les boutiques diverses dans lesquelles on pourra se faire coiffer, changer d'aspect ou faire ses emplettes. GTA est toutefois bien loin d'être la seule source d'inspiration ici, le titre étant une bible de références à la culture geek des années 80. Noms apparaissant sur une boutique, personnages détournés, tout y passe dès que le jeu est lancé. Truand pas vraiment repenti, Player va rapidement faire la connaissance d'un certain Doc Choc, inventeur d'une voiture capable de remonter le temps mais qui aura besoin de ses services pour la remettre en état. Boum, Retro City Rampage commence directement par une référence culte de chez culte... au milieu de laquelle se glisse même l'apparition fugace d'une cabine temporelle qui fait furieusement penser à celle de Day of the Tentacle. Au cours de l'aventure, on croise un peu tout le monde, un clone de Snake de Metal Gear, le Dr. Von Buttnick échappé de Sonic, Lousie Boogie de Punch Out, un maître des codes qui n'est autre que l'incarnation du Game Genie, accessoire qui bidouillait si bien nos cartouches, des super flics à grappins façon Bionic Commando, etc.
- Graphismes 16 /20
Bon, il va de soi que la note ne sanctionne pas le défi technique, on s'est tous compris. Si de nombreux jeux adoptent une esthétique 8 bits, Retro City Rampage choisit pour sa part un mimétisme à s'y tromper. Et même si la plupart des filtres optionnels sont finalement une gêne en cours de jeu, le rendant peu lisible, on a bien du mal à ne pas craquer face à eux, replongeant de gré ou de force dans une époque lointaine.
- Jouabilité 12 /20
Les mécaniques sont assez bancales et entre des séquences qui deviennent très redondantes et d'autres qui confondent challenge et frustration, le gameplay n'est au final pas le point le plus séduisant du titre.
- Durée de vie 16 /20
Il faudra environs 8 heures pour compléter le jeu, les activités étant en réalité moins nombreuses qu'il n'y paraît. Une durée de vie plus qu'honnête pour un titre téléchargeable d'une dizaine d'euros.
- Bande son 15 /20
Chiptune à gogo, la bande-son adopte bien évidemment la tendance de l'époque, un aspect ultra vintage que tout le monde n'appréciera pas nécessairement mais qui n'en reste pas moins réussi, avec certaines compositions qui paraissent inspirées par des thèmes plus connus.
- Scénario /
Reto City Rampage n'atteint pas tous ses objectifs. Son aspect parodique manque de finesse, se limitant à faire surgir brutalement un clin d'oeil sans chercher plus loin, mais repérer les innombrables références devient malgré tout un jeu dans le jeu et un hommage encyclopédique au jeu vidéo et à la culture geek. Son plus grand charme demeure sa réalisation qui le ferait passer pour un jeu d'époque aux yeux d'un expert. Dommage cependant que ses qualités ludiques ne suivent pas toujours. Retro City Rampage reste un moyen agréable de passer le temps en se remémorant les temps anciens, quand on était capable de tout pardonner, vu qu'on n'avait pas le choix.

