Après un passage éclair sur Xbox 360, Tenchu arrive à pas de loup sur Wii. Prévu pour le 5 mars 2009, Tenchu Shadow Assassins nous fait l'honneur d'une version preview après celle réalisée lors du dernier Tokyo Game Show. Le résultat semble-t-il toujours aussi convaincant ? C'est à cette question que les lignes suivantes tentent de répondre.
Le premier point fort du jeu est de revenir à une construction plus classique que celle de Tenchu Z qui proposait notamment de créer son propre ninja. Ici, point de création mais la possibilité de retrouver ce cher Rikimaru et l'adorable Ayame qu'il sera permis de diriger après quelque temps de jeu. Alors, certes, l'originalité en prend un coup puisqu'on se retrouve face à une trame narrative faisant écho à celles des autres épisodes mais a contrario, le plaisir des retrouvailles est bel et bien réel. De plus, cela permet de consolider une mythologie mise en place il y a plus de 10 ans déjà. On ne sera donc pas vraiment surpris de retrouver le seigneur Goda, pour qui les chevaliers de l'ombre travaillent, ou bien encore la princesse Kiku qui ne trouve rien de mieux que de se faire kidnapper au début du jeu.
Et nous voilà repartie pour une série de missions cette fois découpées en plusieurs parties. Cette idée est d'ailleurs loin d'être la meilleure du jeu puisque cela minimise quelque peu l'immersion. Heureusement que la souplesse de la jouabilité pallie ce petit problème en proposant aux joueurs toute une panoplie de mouvements gracieux et variés, accessibles à tous. A ce propos, tout ceci vous sera expliqué lors de vos premières missions afin que vous puissiez assimiler progressivement les bases du gameplay. Cependant, une question se pose concernant la localisation du jeu. Il ne nous a en effet pas été possible d'opter pour les voix japonaises qui, on l'espère, seront de la partie sur la version finale. Car, on a beau dire mais voir un samouraï et un ninja baragouiner avec un vieil accent US, ça casse bien son ambiance. En dehors de ça, on pourra aussi reprocher audit tutorial de ne pas être très explicite par moments. Heureusement que comme je le disais plus haut, le jeu reste très accessible et, qui plus est, très facile puisqu'il est impossible de mourir. En fait, lorsque vous vous ferez repérer par un garde, s'ensuivra un combat au sabre en vue subjective. Dans ce cas, deux solutions : soit vous avez un katana en état et vous pourrez parer et attaquer en inclinant la Wiimote, soit vous n'en avez pas et vous disparaîtrez alors dans un nuage de fumée pour réapparaître au début du niveau. Toutefois, pas de panique puisque si cela vous arrivait, tout ce que vous aviez réalisé auparavant (les assassinats de gardes notamment) serait pris en compte. De fait, la traversée des niveaux est plaisante, se passe sans trop d'encombres et on peut alors profiter pleinement des possibilités du jeu.
Vous pourrez ainsi utiliser plusieurs objets dont certains inédits. Je pense ici à une canne à pêche vous permettant de récupérer des objets à distance, des chats (qu'il sera possible d'incarner un bref instant) pour distraire les gardes ou bien encore des "gourdes" d'eau utiles pour éteindre les flambeaux. A ce sujet, n'oubliez pas aussi de souffler les bougies pour créer des zones d'ombres, ceci étant la donnée la plus importante du jeu. En effet, tant que vous resterez dans l'ombre (Rikimaru devenant alors opaque), vous ne pourrez pas être repéré par un garde. Libre à vous dans ce cas de longer des murs, de passer de bosquet en bosquet (grâce à un bref coup de Wiimote) ou de sauter de poutre en poutre pour atteindre votre cible et l'éliminer le plus discrètement possible. Les morts furtives s'effectuant le plus simplement du monde grâce à une petite manipulation avec le Nunchuk et la Wiimote, ce sera un jeu d'enfant de laisser derrière vous une rivière de cadavres. C'est d'ailleurs un peu le reproche de ce Tenchu Shadow Assassins qui se montre parfois un peu trop laxiste, les gardes n'étant pas particulièrement intrigués par le corps d'un de leurs compagnons gisant au sol. Du coup, l'IA en prend un coup tout comme l'impression de danger quasi inexistante. On est loin de certains niveaux très stressants des deux premiers volets sortis sur PSone. Néanmoins, on pestera contre le lancer de shuriken qui ne fait ici plus grand mal aux gardes. Etrange donc que cette arme soit principalement utilisée pour éteindre des bougies à distance.
Eh oui, les techniques pour passer inaperçu sont nombreuses dans Tenchu 4. Se cacher dans des pots, sous des planchers, tout est bon pour attendre notre cible et lui ôter la vie dans un ralenti stylisé. A ce sujet, signalons que le visuel du titre est des plus plaisants, l'unité graphique lui offrant un cachet indéniable. Cependant, quelques animations restent saccadées, surtout lorsqu'on est suspendu à une poutrelle. En parlant de ça, il est dommage de constater que Rikimaru, une fois arrivé à un coin, ne peut continuer sa progression, le joueur devant alors le faire montrer sur ladite poutrelle, sauter sur la suivante, le laisser tomber pour qu'il s'agrippe et enfin continuer son bonhomme de chemin. Je pinaille je l'avoue d'autant que la quasi-totalité des gestes s'effectue grâce à une simple pression sur un bouton, ceux-ci variant en fonction de l'endroit où Rikimari se trouve. Du coup, quelle classe de voir notre ninja sauter en l'air dans le coin d'une pièce et rester en suspension pendant que des gardes lui passent en dessous. Sur ce point, c'est un fait, Tenchu Assassins fait fort. On pourra lui reprocher plusieurs bugs graphiques ou une trop grande facilité mais pour l'heure, le charme opère grâce à une jouabilité excellente, des musiques somptueuses et une ambiance réussie.