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Test White Knight Chronicles

White Knight Chronicles : Trailer de lancement

8 445 vues
Profil de Romendil,  Jeuxvideo.com
Romendil - Journaliste jeuxvideo.com

Avec White Knight Chronicles, le studio Level-5 (Dragon Quest VIII, Rogue Galaxy) a décidé de mettre son expérience du jeu de rôle à l'épreuve en réalisant son premier RPG destiné à la PS3. Un titre qui doit beaucoup à Final Fantasy XII et qui tente de compenser sa faible durée de vie par la présence de fonctionnalités online.

White Knight Chronicles

Sorti fin 2008 au Japon, White Knight Chronicles devait être le premier volet d'une trilogie exclusive à la PS3. Depuis lors, force est de constater que l'on n'entend plus beaucoup parler du bébé de Level-5, le second opus ne bénéficiant toujours d'aucune date de sortie dans son pays d'origine. Le fait est que White Knight Chronicles n'a pas totalement convaincu les joueurs nippons, la faute à un système de jeu mollasson, davantage orienté vers le multijoueur en ligne que vers le solo. Qui plus est, le découpage en épisodes successifs ne se justifiait pas vraiment. Quoi de plus rageant, en effet, que de voir l'histoire rester en suspens après seulement 30 heures de jeu ? Il faudra donc attendre patiemment la sortie du second volet pour connaître la suite d'une intrigue pourtant prometteuse.

White Knight Chronicles
Comme les autres actions, les combos doivent être assignés sur l'interface une fois créés.
Dans une contrée moyenâgeuse teintée de fantasy, le royaume de Balandor voit, en l'espace de quelques heures seulement, son destin ébranlé par l'attaque soudaine d'un contingent ennemi. Revenant d'une mission de routine pas des plus glorieuses, le jeune Léonard assiste à la chute du royaume sans savoir qu'il est sur le point d'embrasser un destin hors du commun. Animé par un dévouement absolu envers la princesse Cisna qui passe, malgré lui, entre les mains de l'ennemi, Léonard n'hésite pas une seconde et libère l'entité mystique qui sommeillait à l'intérieur d'une armure légendaire, s'éveillant ainsi à l'âme du chevalier blanc. La première particularité de White Knight Chronicles est ainsi de faire intervenir un héros ayant conclu un pacte avec un « Incorruptus ». Autrement dit, un esprit qui sommeillait à l'intérieur d'une gigantesque armure et qui a choisi de lui léguer le pouvoir dont il fut jadis investi. Par le biais d'un gantelet magique, Léonard hérite donc de la capacité de se transformer en un chevalier colossal dont il va mettre la puissance à profit pour tenter de sauver un royaume à feu et à sang.

White Knight Chronicles
Votre avatar vous sera imposé uniquement lors des parties online.
Dans l'univers de White Knight Chronicles, Léonard n'est pas le seul à bénéficier de tels pouvoirs et d'autres individus ayant conclu un pacte avec l'esprit d'un Incorruptus auront un rôle décisif à jouer. Mais ce qui devait être le point d'orgue d'un système de jeu en grande partie calqué sur celui de Final Fantasy XII s'avère au final l'élément le plus décevant du titre. Car si la stature imposante des chevaliers donne une idée assez juste de leur puissance, la lenteur excessive de leurs attaques rend les joutes extrêmement soporifiques. Un défaut qui affecte d'ailleurs également les batailles sous forme humaine, rendant l'expérience de jeu beaucoup moins immersive que prévu. Le joueur incarne un seul personnage sur les trois qui composent son groupe et amorce un combat seulement lorsqu'il le décide, ou bien lorsqu'il a été repéré par un ennemi, la proximité des monstres alentours pouvant compromettre une situation pourtant bien engagée. Le déroulement des batailles n'est pas totalement en temps réel puisque chaque tour d'action est suivi par un délai d'attente imposé avant que l'action suivante ne puisse être activée. Le fait de se déplacer sur le terrain ne permet pas d'esquiver soi-même les attaques, la parade étant elle aussi soumise à l'attente du tour d'action. Enfin, l'exploration des environnements ressemble bien souvent à une vaste chasse aux mobs où il vaut mieux avancer prudemment et savoir rester discret si on ne veut pas devenir soi-même la proie des créatures que l'on chasse. Autant d'éléments qui caractérisent plus souvent les MMORPG que les jeux de rôle nippons.

White Knight Chronicles
L'arbre des compétences permet de développer différentes techniques selon l'arme utilisée.
C'est là qu'entre en compte un autre élément clef du système de jeu, à savoir la gestion des AP. Chaque action, en dehors des attaques de base, coûte un certain nombre de points qui ne peuvent être regagnés qu'en éliminant un certain nombre d'ennemis. De la même façon, les enchaînements de coups doivent être préparés à l'avance, dans le menu dédié, le joueur devant lui-même affecter les commandes de son choix dans une barre d'icônes limitée à 21 actions utilisables durant les combats. Il ne reste plus ensuite qu'à cliquer dessus pour les activer, puis à enchaîner les assauts en fonction de la durée du combo. Plus celui-ci est long, plus il coûte cher en points d'action, des points dont vous aurez cruellement besoin pour vous transformer en chevalier lorsque vous croiserez la route d'un troll géant ou de toute autre créature de taille démesurée. Les batailles sous la forme du chevalier fonctionnent sur le même principe d'échanges de coups, à cela près que chacune de vos attaques requiert un certain nombre de MP qui, une fois totalement consommés, rendent à l'élu son apparence normale.

White Knight Chronicles
Les environnements sont vastes et donnent accès à de multiples quêtes.
Mais si la grande liberté offerte en matière de personnalisation des héros est on ne peut plus appréciable, toute la richesse du gameplay est entachée par le rythme affreusement mou de ce compromis temps réel/tours d'action. Car les possibilités ne manquent pas lorsqu'il s'agit de développer les talents spécifiques aux différents personnages du jeu. Selon le type d'arme utilisée, une multitude de techniques bien précises nous sont proposées, tout le dilemme étant justement de savoir comment orienter chacun des membres de son équipe à chaque passage au niveau supérieur. Aux armes blanches traditionnelles (épées, haches, lances, arcs et flèches) viennent s'ajouter les sortilèges d'attaque et les magies de soutien qui sont accessibles à tous les personnages. Le joueur a d'ailleurs la possibilité d'incarner n'importe quel membre de son équipe, et pas seulement l'avatar créé en début de partie. Ce dernier est imposé uniquement dans le cas des parties online et est relégué au second plan durant toute l'aventure solo, n'ouvrant jamais la bouche et faisant seulement acte de présence.

White Knight Chronicles
Les combats sous la forme de chevalier blanc sont beaucoup moins palpitants que prévu.
Si la quête solo avoisine tout juste les 30 heures en ligne droite, elle impressionne tout de même par ses environnements entièrement ouverts. On peut donc les explorer librement en s'écartant du sentier à volonté, et leur taille est tellement conséquente qu'il faut y retourner à plusieurs reprises durant l'aventure pour en faire le tour complètement. De plus, tout se passe sans aucun abus de temps de chargement et diverses quêtes optionnelles peuvent être effectuées en marge de l'aventure principale si l'on prend la peine de faire évoluer son rang de guilde. Ces bons points ne compensent toutefois pas la déception engendrée par le déroulement poussif des affrontements et la durée de vie beaucoup trop réduite de la partie solo. On regrette également le manque d'ergonomie de l'interface et l'impossibilité de puiser dans sa réserve d'objets en dehors des villages, l'inventaire étant limité à seulement 20 items transportables par personnage. Mais si l'expérience de jeu n'est pas aussi grisante que prévu, la découverte du titre n'en reste pas moins agréable et mérite d'être prolongée online. La propreté du character design, la dimension épique de l'aventure et la majesté des environnements explorés suffisent pour qu'on se laisse prendre au jeu. White Knight Chronicles est donc un RPG à essayer, surtout pour ceux qui ont apprécié Final Fantasy XII et qui ont l'intention de profiter des parties en ligne.

Les notes
  • Graphismes15/20

    A l'heure où la plupart des jeux s'efforcent de masquer le HUD au maximum pour débarrasser l'écran de toute information parasite, White Knight Chronicles s'obstine à encombrer l'image d'une foule d'indications que l'on ne voit habituellement que dans les MMORPG. Les environnements n'en restent pas moins réussis, tout comme le character design dans son ensemble.

  • Jouabilité12/20

    Le gameplay tente un compromis maladroit entre le temps réel et le tour par tour, chaque action étant soumise à un délai d'attente qui casse le rythme des affrontements. La transformation en chevalier est donc beaucoup moins jouissive que prévu, et l'interface générale manque d'ergonomie. Seule la grande liberté offerte en termes de personnalisation relève le niveau.

  • Durée de vie13/20

    Si vous n'achetez le soft que dans l'idée d'y jouer en solo, vous risquez d'être déçu par sa durée de vie qui ne dépasse pas la trentaine d'heures en ligne droite. Restent les parties en ligne qui permettent de prolonger l'expérience de jeu aux côtés de trois autres joueurs humains.

  • Bande son14/20

    La bande-son est de qualité et les musiques sont réussies, mais les responsables de la localisation nous ont sucré la chanson originale du thème principal... Même chose pour les voix japonaises qui ont disparu au profit du doublage anglais.

  • Scénario13/20

    Au lieu de nous livrer le scénario du jeu dans son intégralité, Level-5 a cru bon de le scinder en plusieurs parties pour constituer ce qui devrait être une trilogie. Résultat, il faudra attendre la parution du second volet pour connaître la suite de l'histoire.

On attendait clairement plus du premier jeu de rôle de Level-5 développé sur PS3. Non content de nous livrer seulement la première partie d'une histoire qui devrait se conclure dans les prochains volets, le soft accuse un cruel manque de rythme dans son gameplay. En voulant toucher à la fois les amateurs de RPG nippons et les joueurs attirés par les parties online, White Knight Chronicles multiplie les compromis et finit par ne convaincre totalement aucun des deux publics. Le soft n'en reste pas moins louable quant à la liberté qu'il nous offre en matière d'exploration et de spécialisation.

Note de la rédaction

13
15

L'avis des lecteurs (136)

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