Finish Him ! Flawless Victory ! C'est avec plaisir qu'on retrouve ces répliques devenues désormais cultes dans ce deuxième opus de Mortal Kombat. Pour rappel, le premier Mortal Kombat avait fait sensation auprès des joueurs, non pas pour son gameplay, mais avant tout pour son ambiance, pour son originalité, et pour le charisme de ses personnages d'anthologie que sont Raiden le dieu de la foudre, Liu Kang le maître des arts martiaux ou encore le célèbre duo de ninjas : Scorpion et Sub-Zéro, qui sont à eux seuls les emblèmes de la série.

Dès l'introduction, on constate une ambiance beaucoup plus glauque et plus sombre que son prédécesseur. D'ailleurs, que tous les amateurs d'hémoglobine possédant une Super Nintendo se réjouissent, le sang n'a pas été censuré cette fois-ci. On se rappelle au passage que la censure du premier Mortal Kombat imposée par Nintendo avait partagé la communauté des joueurs en deux : ceux qui jouaient à la version Megadrive jugée plus mature, avec la possibilité d'activer le sang via un cheat code très connu, et ceux qui jouaient sur la version Super Nintendo censurée où l'intérêt du jeu s'en voyait fortement rabaissé puisque ce qui fait le charme de la série des Mortal Kombat, c'est avant tout sa dose de gore. Cela explique en partie pourquoi le jeu s'était vendu beaucoup mieux sur la console de Sega.

Pour en revenir à Mortal Kombat 2, on constate à la sélection des personnages la disparition de Kano et de Sonia, pour voir l'arrivée de 7 nouveaux combattants : Baraka, Jax, Kitana, Kung Lao, Mileena, Reptile et le sorcier Shang Tsung. Chacun de ces nouveaux personnages est réellement charismatique et possède son identité propre : par exemple, on appréciera Kung Lao, un moine shaolin qui combat à l'aide d'un chapeau découpant, ou encore Baraka, une créature appartenant à la race démoniaque des Tartakans disposant de longues lames encastrées dans ses avant-bras. On peut également noter l'apparition de 7 personnages supplémentaires cachés et non jouables qu'on ne pourra combattre qu'en respectant certains critères. Une fois encore, les développeurs ont recouru aux images digitalisées pour façonner les sprites des personnages, dont l'animation est devenue maintenant beaucoup plus fluide et plus détaillée qu'auparavant, un vrai régal pour les yeux.

Au niveau des arènes de combat, on passe de 6 zones à 10 (dont une cachée et une autre exclusive à la version Megadrive). Le level design est là aussi très soigné. Les arènes fourmillent de détails et font réellement froid dans le dos grâce à la palette de couleurs très spéciale du jeu. Il suffit de jouer quelques secondes sur les célèbres zones telles que "The Pit II" ou encore "Living Forest" pour constater le rendu. De plus, elles sont toutes très variées et très angoissantes. Chaque arène possède son propre cachet, et certaines d'entre elles peuvent donner lieu à une nouveauté de cet opus : Les Fatality de Stage (ou "Stage Fatality").

En effet, Mortal Kombat 2 n'est pas seulement une amélioration sur le plan visuel. Le jeu intègre de nouveaux coups spéciaux, de nouvelles "Fatality" mais aussi les fameuses "Stage Fatality" qui permettent de tirer parti du décor pour massacrer son adversaire. Par exemple, la zone de combat "The Dead Pool" vous permet via une manipulation à effectuer lors de l'incontournable "Finish Him !", d'envoyer votre ennemi dans un bain d'acide à l'aide d'un uppercut. Radical. Mais ce n'est pas tout ! Mortal Kombat 2 intègre également deux nouveaux finish moves : les "Babalitiy", qui permettent de transformer votre adversaire en bébé et les "Friendship" où votre personnage ridiculise son ennemi de manière humoristique au lieu de l'achever impitoyablement. Pour continuer dans le trip des développeurs, on aura également droit lorsqu'on inflige un uppercut à son ennemi à l'apparition de la tête d'un des développeurs du jeu dans un coin de l'écran criant "Toasty !!!" (grillé !!!). Totalement hilarant et pas du tout sérieux, ce son mythique est désormais ancré dans la plupart des esprits des joueurs de l'époque.

Pour ce qui est du mode solo de Mortal Kombat 2, il est on ne peut plus classique : vous affrontez des adversaires à la chaîne jusqu'à arriver au premier boss Kintaro, qui n'est autre que le frère cadet de Goro, et enfin au terrible Shao Kahn qui vous donnera beaucoup de fil à retordre. Vous pouvez bien évidemment régler la difficulté en allant dans les options (qui au passage ne sont pas très nombreuses). Mais le principal atout de Mortal Kombat 2 réside avant tout dans son multijoueur qui promet de bonnes parties et des nuits blanches en perspective pour se castagner du soir au matin.

Cependant, malgré toutes ces améliorations, Mortal Kombat 2 conserve le gameplay rigide et mollasson de son prédécesseur. Ceux qui s'attendaient à un jeu rapide et nerveux comme Street Fighter 2 n'y trouveront pas leur compte. Les combats manquent parfois de punch, et les coups reviennent souvent car finalement, ils sont peu nombreux. Un autre élément qui pourra en fâcher certains : le système de garde par bouton. Il se révèle finalement trop lent, et on préfèrera esquiver une attaque en sautant plutôt que de la bloquer. Le fait que le jeu nécessite une manette 6 boutons peut aussi poser un problème pour les manettes Megadrive à 3 boutons (auquel cas il faudra bien souvent appuyer sur plusieurs touches pour sortir un simple coup de base).

Au final, Mortal Kombat 2 est donc une digne suite. Malgré son gameplay toujours aussi rigide, le jeu est très soigné visuellement. Les nouveaux personnages sont charismatiques, et on apprécie l'intégration des nouvelles "Fatality", des "Stage Fatality", des "Babality" et des "Friendship" qui sont une très bonne idée. Mortal Kombat 2 est sans conteste un incontournable des jeux de combat de l'ère 16 bits, qui bluffe non pas par son gameplay, mais par son univers, son ambiance, sa violence et son fun. Qui n'a jamais pris plaisir à entendre Scorpion rugir "Come here !" en lançant sa corde ? Qui n'a jamais frissonné de plaisir à geler son adversaire avec le redoutable Sub-Zero ? Tous les ingrédients pour passer du bon temps sont là et le mode multijoueur promet de bons délires entre amis. FINISH HIM !