Bien que le contexte du jeu n'ait qu'une importance toute relative, sachez que Tiny Token Empires vous fait voyager jusqu'en 200 av. JC, en pleine troisième Guerre Punique. A l'époque, cinq grands empires se disputent les pourtours de la Méditerranée et votre mission va être de diriger chacune de ces puissances et de les faire triompher dans des campagnes distinctes. Romains, Egyptiens, Grecs, Perses et Carthaginois combattent sur une map dont la petite envergure n'affolera pas les néophytes puisque le plan de jeu ne compte que 60 territoires autour de la fameuse mer. Le design, assez enfantin et coloré, est lui aussi pensé pour ne rebuter personne, les unités et les bâtiments prenant la forme de pions comme dans n'importe quel jeu de plateau. L'interface elle aussi, est très grand public et tout à fait ergonomique et au cas où vous auriez tout de même quelques difficultés, un didacticiel (qui est en réalité la campagne romaine) vous dira tout sur comment naviguer et développer votre empire.

Tiny Token Empires est un jeu de stratégie au tour par tour atypique puisque le système de combat n'a rien à voir avec celui des ténors du genre. Les affrontements, quels qu'ils soient, prennent la forme de puzzles de type "Match 3" ou de Bejeweled-like si vous préférez (voir l'image ci-dessous). Toutefois, on retrouve dans ces batailles tous les éléments stratégiques du genre. Le fait d'aligner trois (ou plus) tokens n'est pas une fin en soi puisque cela permet, en fonction des tokens et des spécialités de vos unités, de remplir progressivement la jauge d'action de ces dernières afin qu'elles puissent attaquer (ou défendre, selon leur fonction). A partir de ce moment, et tant qu'elles n'ont pas été utilisées, ces unités se parent d'une icône qui indique la possibilité de s'en servir quand bon vous semble. Le joueur a donc rapidement conscience des solutions qui s'offrent à lui pour venir à bout de son ou ses ennemis. En ce sens, un combat d'apparence déséquilibré peut tout de même être remporté si vous faites preuve de malice en choisissant les bons tokens au bon moment. Chaque unité est associée à un type de token et si remplir la jauge de vos troupes est une priorité, empêcher l'adversaire de faire de même a tout autant d'importance. De plus, en enchaînant les combos ou les lignes de quatre ou cinq tokens, vous pourrez rejouer et ainsi paralyser temporairement l'ennemi.

Entre chaque combat, votre mission est de gérer à la fois le déplacement de vos troupes sur le plateau, le développement des unités (en bâtissant notamment des galères pour assurer leur transport) et le renforcement des défenses (palissades, murailles...) pour éviter le péril de votre capitale. Chaque unité a un coût d'achat, des points de vie et des points de déplacement qui lui sont propres et rapporte quelques deniers chaque jour passé (qui correspond à un tour). L'objectif est alors de créer plusieurs armées et d'en définir le profil selon les associations que vous faites. Par exemple, chez les Romains, une armée de plusieurs cerbères sera très puissante mais ne bénéficiera pas de solides défenses que peuvent apporter les medici et des prêtres de Jupiter. Ajoutez à cela des unités offensives comme l'assassini, l'hastati ou le velite et vous jouirez de nombreuses possibilités pour former vos légions. L'exemple concerne les romains mais fonctionne évidemment pour chacune des cinq puissances du jeu. Dans tous les cas, le fonctionnement de l'empire est assez limpide et il ne suffit que d'une grosse heure avant de se sentir maître de ses forces. Tiny Token Empires remplit alors parfaitement sa mission : intéresser, voire passionner un utilisateur lambda qui ne connaît rien au genre.

En termes de contenu, le jeu de Bip Media va droit à l'essentiel mais pour 20€, le joueur n'est franchement pas lésé. Chaque campagne se termine en approximativement trois heures, ce qui offre de base 15 heures de pratique. Comptez en plus de ça sur des missions libres, des matches rapides, un mode Entraînement et surtout, le multijoueur en ligne. Malheureusement, en plus d'être visiblement déserté (ou pas encore plébiscité) puisque seul Marcelus, le bot, pouvait être défié, ce mode s'avère très limité car seuls les puzzles sont jouables. On regrette ce choix assez discutable qui détruit à lui seul l'intérêt du multijoueur. Pour ne rien arranger, la création de partie nous a posé pas mal de problèmes, faisant systématiquement planter le jeu pour une raison indéterminée. La raison de vide intersidéral sur la recherche de partie en ligne ?