Il est vrai que l'idée de base peut surprendre. Ne pas utiliser le mode Robot des Transformers semble un concept plutôt saugrenu, fermant ainsi de nombreuses possibilités de gameplay. D'un autre côté, si les développeurs l'ont voulu ainsi, c'est qu'ils avaient leurs raisons, se dit-on. On contrôlera donc les Autobots ou les Decepticons dans leur forme la plus mobile et surtout, dans leur mode Overdrive qui permet de disposer d'armes.

Mais avant de vider nos chargeurs comme des demeurés, essayons d'abord de comprendre le contexte. Vous démarrez chaque mission dans une arène fermée, avec un objectif bien précis. Détruire les véhicules ennemis, passer un nombre donné de checkpoints, protéger des serveurs informatiques ou tout simplement survivre, rien de bien compliqué à comprendre. Pour cela, il va falloir gérer plusieurs choses. La plus importante est votre jauge d'Energon, sans laquelle vous ne pouvez pas passer en mode Overdrive pour vous défendre. En effet, en mode Conduite, vous ne disposez d'aucune arme et n'êtes donc qu'une cible mouvante, plus rapide certes, mais inoffensive à moins de foncer directement dans les ennemis. Pour faire grimper cette jauge, il faut soit ramasser celles qui réapparaissent automatiquement dans l'arène, soit en récupérer sur les ennemis déchus. Une fois en mode Overdrive, vous disposez de deux armes : une mitrailleuse aux munitions infinies et de puissants missiles en nombre plus limité, puisqu'il faudra se réapprovisionner constamment.

Et là, vous vous dites que deux armes par robot, ce n'est pas beaucoup... Et vous avez bien raison. Mais ce défaut va vite se noyer dans la pléthore de tares que constitue Edition Stealth Force. Tout d'abord, la conduite des véhicules est tout simplement digne d'un jeu flash. Que vous maniiez une voiture de courses ou un 15 tonnes, vous avez l'impression de glisser sur le sol comme sur une patinoire. On veut bien que le mode Overdrive vous permette de strafer, mais là, on n'est pas loin du gag. Les déplacements sont affreusement mous et la lenteur à laquelle le véhicule tourne a de quoi causer quelques jets de manettes. Le fait de pouvoir effectuer un demi-tour via une simple pression de bouton ne sauve même pas les meubles. Mais c'est pire quand on se rend compte à quel point l'ergonomie des touches a été mal imaginée : en mode Conduite, vous avancez et tournez avec le stick. Jusque-là, tout va bien. Mais quand vous passez en mode Overdrive, vous devez soudainement utiliser la croix directionnelle pour tourner, alors que le stick sert maintenant à strafer. Mais d'où a bien pu venir cette idée ? Dans un jeu où l'on doit naviguer entre les deux modes très rapidement, on se retrouve régulièrement perdu dans les commandes.

Le résultat, c'est que les combats sont un vrai capharnaüm, chose dont ils n'avaient pas vraiment besoin... Les ennemis arrivent pratiquement à l'infini et vous tournent autour comme des mouches sans aucune notion de stratégie. Pour ne rien arranger, vous ne pouvez tirer que devant vous, la visée automatique ne se déclenchant que dans un angle qui n'excède pas 30°. Quand on connaît les difficultés pour braquer... Bref, on ne s'amuse pas une seule seconde. Quel que soit votre objectif, la meilleure solution reste de repérer les points de respawn des recharges d'Energon et de missiles et de tourner à l'infini sur son petit circuit, tout en tirant sur ce qui passe dans votre viseur. Tellement basique qu'on se croirait sur une borne d'arcade des années 80. Et comme un malheur n'arrive jamais seul ce ne sont pas les graphismes qui vous rappelleront qu'on est bel et bien en 2011. En plus des textures hideuses, c'est le manque total d'inspiration des environnements qui choque. On a parfois l'impression que les arènes ont été dessinées au hasard, avec un total manque de sens artistique et encore moins de level design. En fait, c'est la réalisation toute entière qui part en cacahuète à chaque écran, comme par exemple l'animation des véhicules, bien pauvre en détails. La bande-son est à loger à la même enseigne entre les bruits de moteur dissonants et les vannes que s'envoient Autobots et Decepticons dans un total manque de crédibilité et d'humour.

Enfin, finissons avec le contenu du titre, histoire de terminer dans un feu d'artifice. Le mode Aventure se finit facilement en 2h30 de jeu, et encore, sans se presser. Et oui, c'est bien le principal mode de jeu. Derrière, vous avez le mode Mission, qui vous permet juste de refaire les missions débloquées dans le mode Aventure, ainsi que le mode Coop avec six épreuves jouables à deux, qui sont une nouvelle fois des missions du mode Aventure. Si vous avez une impression de répétition dans les dernières phrases, c'est normal. Pas la peine d'en dire plus, même les fans de la série se doivent d'éviter ce Edition Stealth Force comme le choléra tant il n'y a rien à en tirer.