Commençons d'abord par faire un peu de terminologie pour tenter de définir ce qu'est Lunia Chronicles. Malgré son étiquette de MMORPG, le titre ne correspond pas au sens strict du terme. A l'instar d'un Guild Wars, seules quelques zones sont véritablement ouvertes à tous les joueurs peuplant le serveur : les villes, où il est possible de discuter et de commercer. En dehors de ces havres en revanche, dans les zones de combat, vous serez seul, ou accompagné des membres de votre groupe, mais ne croiserez personne d'autre, chaque niveau étant instancié. Du côté du gameplay aussi, Lunia Chronicles ne ressemble pas vraiment au tout-venant du MMORPG : la vue employée, la jouabilité au clavier, le découpage en stages et le système de combos le rapprochent davantage d'un beat'em all.

Mais n'allons pas trop vite. Avant de voir toutes ces spécificités en détail, sélectionnons d'abord un des quatre personnages disponibles. Les options sont très classiques : il y a Eir la soigneuse, Sieg le chevalier, Dainn le mage et Tia la voleuse. Ces protagonistes étant prédéfinis, il n'est pas possible d'en modifier l'apparence. Notez que la bande est inséparable, car quel que soit votre choix, les trois autres larrons vous accompagneront, du moins au cours des cinématiques qui font avancer l'histoire. Celle-ci aurait d'ailleurs mérité meilleur traitement. L'univers manque franchement d'originalité, avec son continent de Rodesia ravagé par la guerre entre les Humains et les Orcs, sans oublier les autres races traditionnelles de l'heroïc-fantasy. La narration, surtout, peine à impliquer le joueur. En gros, avant chaque mission, vous aurez droit à une séquence animée très cheap dans laquelle les quatre principaux personnages dialoguent pendant des heures, avec beaucoup d'humour pas drôle et des textes (en anglais) qui dépassent de leurs bulles... Du coup, on se résout rapidement à les zapper pour passer directement à l'action.

L'action, justement, se présente sous une forme un peu particulière. Lunia Chronicles utilise une vue de dessus, grâce à laquelle vous évoluez dans des décors en 2D à l'aide des flèches directionnelles. Ces environnements regorgent évidemment de monstres issus d'un bestiaire fourni, dont l'élimination constitue l'essentiel des quêtes. Pour les éliminer, vous disposez de deux touches, Q et S, correspondant respectivement à l'attaque normale et à l'attaque spéciale. Mélangés aux directions, ces deux coups sont la base de multiples combinaisons. Durant les combats, les ennemis tombent fréquemment au sol. Il suffit alors de se positionner correctement et d'appuyer sur la barre espace pour effectuer une attaque au sol sur les infortunés. Notez aussi que le système de jeu vous encourage à enchaîner les coups le plus rapidement possible, puisque vous serez crédité d'un score, dont dépend la récompense de fin de niveau. Car oui, le titre est découpé en niveaux, du style 1-1, 1-2... chacun se terminant par un combat contre un boss. Une structure qui rappelle celle des anciens beat'em all.

Dit comme ça, et avec son système de combat reposant sur trois boutons, le gameplay de Lunia Chronicles peut paraître basique. Il n'en est rien, car le jeu intègre en plus un mécanisme directement issu des MMO, cette fois : une barre de compétences. Ces dernières, pouvant être activées grâce aux touches numériques, varient selon le personnage choisi. Par exemple, avec Dainn, le mage, il s'agit de pouvoirs basés sur la magie élémentaire : pluie de glace, boule de feu, secousse tellurique et autres joyeusetés. Au final, en combinant l'utilisation du corps-à-corps et des compétences, on obtient un système de combat tout à fait convaincant. Les monstres à occire sont souvent très nombreux, les boss impressionnants, on ne s'ennuie pas. Vos victimes laissent évidemment derrière elles des objets (armes, armures, potions...), qu'il conviendra d'employer à bon escient. Dans ce compartiment, on retrouve des fonctionnalités plus proches des jeux de rôle en ligne, même si l'interface ne donne pas entièrement satisfaction (impossible de comparer les statistiques d'un item avec celui équipé).

D'une façon plus générale, Lunia Chronicles propose d'ailleurs tout les éléments à la mode dans les MMO : guildes, pêche, animaux de compagnie, arènes PvP, artisanat, événements saisonniers, etc. Et comme la plupart des jeux gratuits, il intègre une boutique d'objets à acquérir contre de l'argent bien réel. Elle permet notamment de jouer trois personnages spéciaux, comme Dacy, une petite fille qui se bat à l'aide d'une poupée... La boutique fonctionne avec des Astros, la monnaie déjà utilisée par Rumble Fighter, l'autre jeu du portail OGPlanet. Ces revenus financiers permettent aux développeurs d'apporter un suivi constant au jeu, qui bénéficie par ailleurs d'une réalisation correcte. Évidemment il ne faut pas être allergique au design d'inspiration asiatique, mais l'ensemble est plutôt mignon. Bref, Lunia Chronicles ne manque pas d'arguments. Bien sûr, il ne rivalise pas avec les ténors du genre, ce n'est pas son ambition. Mais il s'en distingue intelligemment et constitue donc une curiosité à essayer, d'autant que ça ne coûte rien.