Le joueur était en droit de partir avec un a priori positif puisque derrière ce titre se cachent tout de même les développeurs de Ratchet & Clank et Resistance. Et puis, même si cela est trop souvent accommodé à toutes les sauces, l'orientation délibérée du jeu sur l'action en coopération (split-screen à deux joueurs ou en ligne jusqu'à quatre individus) pouvait constituer un atout non négligeable. Seulement voilà : c'était sans compter sur une réalisation esthétique et technique en deçà des standards actuels. C'est tout du moins ce que l'on peut constater pour l'heure sur la démo du jeu qu'il a été possible de pratiquer…

En réalité, FUSE semble être à l'image de son scénario de série Z tout juste digne d'une diffusion en seconde partie de soirée sur la chaîne NT1. Vous incarnez donc un des quatre membres d'une équipe de mercenaires, engagée pour mettre hors d'état de nuire un groupe terroriste qui convoite une substance extraterrestre récupérée par l'armée américaine dans les années 40. Chaque personnage offre évidemment des caractéristiques uniques, à commencer par des armes spéciales, démarquages à peine voilés des guns ou autres sulfateuses issus de la saga Resistance. Par exemple, le Mag Shield utilisé par le gros bras de la bande qui permet de générer un large bouclier tout en arrosant l'adversaire. Ou encore le Shattergun, employé par le médecin de l'équipe, qui projette des sphères sur l'ennemi et le cristallise jusqu'à le faire exploser. Ces armes s'achètent avec des Fuse Credits qui font office de cash et se récoltent sur le terrain. A cela s'ajoute – sans surprise – des habiletés inhérentes à chacun des héros, telles que l'invisibilité temporaire. Ces dernières s'acquièrent à l'aide des Fuse Points, équivalent de points d'expérience remportés en cours de partie selon votre manière de jouer surtout en coopération. Le jeu tente d'ailleurs de pousser ce dernier point au maximum en permettant aux joueurs de switcher à volonté entre les quatre personnages disponibles, ceux-ci vous accompagnant en permanence à l'écran durant l'aventure. Par exemple, lorsque vous jouez avec un ami, les deux autres héros sont contrôlés par l'IA, mais vous pouvez changer et incarner un de ces protagonistes en pressant une simple touche. Hélas, ce procédé ne s'est guère montré probant au cours de la démo puisque l'IA s'avérait déficiente : tantôt elle se mettait en travers de votre route sans bouger, tantôt elle ne venait même pas au secours de ses camarades agonisant et rampant sur le sol (car il est possible de faire revivre un membre de l'équipe en maintenant un bouton à proximité)…

La mort est d'ailleurs souvent de la partie tant le niveau de difficulté paraît mal calibré. Face aux vagues d'ennemis qui déboulent régulièrement, il semble peu évident de s'en sortir du premier coup, même en enchaînant les mises à couvert automatiques derrière les deux ou trois éléments du décor qui le permettent. D'autant que, malgré leur variété, les armes ne paraissent dégager aucune puissance et sont peu efficaces. A cela s'ajoutent enfin un gameplay sans surprise ainsi qu'une déficience générale de charisme, autant pour les personnages principaux versant dans la caricature du style héros américain de BD, que pour les ennemis au look maintes fois déjà vu (ersatz de soldats robotisés à la Metal Gear Solid… du pauvre). D'ailleurs, outre cette esthétique plutôt surannée, les graphismes se révèlent en général bien pauvres – tout du moins dans la démo. Pas de doute, pour l'instant, FUSE affiche bien peu de qualités et en l'état, il risque fort de tomber dans l'oubli rapidement…