Sorti sur borne d'arcade Naomi en 2001, puis adapté sur Dreamcast quelques mois plus tard, Cosmic Smash appartient à cette famille de jeux d'arcade qui peut facilement rendre accro pour peu qu'on accroche à son univers. C'est au sein d'une station spatiale expérimentale que le joueur doit surmonter les défis d'une version totalement remaniée du jeu de casse-briques et qui s'apparente ici au squash. « Welcome to Cosmic Smash ! »
25 ans après la sortie de Breakout, l'équipe Sega Rosso décide de remettre au goût du jour cette bonne vieille recette en créant un jeu hybride, savant mélange de casse-briques classique et de squash. Le personnage, un homme fil de fer à l'enveloppe corporelle translucide, et muni d'une jolie raquette bleue, doit terminer chaque niveau en détruisant tous les blocs présents dans la salle en les percutant avec une balle de squash. Les levels sont disposés dans une sorte de labyrinthe dans lequel on se déplace petit à petit. Pour finir la partie, il suffit d'atteindre l'une des extrémités du labyrinthe en suivant un trajet pouvant inclure de 12 à 17 niveaux en fonction des embranchements empruntés. Le tout doit être effectué en temps limité et il est possible de suivre le décompte en direct sur le sol. A l'issue de chaque niveau, quelques secondes sont ajoutées au compteur mais il ne s'agit pas de traîner car tout est calibré pour donner du fil à retordre.
La prise en main ne pose aucune difficulté puisqu'il suffit de se déplacer à gauche et à droite, d'appuyer sur un bouton pour sauter, un autre pour frapper la balle et un dernier (ou la combinaison des deux autres) pour réaliser des Trick Smash. Ces derniers sont des coups suffisamment puissants pour détruire des rangées entières de blocs mais qui consomment de précieuses secondes. On peut également courber la trajectoire de la balle pour éviter de frapper les blocs gris indestructibles, s'accroupir pour sauter jusqu'au plafond et rebondir sur les murs pour réaliser des figures qui, accompagnées d'un Trick Smash sur le dernier bloc (un Trick Finish), octroient de nombreux points bonus. Le score augmente également en finissant un niveau rapidement ou si on ne perd jamais la balle. Au fil des parties, on gagne de plus en plus en aisance et en précision, et on maîtrise assez vite les subtilités offertes par le jeu.
Graphiquement, l'univers de Cosmic Smash rappelle 2001 : L'Odyssée de l'Espace et Tron. On baigne dans une ambiance spatiale tantôt d'une blancheur caractéristique du film de Kubrick, tantôt sombre et éclairée aux néons colorés, mais toujours agréable à l'œil. Ce choix esthétique épuré offre une ambiance futuriste digne des plus grands films de science-fiction. Les graphismes ont beau être simples, ils n'en sont pas moins hypnotisants. Il en va de même pour les musiques d'ambiance qui contribuent efficacement à l'immersion dans cet univers si particulier, presque onirique. Une voix robotique semblant sortir de nulle part intervient également à chaque changement de niveau, en annonçant le suivant, comparable à la voix du métro. Le réseau constitué par les levels, appelés Cosmic Bus, rappelle d'ailleurs énormément un réseau de transports en commun. L'atmosphère qui se dégage de Cosmic Smash envoûte dès les premières minutes et nous invite à passer de nombreuses heures à casser des blocs en microgravité.
Une fois la partie terminée, on a vite envie d'en commencer une autre et ce ne sont pas les raisons qui manquent. Tout d'abord, le jeu compte un total de 49 niveaux, ainsi qu'un bonus au contenu assez surprenant. Aussi, pour tous les explorer il est nécessaire de finir le jeu au moins 8 fois. De plus, le tableau des scores ne demande qu'à être rempli par des records de plus en plus impressionnants. Avec toutes les stratégies permettant de finir un niveau en un minimum de coups et les 18 Trick Finish existants, les accros du score parfait ont de quoi s'amuser de nombreuses heures. Enfin, si les réglages par défaut vous paraissent trop contraignants et que vous n'arrivez pas à atteindre la fin dans le chrono imparti, sachez qu'il est possible de modifier le temps dont vous disposez initialement ainsi que le bonus accordé à chaque fin de niveaux. Avec ça, vous n'avez plus d'excuse pour ne pas explorer chaque recoin de cette merveille.
- Graphismes15/20
Le jeu peut sembler vide au premier abord mais ces graphismes épurés s'accordent parfaitement avec l'esprit léger du soft. L'action ne souffre d'aucun ralentissement et les mouvements de la balle respectent agréablement les lois de la physique.
- Jouabilité18/20
La maîtrise des mouvements de base ne nécessite que quelques minutes et on s'améliore d'heure en heure. Avec seulement deux boutons et un stick directionnel, ce jeu réalise l'exploit de proposer une jouabilité riche et très variée que l'on découvre en progressant.
- Durée de vie15/20
Qui dit jeu d'arcade, dit aussi faible durée de vie si on ne s'intéresse pas au scoring. Les adeptes du score parfait y reviendront pendant plusieurs jours avant de passer à autre chose. Les autres y joueront de temps à autre pour une petite partie de squash dans l'espace, loin de la Terre et de son tumulte.
- Bande son16/20
Les musiques, bien que discrètes, contribuent à instaurer l'ambiance propre au jeu. La voix anglophone et son homologue japonaise, plus discrète, nous interrogent sur le pourquoi de la situation. S'agit-il de commentateurs sportifs, de simples voix enregistrées pour informer le héros de son évolution ?
- Scénario/
Petite merveille d'ingéniosité, procurant un plaisir immédiat, ce Cosmic Smash mérite les honneurs. Son ambiance rappelant REZ et certains classiques de science-fiction donne envie de plonger dedans et d'y rester. Malheureusement, seuls les japonais y ont eu accès et ce jeu pourtant si réussi n'a jamais vraiment connu le succès mondial qu'il aurait mérité. Comme dirait la voix off: « We love Cosmic Smash ». A quand un retour sur le Xbox Live ?