Les Lego s'émancipent ! Souvent cantonnée au rôle d'adaptations humoristiques de licences connues de tous, la marque Lego veut prouver la richesse de son propre univers dans ce STR. Comme Lego Battles il y a deux ans, Lego Ninjago s'inspire de jouets pour proposer une aventure originale au temps des samouraïs...
Lego Ninjago suit donc le modèle de Lego Battles en intégrant un soupçon de stratégie en temps réel. Lorsque l'on parle de soupçon, c'est bien le terme puisqu'on est loin d'un véritable STR mais c'est comme tel que se présente cette nouvelle création. Plongé au cœur d'un conflit peu lisible entre deux frères ennemis, l'un sage et l'autre démoniaque, la mission du joueur est de diriger de petites armées de ninjas jusqu'à quatre armes sacrées, les armes de Spinjitzu. Mais la quête va être longue et semée d'embûches puisque des squelettes maléfiques en ont décidé autrement, semant la panique dans les différents villages qui entourent le dojo de départ. Un dojo qui sert d'interface 3D pas franchement pratique dans laquelle il faut ouvrir une tripotée de portes avant de lancer une simple mission. C'est d'ailleurs depuis cet endroit qu'il vous sera possible d'accéder au didacticiel, au mode Bataille ainsi qu'au multijoueur qui peut accueillir deux utilisateurs. Problème, le mono-cartes n'est pas supporté puisqu'il est évidemment question de se battre avec ses ninjas, leur équipement et leurs améliorations.
Bref, l'aventure solo se compose de courtes missions sous forme de quêtes, parfois insignifiantes, et de combats de mêlées, pas plus emballants. Le côté construction, cher aux Lego, tente bien une percée mais se retrouve relégué au second plan malgré lui. Dommage pour un jeu de stratégie qui aurait pu bâtir une grande partie de ses mécanismes autour de la construction qui, pour le coup, s'apparente davantage à de la réparation de bâtiments ayant subi les conséquences directes des batailles. Surtout, c'est l'ergonomie du titre qui est à revoir et notamment les déplacements des unités qui doivent se faire à la fois au stylet pour les changements de position et à la croix directionnelle pour déplacer la caméra. Figée pendant les combats, l'exploration de la map se débloque une fois toutes les unités vaincues. Problème, certaines d'entre-elles ont la fâcheuse manie de se cacher sur le bord des écrans, laissant le joueur penser qu'elles ont été détruites. Celui-ci croit alors au bug puisqu'il lui est impossible de se déplacer au-delà du périmètre de combat. Mais plus globalement, Lego Ninjago souffre de la répétition des quêtes, de la lenteur de l'intrigue et de sa réalisation, indigne d'une DS aujourd'hui...
- Graphismes7/20
Les environnements sont vides, les dojos manquent de soin, l'ensemble de la réalisation a de quoi faire tiquer.
- Jouabilité11/20
Le gameplay est hyper basique et les missions se répètent rapidement. L'exploration ne réserve quasi aucune surprise et les batailles ont toutes une issue prévisible. Il manque incontestablement beaucoup de choses à Lego Ninjago, notamment au niveau de la construction de bâtiments.
- Durée de vie11/20
Les missions et les quêtes manquent d'intérêt pendant que le background n'assure aucune rejouabilité digne de ce nom, même à deux. Pour voir le bout de Lego Ninjago, faut-il encore accrocher, ce qui paraît assez compromis.
- Bande son8/20
Quasiment le néant total à ce niveau. Tellement anecdotique qu'on ne retient rien de l'ambiance sonore.
- Scénario7/20
L'intrigue manque d'originalité mais surtout, l'ensemble n'est pas très cohérent et part rapidement dans tous les sens. Pas le temps de s'attacher aux personnages, pas de réelle évolution...
Lego Ninjago, tout en ayant le mérite de proposer quelque chose de "différent", ne parvient à convaincre ni par son univers ni par son gameplay. Son contenu un peu chiche, ses mécanismes de gameplay mous et pas suffisamment développés et sa réalisation datée l'enterrent avant même qu'on ait progressé d'un pas. Le côté stratégie, finalement peu assumé, n'apporte rien alors qu'on l'attendait comme un parfait complément de l'aspect construction cher à la franchise.