Comme chaque année, c'est juste avant le Tour de France que débarque Pro Cycling Manager sur PC. Le créneau est idéal pour donner envie aux amoureux de vélo de s'improviser directeur sportif de leur équipe préférée et de briguer de prestigieuses victoires. Que nous réserve donc cette saison 2011 et surtout, contient-elle suffisamment de nouveautés pour qu'on l'acquière les yeux fermés ?
Solidement installée sur le marché car seule simulation du genre, la série Pro Cycling Manager n'a guère besoin de se remettre en question pour séduire un maximum de managers virtuels. Et ça, Focus l'a bien compris et ne s'est pas montré plus exigeant que ça avec le développeur Cyanide lorsqu'il s'est agi de penser à l'orientation de ce nouvel épisode. En effet, les nouveautés se comptent sur les doigts d'une main et encore, ce qu'on nous vend comme de petites révolutions ne sont en fait que de simples retouches ou si vous préférez, de gros patchs. En ce sens, même si PCM demeure un titre passionnant, équilibré, accessible, on ne peut qu'être déçu devant si peu d'ambition. D'un opus à l'autre, la progression est moindre, et si l'énorme chantier qu'était la refonte du moteur graphique fut un bon prétexte pour l'achat de l'édition 2010, on se demande bien quelle feature indispensable peut légitimer celui de l'itération 2011. Entre banales corrections et bonnes idées à peine développées, PCM Saison 2011 nous place le cul entre deux chaises. Alors, Pro Cycling Manager, série imperfectible ou juste suffisante ?
Il faut toutefois reconnaître que certains efforts sont visibles immédiatement. Nous passerons outre l'interface qui, certes, a été retravaillée, mais de manière assez light. In-game en revanche, on dit adieu à cette pénible uniformité du peloton en découvrant des gabarits beaucoup plus crédibles et variés, permettant non seulement de reconnaître plus vite ses poulains mais surtout de ne pas se sentir spectateur de la guerre des clones. Niveau immersion, PCM franchit un palier. Ce n'est pas l'unique progression visuelle puisqu'en utilisant des caméras moto, on profite désormais d'une modélisation des visages un peu plus détaillée ou comment dire, un peu moins sommaire. Aux figures baveuses et effrayantes des précédents volets succèdent des visages plus fins mais malheureusement toujours aussi mono-expressifs. En tout cas, si l'on couple ces progrès à l'affinement général des décors, Pro Cycling Manager Saison 2011 est de loin le plus bel opus de la série. L'inverse serait étonnant mais en l'espace de deux ans, la série a fait un bond en avant considérable. S'il est toujours possible de se moquer de quelques modèles franchement indignes d'un PC (la voiture du directeur de course, les spectateurs qui ressemblent à des PLV...), l'ensemble a vraiment de la gueule.
La mini-révolution apportée par cet opus est sans conteste la gestion des collisions entre les coureurs. Absente ou à peine gérée dans les précédents volets, elle fait désormais partie intégrante du gameplay. Cela change à peu près tout lorsqu'il s'agit d'établir une stratégie ou de demander à un équipier de jouer les porteurs d'eau. Pour ce dernier, la remontée du peloton sera des plus délicates ! Et lorsque vous souhaitez faire remonter un leader aux avant-postes de la meute, là aussi, ce sera en tenant compte de la densité du peloton. S'il est étiré, tout va bien. Dans le cas inverse, votre poulain pourrait peiner à retrouver sa place. Les conséquences sur la course et les stratégies sont nombreuses et piéger un leader en attaquant au bon moment est dorénavant beaucoup plus fréquent. Comme de se faire piéger ! Pour le reste, PCM 2011 est fidèle à son aîné, sans doute un peu trop. Certes, Cyanide n'est pas resté les bras croisés en optimisant son bébé, notamment en termes d'IA. S'il n'y a pas d'énormes changements dans son comportement, elle a gagné en crédibilité au niveau des sprints. Quant au mode Carrière, il est sans surprise mais l'impact des sponsors est plus important, notamment pour les futures signatures de contrats. C'est déjà ça.
- Graphismes15/20
Les moteur graphique a connu quelques retouches qui s'imposaient, comme les visages des coureurs ou le (très) léger lifting des décors. Cela suffit à rendre la simulation agréable à regarder mais quelques textures hideuses continuent de faire tache par endroits.
- Jouabilité14/20
Si vous maîtrisez PCM 2010, vous maîtrisez PCM 2011. On retrouve exactement les mêmes mécaniques en termes de navigation, de gestion et de commandes. On aimerait d'ailleurs que la série parvienne à se renouveler en donnant un peu plus de pouvoir au directeur sportif.
- Durée de vie15/20
Le nombre d'étapes et de compétitions est colossal mais il manque une ou deux nouvelles licences pour donner l'impression au joueur qu'il n'est pas uniquement question de réactualiser un contenu déjà connu. De plus, de nombreux coureurs apparaissent sous un nom modifié... Bonjour l'immersion...
- Bande son8/20
Les commentaires de Patrick Chassé et Jacky Durand vieillissent mal et ne sont plus vraiment dans le ton d'une course cycliste, sans parler du décalage qu'ils peuvent avoir avec l'action. Quant aux musiques, elles ont le don d'agacer pour la plupart, ce qui n'aide pas.
- Scénario/
Pro Cycling Manager Saison 2011 est sans surprise, bonne ou mauvaise. Toujours aussi accessible sans pour autant décevoir les acharnés de vélo, le titre de Cyanide demeure passionnant et possède un contenu suffisamment riche pour que son investissement soit mille fois amorti. Toutefois, on regrette qu'il soit aussi avare en nouveautés et que certains fantômes continuent de le hanter (notamment les noms semi-fictifs). Mais en restant objectif, PCM 2011 est un jeu de gestion complet et efficace qui saura plaire à son fidèle public et même aux autres.