L'histoire de Rise of Immortals prend source dans le monde de Graxia, 300 ans après les événements d'un autre jeu développé par Petroglyph, Guardians of Graxia. Ce très maigre background ne permet pas au joueur de comprendre qui sont les immortels, ni pourquoi ces derniers ont choisi de sortir de leur sommeil. C'est bien dommage, surtout lorsqu'on connaît le potentiel scénaristique de ces univers médiéval-fantastiques. Les développeurs auraient pu, par exemple, introduire les différents personnages à travers leurs motivations et leurs aspirations, ou encore nous en apprendre plus sur cet énorme dragon qui sert de boss dans le mode Pve. Malgré tout, cette petite déconvenue n'entravera en rien le plaisir du jeu.

Passée la phase de connexion, nous voilà sur un écran présentant tous les immortels, qu'ils soient disponibles ou non. C'est d'ailleurs l'une des principales différences avec les autres titres du genre, puisque Rise of Immortals met l'accent sur un seul personnage, qu'il faudra entraîner, faire combattre et bichonner, pour que celui-ci puisse atteindre le niveau 50. Un arbre de compétences permettra d'améliorer ses caractéristiques de base, grâce à trois branches distinctes : l'une pour l'attaque, l'autre pour la défense, et enfin une dernière propre à son avatar, puisqu'elle permettra d'augmenter directement la puissance de ses sorts et autres pouvoirs passifs. Bien entendu, on peut switcher d'un champion à l'autre, mais les niveaux, l'expérience et les compétences sont uniques à chaque personnage. De quoi proposer de nombreuses heures de jeu à tous ceux qui souhaiteraient entraîner plusieurs immortels. Le système de rotation, appelé «free trial», permet de tester gratuitement les champions à tour de rôle, comme il est de coutume dans bon nombre de MOBA. Pour en acquérir un définitivement, il faudra gagner des pièces d'argent en triomphant dans les arènes. C'est malheureusement l'une des rares choses que l'on peut acquérir dans la boutique avec des deniers virtuels, pour le reste, il va falloir mettre la main à la poche...

Ce jeu est free-to-play, mais possède tout de même un petit marché offrant, à ceux qui souhaitent payer avec de l'argent réel, tout un tas d'accessoires plus ou moins utiles. Il y a évidemment les skins, sortes d'habillages permettant de se différencier des autres joueurs, les potions d'expérience, afin que la progression soit plus rapide, mais aussi des objets plutôt insolites, à l'image de ces parchemins qui font passer votre immortel du niveau 1 au niveau 50 en un seul clic ! Plus regrettable, et c'est le point noir du système, l'acquisition des artefacts. Ces reliques, qui permettent d'augmenter les caractéristiques de votre champion, sont en effet facturées sur le site et ne peuvent être obtenues contre des pièces d'argent. De quoi déséquilibrer le jeu entre ceux qui payent et ceux qui ne payent pas. Malgré tout, cela n'influencera que les joueurs expérimentés, étant donné que les emplacements dédiés aux artefacts ne se débloquent qu'au fil des niveaux.

L'un des points positifs de Rise of Immortals, c'est cette chat room en 3D dans laquelle le joueur peut se balader librement, rejoindre une file d'attente ou former des groupes. Loin des autres jeux du genre, qui proposent généralement une chatbox des plus communes, le «Social Hub» (c'est son nom), ne permettra pas, hélas, de vous occuper pendant cet interminable moment passé à trouver une partie. Il vous faudra parfois cinq à dix minutes pour rejoindre une arène Pvp, et environ moitié moins pour une arène Pve. En cause, une communauté encore balbutiante. Ce qui devrait s'améliorer au fil du temps, avec l'arrivée de nouveaux joueurs, cela constitue malheureusement l'un des défauts majeurs du titre à l'heure actuelle. Pour attirer du monde, Rise of Immortals devra se démarquer des deux mastodontes, League of Legends et Heroes of Newerth, en proposant à ses adeptes une expérience originale et un contenu inédit.

Dans le mode Pve, le joueur devra coopérer avec ses alliés pour vaincre des bots à l'effigie des personnages du jeu. Il devra également tuer deux géants, plutôt coriaces, afin de pouvoir accéder au nexus ennemi pour le détruire. Mais cela ne s'arrête pas là, puisque la destruction du bâtiment sonne le glas du sommeil millénaire d'un grand et puissant dragon. Le défaire ne sera pas si facile que ça, et il faudra combiner vos efforts à ceux des autres participants pour en venir à bout. Ce mode de jeu est une bonne introduction au titre, et permettra aux moins expérimentés de se familiariser avec les commandes et les interfaces. Tout est identique à la version Pvp, du système d'évolution des objets aux bâtiments à détruire. Aussi sympathique qu'il soit, ce mode de jeu ne représente finalement qu'une petite partie du jeu. Si les joueurs choisissent de jouer aux MOBA, c'est avant tout pour se confronter à d'autres individus dans des combats épiques. Après avoir franchi l'effroyable étape de la file d'attente des arènes Pvp, nous voilà propulsés à toute vitesse dans l'arène. A peine quelques secondes de répit, puis les joueurs partent à l'assaut des monstres neutres dans la jungle. Ensuite, chacun prend une route pour croiser le fer avec les immortels ennemis. La jouabilité est très classique et les néophytes parviendront à prendre le jeu en main après quelques parties. D'autant plus qu'il est possible, dans les options, de modifier l'assignation des touches aux différentes capacités de son champion.

Les joueurs de MOBA, eux, trouveront aussi rapidement leurs marques tant le gameplay est semblable à celui de ses concurrents. Par exemple, le last hit (sous-entendu achever les sbires de l'autre équipe pour obtenir de l'or) reste une valeur sûre pour dominer ses adversaires. Les personnages présents dans Rise of Immortals remplissent des rôles bien familiers, à savoir celui du support, du tank, ou encore des carrys en tout genre. Ils peuvent toutefois dévier un peu de leurs fonctions originelles pour s'adapter au jeu proposé : le système de match-making étant encore très perfectible, les formations sont souvent déséquilibrées. Il faudra parfois savoir se montrer original pour remporter une partie. La notion de plaisir n'en sera pas affectée pour autant : les sensations sont bel et bien au rendez-vous tant les parties ont tendance à être agressives et les morts prématurées monnaie courante. L'absence du «deny» (tuer ses propres sbires pour empêcher ses ennemis de last-hit) confirme la volonté des développeurs de créer un jeu accessible, où la stratégie est relayée au second plan au profit de l'action brute. Rapidement éclipsé par les cadors du genre, à savoir League of Legends ou encore Heroes of Newerth, Rise of Immortals reste pourtant une alternative franchement sympathique. Très ouvert aux nouveaux joueurs, sans négliger les habitués, le titre de Petroglyph saura vous faire passer du bon temps. A condition, bien sûr, de ne pas être un compétiteur acharné.