Porte-étendard du jeu en ligne sur PS2, la série des SOCOM se devait évidemment de venir titiller la nouvelle console de Sony ainsi que son PSN flambant neuf. Finalement délesté d'un mode solo qui ne semblait plus faire que de la figuration dans les derniers épisodes, SOCOM : Confrontation ne se focalise donc que sur ce que la série a toujours fait de mieux : les fusillades multi entre gamers aguerris. Mais comme vous le constaterez rapidement, de référence, SOCOM ne peut plus aujourd'hui que prétendre au statut de relique poussiéreuse issue d'une époque révolue.
Le moins que l'on puisse dire, c'est que l'arrivée de SOCOM : Confrontation aux Etats-Unis en octobre dernier ne s'est pas faite en douceur. Les joueurs américains, tout à leur joie de retrouver leur série favorite sur PS3, se sont en fait heurtés à un titre copieusement buggé auquel il était difficile d'accéder en raison de multiples déconnexions. Et lorsque les joueurs parvinrent enfin à lancer le jeu sans se faire jeter comme des malpropres, ce ne fut que pour constater que Confrontation ne proposait finalement qu'un contenu misérable, en partie arraché aux précédents opus. Bref, on ne cherchera pas bien loin la raison du petit prix de ce SOCOM : Confrontation. Notons cependant que pour sa sortie européenne, le soft de Slant Six Games est tout de même moins sujet aux problèmes techniques que lors de son arrivée sur le sol américain. Attention tout de même, le jeu reste encore très instable et pour une seule partie potable, on se tape souvent deux ou trois ratages et de jolies déconnexions. Partant du principe qu'un commando bien briefé en vaut deux, nous pouvons maintenant nous lancer dans une description plus complète de ce que vous réserve cet épisode.
En premier lieu, vous devez savoir que Confrontation ne propose que 7 cartes et que 3 d'entre elles sont en fait issues des précédents volets de la série. Crossroads, Frostfire et Desert Glory n'offriront donc rien de nouveau aux habitués, tandis que les rares néophytes qui oseront partir en mission sur ces maps se feront très probablement dessouder en moins de 15 secondes. Il faut dire que le jeu ne s'embarrasse ni de bots, ni de tutorial. Chaque match oppose donc deux équipes de 4, 8 ou 16 joueurs aguerris ou perdus, et se déroule selon les règles de 7 modes de jeu qui n'ont absolument rien d'original. Match à mort en équipe (avec ou sans réapparitions), pose de bombe, capture de 5 points de contrôle et escorte de VIPs ou d'otages, voilà ce qui vous attend. Bon, on ne s'attendait pas à des modes originaux pour un titre se voulant réaliste, mais là encore, on ne peut pas dire que Slant Six se soit particulièrement foulé. Ce constat peut également s'appliquer à la réalisation. On sait évidemment que les SOCOM n'ont jamais particulièrement brillé par leur réalisation, mais cette première mouture PS3 fait tout de même peine à voir. Qu'il s'agisse des textures, des animations ou des jeux de lumière, tout semble vraiment archaïque, au point de nous donner l'impression d'avoir affaire à un portage PS2.
Pris tel quel, Confrontation a donc tout d'un mode multijoueur sans âme, grossièrement volé à un vieux shooter lambda et collé sur un Blu-ray pour faire joli. Au-delà de son étiquette SOCOM, la seule force du soft est de proposer de nombreuses options de customisation pour les deux modèles de soldats que vous serez amené à utiliser en cours de partie : le troufion d'élite et le vil mercenaire. Vous pourrez ainsi choisir votre arsenal parmi une large sélection de flingues et de fusils avant d'y coller un silencieux, un lance-grenades ou une lunette qui va bien. Il vous faudra également sélectionner avec attention vos protections pour faire de votre soldat une puissante tortue ou une fragile gazelle. Dans un registre un poil différent puisqu'il ne s'agit pas là d'influer sur le gameplay même du titre, sachez que vous aurez la possibilité de définir avec précision l'apparence de votre combattant pour en faire votre sosie ou la réplique de votre prof de maths.
Le gameplay lui, reste dans la veine de ce que l'on connaissait de la série : sans concession aucune même si absolument banal. Les fusillades s'avèrent donc relativement agréables, du moins si le lag ne s'en mêle pas, ce qui s'avère plutôt rare. Quand tout marche miraculeusement et que l'on n'est pas déconnecté, kické ou tué par un coéquipier qui n'aime pas votre pseudo ou votre écusson de novice, le titre permet de jouer à un très petit SOCOM faiblard sur PS3, point barre. En fait, même si le jeu avait proposé une campagne solo digne de ce nom, le multijoueur nous aurait tout de même paru lacunaire et bancal. Aussi, avec cette seule offre mutli le titre ne vaut clairement pas le coup. On lui préférera d'autres softs PS3, tels Ghost Recon Advanced Warfighter 2, Call of Duty 4 et Metal Gear Online, tous bien mieux achalandés en la matière. Au final, seuls les fans hardcore de SOCOM trouveront peut-être de quoi s'amuser dans Confrontation, et même ceux-là ressentiront immanquablement une pointe d'amertume vis-à-vis des développeurs de Slant Six Games qui semblent avoir toutes les peines du monde à faire honneur au travail de Zipper Interactive.
- Graphismes9/20
On a beau garder à l'esprit que les SOCOM n'ont jamais particulièrement brillé dans ce domaine, il est un fait indiscutable : Confrontation pique sérieusement les yeux. La réalisation est indigne de la PS3 et aligne textures grossières, animations grotesques et effets douloureusement cheap. Pour un peu, on se croirait devant un portage PS2 auquel on aurait ajouté quelques douteux jeux de lumière.
- Jouabilité10/20
Si les habitués de la série retrouveront leurs marques immédiatement et profiteront d'un gameplay banal qui n'a pas évolué depuis SOCOM 3, les nouveaux venus n'auront rien à se mettre sous la dent pour se former. Ils feront donc leurs premières armes face à des joueurs souvent aguerris qui ne font pas la moindre concession et qui se révèlent souvent insultants. Pour le reste, les serveurs se montrent souvent instables et nous infligent régulièrement de belles déconnexions. Et on ne parle même pas du lag, totalement aléatoire.
- Durée de vie9/20
7 maps (dont 5 sont disponibles en version réduite ou étendue) et autant de modes classiques forment l'épine dorsale d'un soft qui ne sera pratiqué que par les fidèles de la licence SOCOM. Les autres préféreront s'acharner sur le multijoueur d'un Ghost Recon Advanced Warfighter 2 ou d'un Call of Duty, chaque fois plus abouti.
- Bande son13/20
Les musiques sont aussi discrètes qu'insipides. Les bruitages se révèlent en revanche corrects et claquent avec justesse.
- Scénario/
On le craignait en suivant les déboires des joueurs américains depuis octobre 2008 et malheureusement, SOCOM : Confrontation donne effectivement corps à nos plus sinistres inquiétudes. Si la situation n'est pas aussi catastrophique qu'au lancement du jeu outre-Atlantique, le contenu maigrichon du soft, son gameplay figé et sa réalisation passable en font une production tout à fait dispensable.