Depuis Singstar, le principe des karaokés consoles est désormais bien rodé. Il s'agit à chaque fois de s'époumoner dans un micro en suivant une ligne de chant s'affichant sur l'écran au fur et à mesure du déroulement d'un clip. Suivant la justesse de notre prestation, un score plus ou moins gratifiant vient nous récompenser pour nos efforts, nous propulsant éventuellement dans un tableau de classement. Solo, duos, batailles, plusieurs modes de jeu sont généralement disponibles pour s'amuser en musique et U-Sing ne fait pas exception à la règle.

Si ses options, ses parties solos et ses duos demeurent très classiques pour un soft du genre, c'est bien pour ses batailles que U-Sing vaut sans doute le détour. En effet, au lieu de chanter en même temps pour essayer d'engranger chacun de leur côté le plus de points possible, les joueurs doivent se mettre des bâtons dans les roues en s'infligeant à tour de rôle des malus. Ainsi, lorsque l'un des chanteurs suit les paroles de façon classique, l'autre peut lui couper le son, effacer ses paroles ou faire trembler l'écran en maintenant simplement des notes particulières dans la bonne tonalité. Inutile de préciser que dans ces conditions, les parties à deux prennent une dimension épique et que le fou rire est garanti.

Ceci dit, il faut bien le souligner, U-Sing n'est pas le titre casual auquel on était en droit de s'attendre sur Wii. La raison en incombe à une reconnaissance vocale extrêmement tatillonne qui n'hésite pas à sanctionner les néophytes à la première occasion. De fait, il suffit de se décaler d'un huitième de temps ou de chanter à peine au-dessus ou en-dessous du ton pour perdre de nombreux points. Dans ces conditions, difficile pour tata Simone ou le petit cousin d'obtenir les scores mirobolants qu'on voit souvent dans Lips ou juste de se sentir aussi doué que dans un Singstar. Si cette particularité peut intéresser les spécialistes des karaokés et les chanteurs exigeants, elle risque néanmoins d'en décourager plus d'un.

Impossible évidemment de terminer cet article sans parler de la tracklist proposée par cet énième jeu musical. Composée de 30 titres Universal Music (contre 20 pour la plupart des Singstar), celle-ci se révèle aussi éclectique qu'efficace. On y retrouve de véritables piliers de la chanson française tels que George Brassens (Les Copains d'Abord) ou Johnny Hallyday (Allumer le Feu) mais aussi des talents plus récents comme Olivia Ruiz (Elle Panique), Coeur de Pirate (Comme des Enfants), Renan Luce (La Lettre) ou Thomas Dutronc (Comme un Manouche Sans Guitare). La variété internationale est également présente avec l'excellent Lionel Richie (All Night Long), Gloria Gaynor (I Will Survive) ou encore Keane (Somewhere Only we Know). Du coup, il y en a vraiment pour tous les goûts et chacun devrait trouver chaussure à son pied. Dommage que l'on ne puisse pas en télécharger davantage.