Certes la mode du moment avec un élastique, c'est de se le coller au poignet pour faire joli. Nous (les vieux), quand nous traînions dans les cours de récré si on se mettait un élastique au poignet on nous expliquait qu'on allait choper la gangrène. Du coup, on s'en servait plutôt pour fabriquer des catapultes, c'était plus rigolo, vachement plus intelligent et, sans ça, on ne saurait pas aujourd'hui que prendre un élastique dans l'oeil ça fait super mal. C'est cette voie ancienne qu'emprunte le jeu Bandz Mania, remplaçant les élastiques marrons par d'élégantes bandes de caoutchouc colorées qui adoptent des formes variées.

En gros, votre but est de tirer sur des envahisseurs aliens qui emprisonnent les "bandz". Ce qui sera évidemment rendu complexe par un enchevêtrement d'obstacles et autres mécaniques tordues. En bas de l'écran, on trouve donc notre lanceur sur lequel il suffit de poser le stylet avant d'orienter le tir et d'ajuster la tension sur l'élastique. Sous le lanceur, on peut voir les projectiles à notre disposition qui seront au choix : une bille de base pouvant rebondir sur les surfaces ou dégommer un objet et les portails. Ces derniers sont des téléporteurs à travers lesquels on peut faire passer sa bille et il en existe quatre types : ceux qui ne rebondissent pas et ceux qui peuvent faire un, deux ou trois rebonds. Ajoutez à l'équation des surfaces pouvant détruire vos projectiles et surtout des tableaux dessinés de façon particulièrement fourbe ou encore des bonus à collecter pour améliorer son score, vous obtenez un petit casse-tête plutôt sympa, en dépit de principes qu'on a déjà vus un bon millier de fois depuis l'invention du jeu vidéo.

Toutefois, quelques lacunes ont tendance à tirer un peu l'enthousiasme vers le bas. Appréhender les mécaniques du jeu et les réactions de la physique est parfois assez délicat. Le comportement des projectiles en premier lieu est assez étrange et il faut un certain temps pour arriver à anticiper les rebonds, la perte de vélocité ou les variations de trajectoire. Il est donc difficile d'ajuster son tir correctement dans les premiers temps et on a un mal fou à jauger la force de tir qui sera nécessaire pour atteindre certains emplacements. En outre, Bandz Mania à un défaut majeur : la moitié du temps on ne voit pas ce qu'on vise. Les tableaux ne se limitent en effet pas à ce que peuvent afficher les deux écrans de la DS. A "vide", on peut promener la caméra pour explorer la zone et repérer les cibles ou les surfaces sur lesquelles tenter un rebond, mais lorsque l'on commence à tirer, c'est terminé. La plupart des lancers se font donc en aveugle et avec en plus cette difficulté citée plus haut : anticiper les réactions de la physique. Le résultat est facile à voir venir : un grand nombre d'essais/erreurs qui peuvent vite devenir pénibles. Les choses s'arrangent avec le temps, mais il est regrettable qu'aucun système ne vienne améliorer ces problèmes de vue, autre qu'un pauvre marqueur indiquant le dernier point de tension utilisé. Au final, l'ensemble est rigolo mais il manque clairement la cible visée : les enfants adeptes des "silly bandz" qui risquent fort de ne pas vraiment goûter ce jeu de réflexion souvent inutilement ardu.