En cinq lignes et à travers le discours des papas de Discothèque Manager 2012, nous vous avons déjà menti deux fois. La première, en employant le mot "discothèque" qui, aussi incroyable que cela puisse paraître, est le seul bâtiment nocturne que le joueur ne peut ni construire, ni gérer dans ce titre... Un peu comme si Bûcheron Simulator vous permettait de découper tout ce que vous voulez tant que ce n'est pas un arbre. La seconde, en vous faisant miroiter une carrière longue et progressive. Ne comptez pas dessus, Discothèque Manager plante très régulièrement. Dans un bon jour, il vous laissera jouer sept ou huit minutes consécutives. Dans le cas inverse, dépasser les 60 secondes est déjà un petit exploit. Mais il y a une explication à tout cela ! Discothèque Manager 2012 est une vulgaire skin d'Hôtel de Luxe Manager 2012 dont le principal défaut était... d'être totalement instable et de planter irrémédiablement après quelques minutes de jeu. Et bien sûr, corriger ce problème est la dernière préoccupation du développeur.

De fait, il n'y a aucun suspense sur la note de cette escroquerie, quel que soit son contenu. Et quand bien même il aurait été totalement stable et un modèle d'ergonomie, Discothèque Manager 2012 ne vaut pas tripette. Outre ses différents bugs (le passage d'une langue à l'autre lors d'un retour au menu, obligeant le joueur à redémarrer le jeu ...), ce jeu est incroyablement pauvre et pourrait porter à peu près n'importe quel nom, tant l'univers de la nuit n'est en rien exploité, à peine abordé. Le tutoriel laissait pourtant imaginer pas mal de possibilités, jusqu'à ce que l'on se rende compte qu'il décrit en réalité l'intégralité des actions réalisables en quelques minutes... De plus, vous gérez des clubs et des bars de nuit dont vous ne voyez jamais l'intérieur ! Ceux-ci sont simplement modélisés de façon standard sur la map, sans que vous puissiez modifier leur design, qu'il soit extérieur ou intérieur. Les travaux effectués et les fournitures ou décorations achetées ne sont que théoriques. Vous ne voyez jamais votre DJ animer une soirée, l'effet de votre nouvelle boule à facette, la tronche de votre videur ou l'apparence du dernier bar dans lequel vous avez investi...

Comme tout mauvais jeu du genre, la micro-gestion se borne aux premières minutes de jeu (ce qui tombe bien, vous n'avez pas le droit de jouer davantage). Vous construisez votre bâtiment, vous achetez les fournitures nécessaires à son fonctionnement, embauchez un barman, deux serveuses, un videur et une femme de ménage, vous vous abonnez aux services indispensables (télévision, Internet...), signez des contrats de publicité et c'est à peu près tout. Il ne reste plus qu'à appuyer sur le bouton continuer et à veiller que vos stocks se renouvellent comme prévu pour éviter de manquer de quoi que ce soit. L'intérêt est donc proche du néant. Et cela se vérifie à tous les niveaux. Si la carte du monde vous laisse imaginer qu'il est possible de créer une boîte à Paris, à Monaco, à Madrid, à Londres ou à Podgorica, on se rend très vite compte qu'en réalité, la map est toujours la même, à un détail près (la Tour Eiffel pour Paris, par exemple). Et celle-ci est totalement morte, constamment de nuit, ce qui est absolument ridicule à l'époque où Sim City est capable de gérer chaque modèle et un véritable cycle jour / nuit sur une carte cent fois plus grande. Discothèque Manager est de toute façon très laid et ce n'est pas les deux réglages graphiques qui permettront d'y remédier.