Alors qu'il lit un conte de fées, Mickey s'endort paisiblement et se réveille dans un étrange village. Une habitante lui raconte qu'un cristal magique a été volé et que depuis, les villageois sont incapables d'éprouver du bonheur. N'écoutant que son courage, Mickey décide de les aider en se rendant au château du fantôme maléfique, responsable du vol. En chemin, il va croiser des personnages inspirés de l'univers Disney tels que Daisy, Donald, Pluto ou Dingo tout en se baladant dans des mondes variés. Là où Castle of Illusion ne proposait que des niveaux avec une identité forte mais sans lien réel, Land of Illusion suit une progression aussi logique que peut l'être un jeu vidéo. On commence l'aventure dans une forêt avant de nous rendre dans un lac, puis dans un château en ruine en suivant un chemin sur une carte du monde lisible et plutôt réussie. Chaque niveau, à l'instar du premier épisode, offre un univers différent et très marqué. On retrouve même des thèmes déjà abordés dans le premier jeu comme le royaume des jouets lors d'une visite dans une usine haute en couleur. Certains niveaux devront même être traversés deux fois afin d'en révéler tous les secrets, vos victoires contre certains boss déclenchant des changements dans les stages précédents.

Les graphismes de chacun des 14 niveaux sont magnifiques. Les arrière-plans sont fins bien qu'occasionnellement moins inspirés. Mais ce qui impressionne le plus sont les personnages, Mickey en tête. Animé avec brio, il saute, marche, court, rebondit avec entrain. Il se lance même dans de petites animations spéciales si on ne touche pas à la manette pendant quelques secondes ou s'il se trouve au bord d'une plate-forme. Mine de rien, cela fait de Mickey un petit personnage vivant et attachant. Face à lui, les ennemis sont divers et variés et correspondent aux environnements visités. On bataillera donc ferme contre des abeilles dans le monde des fleurs ou bien contre des vautours dans le monde de la montagne. Univers Disney oblige, les ennemis ne meurent pas dans une gerbe de sang, ils disparaissent tout simplement en tombant de l'écran. Mickey ne se sépare que très rarement de son sourire, même s'il esquisse une petite grimace à chaque attaque. Un mot encore sur les couleurs qui sont chatoyantes et adaptées à chaque environnement. Il y a également quelques cinématiques ici et là, bien dessinées mais peu dynamiques et au final anecdotiques.

Lors de ses pérégrinations, Mickey vous répond au doigt et à l'œil. Les contrôles sont souples et simples : le bouton A pour sauter, le bouton B pour porter et lancer les caisses ou rebondir sur les ennemis après avoir sauté. On est dans le classique mais on ne change pas une recette qui gagne. Il y a des coffres que l'on projette sur les ennemis, les murs ou le sol pour gagner des parts de gâteau nécessaires pour se refaire une petite santé. Certains niveaux vous obligent même à porter une lanterne pour éclairer votre chemin, l'occasion de relever un peu le challenge d'une aventure relativement facile par ailleurs. Le jeu introduit également une grosse nouveauté par rapport au premier opus avec l'apparition des objets spéciaux. Au nombre de cinq, ils vous sont donnés par des villageois que vous sauverez au fil des niveaux. Un plus, d'autant qu'ils s'avèrent indispensables pour continuer l'aventure. La corde par exemple permettra à Mickey d'escalader les murs et d'accéder ainsi à de nouvelles zones. En buvant une gorgée de potion, Mickey rapetissera et pourra se faufiler dans des petits tunnels. Jongler entre ces objets deviendra alors votre lot commun pour arriver à la fin du jeu.

Le jeu est assez facile, si on oublie le fait qu'il n'y a pas de sauvegardes possibles, juste des "continues" illimités. Seul le dernier niveau, le château du fantôme maléfique, vous donnera du fil à retordre. Reste que dans l'ensemble, l'aventure se boucle en 3-4 heures, une durée très honorable sur Master System.