La collection Pop Hits a été lancée l'an dernier et elle comprend déjà pas moins de quatre volumes. Proposant à l'origine une trentaine de titres éclectiques et récents, elle semblait promise à un bel avenir. Pourtant, en réduisant le nombre de clips à vingt, et en piochant copieusement dans les bas-fonds de la chanson française, Sony a bien failli nous dégoûter de pousser la chansonnette sur PS2. D'autant que le principe de Singstar n'a pas évolué d'un poil en dépit des suggestions des joueurs du monde entier.

Il faut bien reconnaître que le concept de base était déjà diablement efficace. Accessible et fun, il a donné lieu à de véritables moments d'anthologie comme l'interprétation de Come as you are par pépé Marcel ou la reprise de YMCA par des collègues de bureau passablement éméchés. Dommage cependant que l'on ait jamais eu le droit de chanter à la tierce ou d'appliquer le moindre effet de vibrato sans être immédiatement sanctionné par une mauvaise note totalement injustifiée d'un point de vue artistique. Dommage également que l'on ait jamais pu désactiver la voix des chanteurs d'origine pour se produire uniquement sur la musique des diverses chansons. En fait, Sony aurait pu considérablement optimiser la formule de Singstar consistant toujours à suivre scrupuleusement la ligne de chant des clips. Mais l'éditeur nippon a préféré se reposer sur ses lauriers et ce n'est pas la collection Pop Hits qui viendra démentir ce constat.

Dans les disques additionnels Singstar, la seule chose qui change donc d'un épisode à l'autre, c'est la tracklist. Celle de Pop Hits 4 est aussi incohérente que les précédentes mais elle a le mérite d'éviter les doublons et de privilégier la chanson française, ce qui est déjà pas mal. On y trouvera des stars comme Christophe Maé (Belle Demoiselle) ou Tina Arena (Entends-tu le Monde ?) mais aussi des artistes beaucoup moins connus comme Soha (Tourbillon) ou Soprano (Ferme les Yeux, Imagine-toi). Céline Dion (Sous le Vent) côtoie sans complexe Lorie (Play) et Amel Bent (Tu n'es plus là). Là où on commence à se poser quelques questions en revanche, c'est quand on constate que Viky le Petit Dauphin figure sur le même DVD que Mademoiselle Juliette, le trip érotico-chic d'Alizée. Dans le même ordre d'idée, que viennent faire les Cowboys de Bébé Lily entre le subtil Jacques a dit de Christophe Willem et la Sentinelle de Luke ? Quel est le rapport entre Laam (Pour être libre) et Frédéric Lerner (On partira) ? Bref, on a toujours autant de mal à comprendre à quel public ces clips s'adressent dans leur ensemble. Et quand on sait que les possesseurs de PS3 peuvent importer exactement les titres qu'ils veulent sur leur console, on a parfois du mal à contenir notre amertume en achetant des DVD pollués par des morceaux affligeants sur PS2. Bien sûr, l'essentiel reste de s'amuser en chantant sur les chansons qui ont retenu notre attention. Mais elles ne seront probablement pas assez nombreuses pour justifier un prix de 30 euros.