Comme pour la plupart des hits and run/hack'n slash, Alien Shooter 2 ne s'embarrasse que peu d'un scénario. Ce dernier ne reste qu'un prétexte à l'action. On trouve donc le coup classique de la race alien qui menace de détruire l'humanité. On aura certes le droit à deux-trois rebondissements au cours du jeu, mais cela reste très classique et pas vraiment intéressant. L'important pour ce genre de jeu vient du gameplay, et de ce point de vue Alien Shooter 2 assure. Il s'agit donc d'un hit and run en 2D isométrique dans lequel on massacre des centaines d'aliens par niveau. C'est d'ailleurs par le nombre impressionnant d'ennemis par niveau que ce jeu se démarque de la concurrence. Comptez en moyenne plus d'un bon millier d'ennemis par niveau. On commence assez doucement avec des niveaux dans lesquels on n'affrontera que quelques centaines d'aliens pour finir sur des niveaux approchant régulièrement les 3 000. Pour vous donner une idée de l'ampleur du massacre dont vous serez responsable : les niveaux dépassent rarement la demi-heure. Alien Shooter 2 se veut vraiment intense : les ennemis arrivent de partout, on se retrouve constamment sous un flot incessant de monstres en tout genre et les décors du jeu finissent systématiquement littéralement repeints avec le sang et les tripes de vos adversaires.

Pour effectuer ce véritable génocide alien, le joueur peut incarner l'un des huit mercenaires à la solde de Magma, une entreprise d'armement qui se retrouve en première ligne dans la lutte contre l'envahisseur. Chacun de ces huit personnages possède un armement de départ ainsi que des caractéristiques différentes. Car la particularité de cet Alien Shooter par rapport aux autres hit and run est l'aspect jeu de rôle bien plus présent. Ainsi, avant le choix de notre héros, le joueur devra opter pour l'une des huit compétences actives qui lui sont proposées. Malheureusement, certaines de ces compétences ne sont pas très utiles. La compétence « Vision Nocturne » par exemple, strictement inutile au vue du faible prix des lampes torches et lunettes de vision nocturne. Même chose pour la compétence « Boxe ». Il y a vraiment un souci d'équilibrage entre les compétences, quand on compare les deux que l'on vient de décrire par rapport aux deux compétences d'auto-régénération (l'une en fonction du temps, l'autre en fonction du nombre d'ennemis abattus à la chaîne), et celle permettant d'augmenter les gains en expérience par exemple. Une fois ce choix effectué, on doit attribuer un certain nombre de points à l'une des sept caractéristiques de notre personnage (santé, force, rapidité, précision, intelligence, la compétence active choisie précédemment, et l'argent). Comme pour tout jeu ayant des éléments RPG, on retrouve un système de niveau où l'on devra augmenter ces diverses caractéristiques. Et c'est d'ailleurs sur le plan des caractéristiques qu'apparaît la grande différence par rapport à la première version d'Alien Shooter 2 (Vengeance) : cette fois, on n'a plus l'occasion de placer des points de compétences dans des caractéristiques de maniement d'armes de nos persos. En effet, dans la version Vengeance, pour pouvoir manier des armes de plus en plus puissantes, il fallait obligatoirement avoir le niveau nécessaire dans la compétence liée à l'un des cinq types d'armes. Un système quelque peu frustrant car cela obligeait le joueur à se spécialiser sur deux ou trois types d'armes. Qui plus est, si un joueur avait mal géré ses points de compétences, le jeu pouvait alors devenir insurmontable. Pour certains, la disparition de cet aspect peut être dommageable car retirant pas mal de difficulté au jeu. Mais cela le rend tout de même bien plus fun, car on peut alors tester toutes les armes qui nous tombent sous la main dès la première partie.

Car bien sûr, l'un des plaisirs sur ce genre de jeu, c'est bien de pouvoir utiliser tout un arsenal dévastateur. Là-dessus, les développeurs se sont lâchés puisque pas moins d'une cinquantaine d'armes, réparties en cinq catégories (armes de point, fusils à pompe, mitrailleuses, lance-roquettes, et armes spéciales) sont disponibles. Si au début, on se contentera d'armes classiques, on se retrouvera par la suite avec un arsenal ahurissant allant du mini-gun au lance-roquettes nucléaire en passant par une arme rétrécissant les ennemis, une autre les gelant, et même des fusils à plasma. On regrettera par contre un manque d'équilibrage dans la puissance de ces armes lorsque l'on arrive à la fin du jeu. A ce moment, si l'on a réussi à économiser suffisamment pour se procurer les dernières armes, la progression devient alors beaucoup trop facile. La puissance des dernières armes (excepté dans la catégorie des armes de poing) est véritablement trop importante, cassant littéralement la difficulté du jeu. Les armes et les munitions sont trouvables pendant les missions, mais il faudra aussi en acheter à partir de bornes situées en début de chaque niveau. Celles-ci seront aussi le seul moyen de faire efficacement le plein de munitions si besoin, d'acheter des armes plus puissantes, de réparer vos armures. On peut aussi s'y procurer deux sortes de drones de combat, très utiles en début de partie, des trousses de soins, et des implants. Ces derniers permettent de booster les statistiques de votre personnage tant que vous les portez. Bien gérer son argent est un élément primordial dans Alien Shooter 2. Il faut absolument éviter d'acheter constamment des drones ou de nouvelles armes. Car ces dernières sont chères, et s'acheter de nouvelles armes à chaque début de niveau pourrait vous placer dans l'incapacité d'améliorer votre équipement plus tard. Il faut donc bien réfléchir lorsque l'on fait ses emplettes.

Pour pouvoir gagner de l'argent, il faudra fouiller les niveaux de fond en comble et découvrir les nombreux passages secrets qu'ils recèlent. De même, vous aurez parfois l'occasion d'effectuer des quêtes annexes qui permettent d'obtenir quelques gains supplémentaires en expérience, argent et équipement. Des petits plus non négligeables qui sont là pour varier un peu les situations. Car ne l'oublions pas, il s'agit bien d'un hit and run, un genre de jeu qui peut facilement devenir répétitif. Le jeu tente donc de varier les situations et nous propose par exemple des phases bien plaisantes où l'on contrôlera de grosses mitrailleuses fixes ou des véhicules. Même si ces séquences ne présentent absolument aucune difficulté, elles sont bien fun et, de ce fait, vraiment les bienvenues. Le renouvellement du jeu s'opère aussi par la variété des environnements. Même si on passe une grande partie de notre temps au sein de laboratoires bien lugubres, on a tout de même l'occasion de se balader dans des décors en extérieur (autoroutes, villes, forêts). Sans tous ces éléments, il est clair que les 17 niveaux qui composent le jeu auraient été quelque peu ennuyeux. Et ce n'est pas son scénario trop classique qui nous encouragera à avancer, ni même son aspect technique. C'est d'ailleurs sur ce point qu'Alien Shooter 2 pèche un peu. Les décors en 2D restent assez acceptables, même s'ils manquent de vie. Tout est figé, et trop peu d'éléments sont destructibles : quelques lampes et sièges, guère plus. Ainsi, même atteinte par un tir de lance-roquettes, une voiture ne bougera pas d'un pouce. La modélisation des personnages humains est vraiment très moyenne mais ce sont surtout leurs animations qui font tache, notamment le pas de course du héros, assez ridicule. Pour les ennemis, on regrette un faible nombre d'animations. Si les décors restent acceptables dans l'ensemble, les animations représentent vraiment le point le plus faible du jeu.