Ultraman est un super-héros mi-homme mi-robot issu d’une série de science-fiction très populaire au Japon vers la fin des années 60. Il sera quasiment inconnu en France jusqu’en 1991, date à laquelle Bandai se décide à sortir chez nous l’adaptation vidéoludique de ses aventures sur Super Nintendo. Et pour être totalement honnête, on aurait préféré qu’il reste dans l’anonymat…
Si vous êtes fan de japonais en collant rouge et justaucorps moulant qui se battent contre d'horribles mutants de l'espace construits en carton-pâte, le jeu Ultraman est fait pour vous. Enfin… il est fait pour vous si, en plus d'avoir des goûts douteux, vous aimez les jeux vidéo mal réalisés et à la jouabilité exécrable. Pour planter rapidement le décor, Ultraman se présente vaguement comme un jeu de baston à la Street Fighter II. Mais la comparaison avec le hit de Capcom s'arrête là. Après n'avoir pas eu le choix de votre personnage, vous vous retrouvez dans la peau du héros susnommé à vous battre contre d'improbables erreurs de la nature. Le point commun entre notre brave et toutes ces monstruosités semble être un manche à balai malencontreusement coincé à un endroit que la décence m'empêche de citer ici. En effet, les zigotos à l'écran paraissent bien rigides, que ce soit dans leur posture même où dans les coups qu'ils tentent de porter à leur adversaire, bien souvent dignes d'une grand-mère arthritique.
Pour rentrer un peu plus dans les détails, notre héros en collant a la capacité de donner un coup de poing, un coup de pied, de faire des sauts impossibles, et de tirer une sorte de rayon laser. Ultraman sait également faire quelques cabrioles assez ridicules qui sortent la plupart du temps involontairement lorsque l'on trifouille la croix directionnelle. Afin d'éliminer l'horreur qui se trouve en face de vous, il faut lui donner un maximum de coups de pied et/ou de poing tout en évitant qu'elle vous en donne à son tour, et tout en évitant également de s'endormir devant son écran. A chaque coup porté à l'ennemi, une jauge d'énergie en bas de l'écran se remplit petit à petit. Plus cette jauge se remplit, plus vous pourrez tirer des rayons lasers puissants, puissance que vous pouvez sélectionner grâce aux gâchettes L et R de la manette. Pour mettre fin au cauchemar, vous devez donc frapper la grosse bébête jusqu'à ce que l'indication « FINISH » remplace sa barre d'énergie vitale. C'est alors qu'il faudra l'achever avec un tir laser à la puissance maximale. Vous passerez ainsi à un autre combat avec une autre monstruosité venue de l'espace à terrasser. Le titre se termine au bout d'une dizaine de combats, ce qui doit correspondre grosso modo à une petite heure de jeu, si vous n'avez pas éteint la console bien avant d'en arriver jusque-là. Aucun mode multijoueur ne viendra gonfler cette durée de vie rachitique. De toute façon, lequel de vos amis serait assez masochiste pour jouer à Ultraman avec vous ? Vous l'aurez compris, s'il y a un titre à éviter sur Super Nintendo, c'est bien celui-ci, à moins de vouloir se payer une bonne tranche de rigolade en y jouant un instant. Nous gardons évidemment une pensée émue pour les pauvres malheureux qui auront dépensé près de 500 francs (soit plus de 70 euros) pour acheter Ultraman au moment de sa sortie.
- Graphismes3/20
Ultraman remporte haut la main la palme du jeu le plus laid et le plus mal animé de la Super Nintendo.
- Jouabilité2/20
Ultraman remporte haut la main la palme du jeu le plus injouable de la Super Nintendo.
- Durée de vie1/20
Ultraman remporte haut la main la palme de la cartouche qui restera le moins longtemps dans votre Super Nintendo.
- Bande son5/20
Ultraman remporte haut la main la palme de la bande-son la plus anecdotique de la Super Nintendo.
- Scénario2/20
Ultraman remporte haut la main la palme du jeu ayant le scénario le plus insignifiant de la Super Nintendo.
Ultraman remporte haut la main la palme du plus mauvais jeu de la Super Nintendo.