Faisant suite au premier épisode sorti en septembre 2009, le samouraï errant nous revient cette fois ivre de vengeance. Comme on pouvait s'en douter, la suite de l'histoire sera auréolée d'un voile de sang entrecoupé de réflexions intenses sur l'avenir d'un Japon menacé par le démon Orochi. Une raison suffisante pour sortir son sabre du fourreau et partir à l'aventure.
Dans la droite lignée de son digne héritier, Samurai II : Vengeance recycle tout ce qui avait fait le succès de son aïeul. Vous reprendrez donc bien une louchée de cel shading servi dans une marinade de combats tous plus sanglants les uns que les autres ?! Oui, mes bons amis, nous nageons ici en plein beat'em all se déroulant dans un Japon médiéval que n'aurait pas renié Kurozawa. Devant autant à l'oeuvre du maître qu'à des jeux comme Onimusha, Way of the Samurai ou bien encore Okami pour sa patte graphique, le titre de Mad Finger bouffe à tous les râteliers afin de nous servir un résultat... Des plus convenus. C'est d'ailleurs le premier écueil du titre qui n'arrive pas à faire évoluer son concept tout au long des sept niveaux composant l'aventure principale. Ainsi, on devra se contenter de combats identiques pendant une poignée d'heures, parfois entrecoupés de quelques pièges à éviter. Pas évident du coup d'encenser le soft qui ne manque pourtant pas de qualités.
D'une part, comme vous pouvez le remarquer, le visuel du jeu a gagné en qualité depuis le premier opus. Signalons tout de même qu'il s'agit ici d'une version Tegra censée être de meilleure qualité que la mouture iPhone. Quoi qu'il en soit, les développeurs ont su insuffler une personnalité à leur saga d'autant qu'on peut toujours découper en deux ses adversaires avec un coup de sabre bien placé. Malheureusement, il est regrettable que la liste des combos ne comprenne que six enchaînements. Il est encore plus dommageable que seuls deux combos soient suffisamment puissants pour vous sortir des rixes à rallonge. En somme, une fois que vous aurez acheté les deux derniers coups, vous pourrez à loisir battre les ennemis les plus faibles en une seule attaque ou bien déséquilibrer plusieurs opposants avant de les transpercer de votre lame une fois à terre. Extrêmement utile surtout lorsque vous aurez affaire à quatre ou cinq archers et des samouraïs de toutes les couleurs n'ayant qu'une idée en tête... Prendre la vôtre.
Au rayon des choses qui fâchent, citons aussi une construction manquant singulièrement de peps. En somme, on devra se coltiner du début à la fin des combats en arène fermée incluant de plus en plus de sagouins, quelques pièges à éviter et c'est tout. La panoplie de coups et l'esquive ne permettant pas de varier les plaisirs, la progression s'avèrera neutre, la beauté d'ensemble et la jouabilité bien calibrée entrant constamment en conflit avec la banalité de la mise en scène. A ce sujet, on notera tout de même divers soucis plus ou moins embêtants liés aux boutons d'action trop proches du bouton Home du téléphone ou bien encore un bug revenant à intervalles réguliers synonyme de personnage refusant obstinément d'avancer. Si dans le premier cas, il suffira simplement de faire attention où on tapote pour ne pas revenir au menu du téléphone, dans le second cas, on devra attendre que le héros veuille bien se débloquer ou, au pire, recharger le dernier checkpoint en espérant ne pas avoir droit audit bug une nouvelle fois. Bref, si on appréciera de terminer une première fois l'aventure, le potentiel de rejouabilité s'avère quasi nul et ce n'est pas le mode Dojo (Survival) qui vous incitera à relancer la bête. Peut mieux faire comme dirait l'autre.
- Graphismes16/20
Le cel shading utilisé est de grande qualité et peut compter sur quelques beaux effets pour être mis en valeur. Cependant, si on profitera également de quelques tranchages de membres bien sanglants, il est dommage que les sept niveaux doivent composer avec une grande redondance architecturale. Néanmoins, entre le village isolé, son pendant portuaire et deux forteresses juchées sous terre et dans les airs, le visuel de Samurai II : Vengeance s'en sort haut la main.
- Jouabilité12/20
A l'instar de la partie graphique, la jouabilité est d'un bon niveau tout en étant très limitée. Ainsi, on ne compte que six combos afin de varier les combats. Bien entendu, le tout tourne vite en rond à cause de cet aspect et d'une structure de jeu peu évoluée militant pour une succession d'affrontements de plus en plus longs. On regrettera également l'emplacement des boutons d'action trop proches du bouton Home, ceci nous valant parfois un retour non désiré à l'écran des applications. Notons enfin quelques bugs très énervants synonymes de personnage bloqué et refusant obstinément d'avancer. Au mieux, il décidera de se déplacer au bout de quelques secondes, au pire, il vous faudra recharger le dernier checkpoint.
- Durée de vie12/20
Bien que la difficulté augmente d'un coup, il ne vous faudra qu'une petite matinée pour en faire le tour. Cependant, évitez d'opter dès le départ pour le niveau Difficile histoire de vous épargner quelques crises de nerfs. Précisons enfin que le titre intègre un mode Survival afin d'étriper le plus d'ennemis possible.
- Bande son13/20
La gamme de bruitages est correcte tout comme les thèmes musicaux, de qualité mais en petit nombre.
- Scénario/
Engoncé entre Les Sept Samurais et Onimusha, Samurai II : Vengeance nous sert un scénario convenu narré à travers plusieurs artworks.
Expurgé de quelques bugs très gênants, de soucis de maniabilité et d'une construction beaucoup trop limitée, Samurai II : Vengeance aurait sans doute pu prétendre au titre de meilleur beat'em all sur Androïd. En l'état, il nous reste tout de même un chouette petit jeu très agréable à l'oeil, peu ambitieux mais suffisamment maîtrisé pour nous faire passer un bon moment.