Si la suite d'Army of Two a pu séduire sur consoles de salon c'est pour une poignée de raisons : la coopération entre les deux personnages fonctionne bien, le rythme est nerveux et la destruction de Shanghai aide à se plonger dans l'ambiance chaotique du jeu. Sur PSP, tout cela s'évapore. L'ambiance en premier lieu pâtit notamment de l'affichage trois-quart de l'action mais aussi d'une mise en scène poussive. La destruction massive de la ville ne transparaît absolument pas et le sentiment d'urgence, de chaos et surtout de grand spectacle passent donc à la trappe. Ne reste qu'une action finalement bien plate à laquelle on tente de redonner un peu de piment en faisant surgir des ennemis d'un peu toutes les directions à la fois.

Comme souvent, plus les ennemis sont nombreux, plus ils sont crétins. L'axiome se vérifie une fois de plus ici avec des soldats de base qui tardent parfois à faire feu. L'ennui, c'est que si de leur côté ils comptent sur le nombre pour compenser la bêtise, vous n'avez pas cet avantage et vous devrez vous débrouiller avec un allié parfaitement stupide, souvent à la limite de l'inutile. On se souviendra que normalement, le coeur d'Army of Two est supposé être la coopération, or là, visiblement, l'allié n'est pas au courant. Il est par exemple possible de lui demander de nous suivre ou de tenir sa position. Vous pouvez le faire, certes, mais c'est pas pour autant que lui va s'exécuter. Complètement incapable de se mettre à couvert, il est en permanence planté au milieu des tirs ennemis et restera parfois bloqué quelques tableaux derrière vous, ayant vraisemblablement décidé que finalement, la guerre, ça lui plaît pas tant que ça. Mais le plus ennuyeux reste l'inefficacité totale du système d'aggro.

Pour rappel, l'aggro est un principe tout bête. L'un des deux joueurs se montre plus agressif que l'autre pour attirer sur lui le feu ennemi, pendant ce temps, le second larron peut contourner l'adversaire et le prendre à revers. C'est plus ou moins le principe de base d'Army of Two, sauf sur PSP, vu que ça ne marche pas. Lorsque vous tentez de contourner, surtout dans le cas des unités spéciales qui ne peuvent être descendues que de dos, il est fréquent que le moindre tir fasse basculer tout l'aggro sur vous, enrayant tout le système. Pire, les problèmes d'IA font que même si l'aggro reste sur le bon joueur, l'adversaire peut de toutes façons s'en moquer éperdument. Et si jouer avec un allié humain corrigera le problème d'IA, il ne résoudra en revanche pas celui-ci. Ajoutez encore que les actions coopératives comme la courte échelle n'ont absolument aucun intérêt, il ne vous reste qu'un jeu d'action plus que basique.

Parmi les autres features sympathiques du jeu console qui disparaissent ici, on peut encore citer la customisation des armes. Sur PSP, on ne peut acheter une arme qu'auprès d'un revendeur croisé ça et là dans les niveaux. Quant à la customisation, elle s'est transformée en 3 améliorations des dégâts infligés par chaque arme, au revoir changement de canon, de crosse, de design etc. Par ailleurs, investir son argent dans l'acquisition de nouvelles armes n'a aucune utilité réelle et n'apporte pas d'avantages sensibles durant les combats. On finit vite par ne plus s'arrêter chez le revendeur après avoir boosté un peu les armes de base, ces dernières étant amplement suffisantes pour boucler le jeu.

Pour conclure, un dernier mot sur la réalisation qui connaît des hauts et des bas. Pas vilain à regarder, Army of Two : le 40ème Jour sur PSP souffre néanmoins d'un paquet de bugs et de ralentissements parfois violents. On se doit également de noter une certaine paresse des développeurs qui ne se sont pas foulés du côté des animations, s'abstenant même de créer des animations de transition. L'effet à l'écran est franchement déplaisant.