Avec Dante's Inferno, les petits gars de Visceral Games s'efforcent de produire une étrange mixture : une potion odorante qui mêle fascination et répulsion dans le même chaudron. En ce sens, la démo à laquelle nous avons eu la chance de jouer remplissait merveilleusement bien son office. Dynamique, intense et très bien réalisée, cette dernière n'en suscitait pas moins une bonne dose de dégoût du fait de son atmosphère poisseuse et de ses abominations à la peau nue. Tout était effectivement là pour donner vie au sinistre cercle de la luxure, royaume de la débauche et du vice. La première rencontre que Dante fait donne d'ailleurs le ton. Répondant au doux nom de Tentatrice, la créature que l'on observe se pavane littéralement les seins à l'air, et s'en prend au fier guerrier en se servant d'une sorte de tentacule issu d'une répugnante cavité placée sur son ventre... Charmant. D'autant que la tentacule en question permet au monstre de s'en prendre à Dante de loin, entre deux invitations sordides et quelques poses obscènes.

Après avoir pulvérisé quelques-uns de ces blasphèmes sur pattes à l'aide de sa faux et de ses attaques magiques, Dante devra solliciter ses neurones pour venir à bout d'une toute petite énigme. Il s'agit en fait de trouver un moyen de pénétrer dans le sinistre tourbillon d'âmes généré par Cléopâtre, la reine des lieux selon le poème. En termes de gameplay, cela se traduisait tout simplement par la nécessité de déplacer des piliers et d'activer différents leviers afin de faire s'élever une immense dalle de pierre dans une immense tour de pierre. En gros, on devait tout simplement trouver le moyen d'activer un ascenseur. Une fois parvenu à ses fins, Dante grimpait sur ladite plate-forme et débutait son ascension vers les sommets de l'horreur. Coincé sur le disque de pierre, Dante devait alors affronter des hordes successives de Tentatrices et de Démons Cornus, jusqu'à ce que Cléopâtre - immense colosse cadavérique qui se contentait jusque-là d'observer votre progression de loin - intervienne en tentant de lui écraser la tronche avec l'une de ses mains démesurées. On a alors eu droit à une jolie séquence de QTE lors de laquelle Dante se voyait contraint d'esquiver les assauts de la "belle". Une fois encore, Visceral Games avait semble-t-il mis tout en oeuvre pour assurer le spectacle et nous offrir une très belle mise en scène, dynamique à souhait.

Après ce petit intermède musclé, Dante se retrouvait enfin au sommet de la tour et pouvait s'en prendre directement à Cléopâtre lors d'un combat aussi impressionnant que dérangeant. En effet, la bougresse était notamment capable d'éjecter des hordes de bébés grisâtres de ses seins monumentaux. Ces enfants de l'Enfer, tous dotés de lames à la place des mains, se faisaient ensuite une joie de vous sauter à la gorge. Il fallait alors combattre la marée de monstruosités tout en cherchant à activer deux statues cracheuses de feu placées en surplomb, de part et d'autre de la reine du bal. La manoeuvre demandait tout de même un bon timing, car seuls les mouvements du boss et les oscillations de la plate-forme permettaient d'atteindre les statues. La tâche était d'autant plus délicate que les contrôles ne réagissaient pas toujours aussi rapidement que ce à quoi on aurait pu s'attendre dans un tel jeu. Mais gageons que les perfectionnistes de Visceral Games sauront procéder à quelques petits réglages avant la sortie de la bête, toujours programmée pour février 2010. Pour l'heure toutefois et malgré cette petite réserve, Dante's Inferno semble bien parti pour faire des merveilles, ne serait-ce que grâce à son atmosphère outrageusement trash et à sa somptueuse réalisation.