Comme son titre l'indique, Scrambled Valkyrie exploite la licence Macross, célèbre série animée japonaise diffusée à partir de 1984. Ainsi, le jeu se déroule après les événements du film Macross : Do you remember love? et met en scène trois pilotes, à savoir Hikaru Ichijyo, Maximilian Jenius et Milia Fallyna Jenius. Aux commandes de leurs Valkyries VF1SOL, méchas nouvelle génération capables de se transformer, ces trois compagnons affrontent l'armée Zentradi, peuple extraterrestre en guerre contre l'humanité. Petite subtilité, Milia est elle-même une Zentradi, séduite et passée du côté des humains après les avoir en premier lieu infiltrés.

C'est donc dans ce climat peu rassurant que le joueur débute Scrambled Valkyrie, et choisit le pilote qu'il utilisera pour mener à bien ses missions. En effet, le jeu propose d'incarner au choix l'un des trois pilotes précités, chacun possédant ses propres caractéristiques. Bien plus qu'un choix esthétique, c'est un choix de gameplay qui est offert. En fait, chaque personnage possédant un Valkyrie différent et donc un armement différent, l'approche de l'affrontement va varier selon que vous choisissiez Hikaru, Max ou Milia. Entre missiles, rayons d'énergie basiques et boules énergétiques à "tête chercheuse", c'est un total de neuf armes différentes (trois par pilote) qui constitue l'équipement des Valkyries.

Autre point important, les Valkyries peuvent se battre sous trois modes différents, chaque mode utilisant une arme spécifique. Il est possible de changer de mode à tout moment lors du périple en pressant une simple touche. Là encore, le choix ne se fait pas au petit bonheur la chance, chaque mode possédant des attributs qui lui sont spécifiques. Le mode Fighter, représenté par un avion, est le plus mobile des trois mais aussi celui avec la puissance de feu la plus faible. Le mode Battroid quant à lui prend la forme d'un mécha disposant d'une grosse puissance de feu mais d'une maniabilité diminuée. Enfin, le mode Gerwalk, véhicule à mi-chemin entre l'avion et le mécha, propose un compromis entre mobilité et force de frappe. Tout au long de l'aventure, il est essentiel de jongler entre les différents modes pour aborder au mieux les obstacles qui feront face aux protagonistes.

En ce qui concerne l'arsenal, chaque arme possède un niveau allant de 1 à 3. Initialement à 1, le joueur devra les améliorer en collectant des items "P" libérés par les cadavres de certains adversaires (mini-boss et ennemis de couleur rouge, notamment). Évidemment, le leveling permet de bénéficier d'une puissance plus importante mais aussi d'un champ d'action élargi : les rayons, par exemple, prendront la forme de triples tirs destructeurs une fois le niveau 3 atteint ce qui permet de faire le ménage sur tout l'écran. Attention tout de même aux attaques ennemies qui feront automatiquement perdre un niveau à l'arme déployée.

Le système de dégât, justement, est on ne peut plus basique. La barre de bouclier du Valkyrie diminue jusqu'à ce qu'explosion et mort surviennent. De même, la moindre collision avec un élément du décor entraîne la mort immédiate. Contrairement à la tradition des shoot'em up classiques, la mort dans Scrambled Valkyrie est synonyme de game over, ce qui ne permet pas de continuer directement le niveau. En fait, le joueur bénéficie de 5 "continues" et il faut passer par l'écran titre puis recommencer le niveau pour continuer le combat et parcourir les 7 stages du jeu. A noter que des champs de force peuvent être ramassés au cours du jeu pour augmenter la résistance de la machine et renouveler sa barre d'énergie.

Au-delà de la diversité offerte par les Valkyries, la grande originalité du soft réside dans la possibilité d'utiliser le canon Minmay. En ne tirant pas pendant quelques secondes, une aura se crée autour du Valkyrie et convertit les ennemis à son contact. Les unités ainsi débauchées attaquent de manière autonome vos adversaires et bénéficient d'une certaine invincibilité. Bien sûr, tous les ennemis ne sont pas convertibles, et le jeu n'autorise la compagnie que d'un seul allié à la fois, capable de traverser les stages avec le joueur. Il est tout de même possible de changer d'allié en convertissant un autre ennemi à n'importe quel moment de l'aventure.

Pour l'époque, Scrambled Valkyrie jouit de graphismes réussis ainsi que d'une bande-son fantastique mêlant B.O. du film et bruitages convaincants. Même si les textes sont écrits dans un anglais approximatif, l'univers de Macross est parfaitement retranscrit sur 16 bits. Les effets de pluie et d'étendues d'eau sont parfaitement mis en scène, la navigation sous-marine traduisant avec crédibilité le manque de visibilité. C'est ainsi un total de 7 environnements variés et originaux, allant des entrailles de forteresses humaines à celles de forteresses ennemies en passant par les anneaux de Jupiter, qui se succèdent le long des 7 stages présents dans la cartouche. Grâce aux trois degrés de difficulté bien dosés (le nombre d'ennemis et leur puissance augmentant avec la difficulté), aux trois styles de combat disponibles ainsi qu'au challenge des high-scores à battre, la durée de vie demeure raisonnable pour un shoot'em up, même si l'on regrettera le faible nombre de tableaux. De ce fait, la rejouabilité qui en résulte permet de compenser une aventure assez courte et il faudra compter des heures de plaisir pour quiconque accrochant au concept.