Si l'écart constaté entre la sortie de cette version Wii et celle de ses homologues PS3 et 360 par exemple est dû au laps de temps nécessaire aux développeurs pour peaufiner le gameplay naissant du combo Wiimote/Nunchuk, force est de constater que les joueurs Wii sont servis très tard. La saison en cours est sur le point de s'achever et la base de données du jeu de Konami sent quelque peu le moisi, notamment au niveau des sélections nationales. Pas de panique pour autant, le jour de la sortie de PES 2009 l'éditeur met à disposition des connectés une mise à jour gratuite des transferts du dernier mercato qui, espérons-le, s'accompagnera d'une actualisation des effectifs des équipes internationales. Quoi qu'il en soit, de base, le jeu n'est donc pas forcément à l'heure, à tous les niveaux mais difficile de trop lui en faire le reproche. En effet, le public visé est-il vraiment à cheval sur de telles considérations temporelles et de base de données ?

Premier point sur lequel Konami a bossé, les contrôles du jeu évidemment. L'une des nouveautés de PES 2009 est tout d'abord d'être compatible avec la manette classique Wii. Les réfractaires au gameplay complexe proposé par la Wiimote et le Nunchuk pourront donc se tourner vers une configuration classique ce qui, convenons-en, revient à investir dans une autre version de la simulation footballistique, la version PS2 plus précisément. Autre ajout, la possibilité de jouer avec des Miis en lieu et place des footeux traditionnels. Un mode qui ne remet cependant pas en question la jouabilité de base. Toujours en ce qui concerne les différents modes de jeu, Konami a retenu la leçon en n'oubliant cette fois pas d'inclure une Ligue des Masters, le gros morceau de PES, en se calquant de près sur ce qui se fait sur les autres supports. Enfin, l'exclusivité Ligue des Champions arrachée par Konami vaut aussi bien sur Wii que sur les autres machines. Cela dit, sur la console de Nintendo comme sur ses homologues, ce mode n'a franchement rien d'attirant puisqu'au-delà de l'habillage et du thème officiel de la C1, on ne trouve pas grand-chose à se mettre sous la dent. Au niveau des licences, Konami a perdu deux tiers des clubs de Liga, oublié malgré lui la Bundesliga et tout juste pu arracher les licences de Liverpool et de Manchester United. Ce n'est donc toujours pas ça niveau licences, malgré l'ajout du Stade de France et de celui de Wembley comme nouvelles enceintes.

Sur le terrain, le gros du travail s'est concentré sur les tirs et sur les différentes manières de défendre. Concernant les tirs, si dans le premier cas, le joueur a le sentiment d'être particulièrement assisté s'il opte pour des shoots au Nunchuk, les tirs à la Wiimote permettent plus de précision et de prise de risque. En gros, soit vous misez tout sur l'IA, soit vous tentez une frappe plus complexe mais susceptible de tromper le portier plus facilement. Concernant la défense cette fois, on apprécie la possibilité de pouvoir diriger au Nunchuk le joueur sélectionné pour presser, ce qui permet de gagner énormément en précision. Une bonne partie de la frustration des situations défensives de PES 2008 s'en est donc allée avec l'apparition de ce contrôle, franchement capitale. Prendre le ballon dans les pieds de l'adversaire est alors bien plus aisé mais on demeure encore assez loin d'une jouabilité précise et intuitive. En effet, on ne compte plus les buts encaissés sur des erreurs de placement de la ligne de derrière. Un point noir du gameplay qui est en partie dû au fait que des commandes peuvent se marcher dessus et qu'en voulant faire une chose, l'IA comprenne complètement l'inverse.

PES 2009 est un titre très particulier qui nécessite des heures et des heures de pratique pour maîtriser l'ensemble de ses subtilités, comme son aîné. Comme son aîné également, il possède cependant, grâce à la Wii, des qualités que d'autres supports ne proposent pas encore. Le jeu dans l'espace et dans la profondeur est en ce sens une parfaite réussite. Le fait de pouvoir contrôler la course d'un joueur en plus de celui qui mène le jeu permet des ouvertures uniques pour débloquer des situations d'apparence figées. Plus besoin d'attendre un appel de l'IA, c'est le joueur qui choisit qui se déplace et dans quelle direction avant de lui transmettre le cuir. Cette liberté, on la retrouve d'une autre manière sur les coups de pieds arrêtés. En effet, plutôt que de balancer un centre hasardeux, l'utilisateur pointe le joueur à qui il souhaite passer le ballon. Pratique, d'autant que c'est également possible sur les six mètres. L'évolution de la série sur Wii est au final réellement palpable et cette suite présente un intérêt bien supérieur à son aînée dans la mesure où elle tend à atteindre un meilleur équilibre entre l'attaque et la défense. Ce dernier point demeure cependant perfectible et présentera le principal défi de Konami pour la version 2010 du titre que l'on espère voir arriver en même temps que ses consœurs.