Clarifions tout de suite les choses. Non, nous ne commencerons pas notre aperçu en nous demandant si Castlevania : Lords of Shadow marquera enfin le passage réussi de Castlevania à la 3D. D'abord, parce que c'est évident que le nouveau titre de Konami sera un bon jeu, ensuite parce que les deux épisodes 3D sortis sur Playstation 2 il y a quelques années (Lament of Innocence et Curse of Darkness) étaient déjà deux volets très réussis. Castlevania peut fonctionner en 3D, Konami l'a déjà prouvé. Il suffit juste de s'appliquer et il ne fait aucun doute que les équipes en charge de ce Lords of Shadow maîtrisent leur sujet puisque la version d'essai présentée à l'E3 porte déjà la marque d'un grand jeu. Pas simplement parce que sa réalisation graphique est sublime et que de grands noms prêtent leurs voix aux personnages, mais parce que le gameplay, l'essence même d'un jeu, semble avoir été au centre de toutes les attentions.

Dans Castlevania : Lords of Shadow, le joueur incarne Gabriel, un nouveau prénom dans la grande famille Belmont, qui fera tout pour redonner vie à sa bien-aimée morte un peu plus tôt. Avant d'arriver aux abords du château de Dracula, son parcours le mènera dans des contrées obscures et c'est justement là que commence le jeu. Sous une pluie battante, le héros descend de son destrier devant une barricade, alors que de nombreux villageois fuient péniblement un danger encore invisible. Vous ne tarderez pas à comprendre ce à quoi tout le monde tente d'échapper lorsqu'une horde de loups-garous envahit la zone. Nous voilà plongés au cœur de la bataille et il ne faudra pas vraiment compter sur l'aide des villageois pour rester vivants. Si quelques-uns tenteront tout de même de vous filer un coup de main avec des faux ou des torches, c'est bien vous qui ferez le gros du travail et nettoierez tant bien que mal la zone.

Durant la bataille, le jeu s'occupe de nous enseigner quelques-unes de ses mécaniques et notamment le maniement du fouet, arme emblématique de la série. Gabriel porte sur lui un crucifix ayant la particularité de cacher un long et puissant fouet. Plusieurs techniques d'attaques peuvent être déclenchées en combinant seulement deux boutons du pad et à chaque ennemi vaincu, le personnage gagne des points d'expérience pour acheter encore d'autres nouveaux combos. Le héros a également la possibilité de se servir d'armes secondaires, en l'occurrence, des dagues dans le niveau testé. Il est aussi capable de choper ses ennemis. A ce moment, des cercles apparaissent à l'écran et se concentrent sur le point de choppe. En tenant la choppe puis en appuyant sur n'importe quelle touche au moment opportun, Gabriel réalise alors une attaque spéciale pour se débarrasser de sa proie. La technique fonctionne sur les petits adversaires comme les premiers loups-garous mais semble totalement inefficace sur les ennemis un peu plus gros. Ce que nous n'avons pas tardé à découvrir avec l'entrée en scène d'un loup-garou un peu plus imposant et vicieux que les autres. Il était alors temps d'apprendre une nouvelle technique : l'esquive ! En associant simplement une gâchette avec le stick gauche, Gabriel peut en effet effectuer une roulade dans la direction souhaitée et éviter les attaques adverses. Déjà très présent à l'esprit depuis le premier coup de fouet, l'influence God of War devient désormais flagrante. On a déjà vu pire comme influence, n'est-ce pas ? Qu'on se rassure, Castlevania : Lords of Shadow n'est pas un simple copier-coller du jeu de Sony. Loin de là, et la prochaine phase de jeu est là pour nous le prouver.

A peine nous sommes-nous débarrassés du gros loup en l'empalant assez grossièrement avec une poutre astucieusement placée à portée de main, que la démo enchaîne sur une deuxième séquence d'action. Celle-ci nous propulse sur le dos d'un cheval parlant bien décidé à nous aider. Lancé à grand galop, l'animal file sur un chemin de forêt tandis que de nouveaux loups, montés sur des wargs, nous rattrapent pour tenter de nous obliger à mettre pied à terre. Durant la poursuite, Gabriel peut claquer son fouet à droite et à gauche pour résister autant que possible. Même en parvenant à repousser efficacement les assauts répétés des assaillants, le jeu force tout de même le héros à tomber au bout d'un moment (une branche en travers de la route, ça arrive même aux plus grands). A terre, le beat'em all reprend ses droits et Gabriel se retrouve une nouvelle fois encerclé, avec un warg à abattre en guest star. La démo se terminera juste après le combat, par une nouvelle cinématique de toute beauté qui donne vraiment envie de voir la suite.

Du début à la fin de ces (trop) courts instants de jeu, Castlevania : Lords of Shadow parvient à installer son ambiance gothique grâce à des graphismes léchés s'appuyant sur un design extrêmement réussi. En parlant du design, le studio Mercurysteam tente une approche un peu différente des poncifs habituels de la série en proposant une orientation beaucoup moins japonaise que les anciens épisodes. A lui seul, le look du héros pourrait d'ailleurs résumer ce choix artistique. Moins androgyne que les autres Belmont, Gabriel affiche un imposant gabarit loin des frêles héros que Castlevania nous impose depuis quelques années. Il semble aussi plus profond que ses prédécesseurs. Peut-être le fait qu'il soit motivé par l'amour et pas forcément par l'honneur ou le devoir, rend ce personnage plus complexe et donc plus humain dans un sens. Les changements apportés à ce volet de Castlevania ne sont pas simplement d'ordre graphique. Avec une mise en scène très cinématographique (sûrement due à la présence d'Hideo Kojima au poste de producteur), Lords of Shadow semble aussi aller un peu plus loin dans le degré de violence. Nous ne sommes pas forcément dans le gore (en tout cas dans ce que nous avons vu), mais le sang gicle un peu plus qu'auparavant et d'après les vidéos déjà diffusées, le jeu pourrait assumer un côté mature plus prononcé. Nous verrons là encore avec une version de jeu plus avancée. Castlevania : Lords of Shadow sortira à la fin 2010 sur PS3 et Xbox 360.