Officiant ouvertement dans le domaine du surnaturel, l'aventure du Chien des Baskerville se veut quelque peu en marge des autres épopées de Sherlock Holmes. Parfait me direz-vous pour le scénario d'un jeu généralement plus enclin à brasser de la matière fantastique qu'à nous dépeindre un quotidien morne et sans saveurs. De ce fait, nous voici plongés en plein Devonshire où une bête démoniaque terrorise la famille des Baskerville. Le dernier de la lignée, Sir Henry, prend alors la décision de demander de l'aide à Sherlock Holmes qui saute ici sur l'occasion pour mettre au garde-à-vous ses nombreuses petites cellules grises. De fait, après une introduction vite expédiée, nous voici au manoir des Baskerville composé de 35 écrans fixes jonchés d'objets à découvrir et saupoudrés de diverses énigmes.

Le principe de base n'évolue pas énormément par rapport à d'autres jeux du même genre sauf que dans le cas présent, le tout profite d'une belle patte artistique et de l'ambiance de l'oeuvre originale. Du coup, il est très facile de se plonger dans ce titre qui pèche malheureusement un peu par sa trop grande facilité. En effet, même en laissant de côté le guide stratégique complet offert ou les diverses aides (un plus de cette version Director's Cut) sans parler des énigmes qu'il est possible de contourner, vous devriez boucler l'enquête en une demi-journée environ. Un peu court certes même si la longévité du titre reste dans la moyenne des productions du genre. De plus, notons que cette dernière intègre plusieurs éléments imbriqués les uns dans les autres afin de consolider un gameplay qui aurait pu se borner à de la recherche basique d'objets. Certes, vous devrez bien dénicher des items à plusieurs reprises mais ces derniers vous serviront ensuite à ouvrir des portes, débloquer des mécanismes ou sauver les âmes des membres de la famille des Baskerville emprisonnées dans des portraits.

A ce sujet, signalons qu'une fois libéré un pauvre bougre, vous obtiendrez un pouvoir indispensable à votre avancée. Par exemple, en récupérant la gemme de force, vous pourrez casser des objets contenant d'autres items. En usant d'une meilleure perception, il sera possible de voir dans les coins sombres et de choper à nouveau des objets supplémentaires utiles à votre progression. Au total, vous pourrez ainsi user de cinq capacités. De plus, les développeurs ont eu la bonne idée de nous faire remonter le temps en usant de têtes de loups disséminées dans le manoir. Une idée astucieuse pour rallonger un peu la durée de vie tout en profitant de décors similaires mais dont l'aspect changera entre les époques. Comme on peut le voir, Waterlily Games a essayé d'apporter un peu de sang neuf au genre sans pour autant tout remettre en question. Le résultat, bien que court, n'en reste pas moins fort intéressant et démontre qu'avec un «sous genre», on peut réussir à alpaguer le joueur tout en ne misant pas coûte que coûte pour le minimum syndical.