Nouveau projet du studio Vanillaware, à qui l'on doit le fameux Odin Sphere mais aussi Grim Grimoire et Princess Crown, Muramasa est un titre que l'on était curieux de découvrir à l'occasion du TGS via une toute première démo jouable. Avec son cortège de démons japonais et son gameplay nerveux à souhait, Muramasa sortira en exclusivité sur Wii au Japon, et un peu plus tard en Occident.
Si, avec Odin Sphere, l'équipe de Vanillaware s'était attaquée à la mythologie nordique, elle a choisi cette fois de revisiter les croyances nippones dans un beat'em all visuellement très accrocheur. Personne n'aura oublié l'incroyable réalisation d'Odin Sphere sur PS2 qui, malgré ses graphismes en 2D, possédait un charme redoutable qui aura d'ailleurs fait une bonne partie de son succès. Avec Muramasa : The Demon Blade, ou Oboro Muramasa en VO, Vanillaware a trouvé l'opportunité de faire une nouvelle fois la preuve de son talent en nous servant une réalisation 2D inimitable.
On ne cherchera donc pas à déceler là une quelconque performance technique, mais plutôt une performance artistique, car il faut reconnaître que les visuels de Muramasa sont pour le moins séduisants et intrigants. Ils le sont d'ailleurs encore plus une fois le pad en main, car le rythme effréné de l'action permet de profiter d'une multitude d'effets visuels qui viennent agrémenter les paysages des contrées traversées. Chaque niveau est ainsi découpé en une multitude de zones qui ont la particularité de mettre en valeur un thème visuel différent, ce qui donne une variété d'ambiance assez originale. En quelques secondes on peut aller d'une sombre caverne à une forêt de bambous en passant par une plaine ravagée par une pluie battante, un château féodal ou un vieux temple shinto. Les décors sont enrichis de nombreux plans différentiels qui donnent une vraie profondeur aux arrière-plans et aux premiers plans, et les niveaux s'appuient tantôt sur un scrolling horizontal, tantôt sur un scrolling vertical.
Tirant son nom de la lame Muramasa, une épée légendaire maudite qui réclame le sang, le soft permet d'incarner deux personnages au choix. Sur la démo proposée, le ninja et la kunoichi évoluent tous les deux sur les mêmes environnements, on peut donc penser que le choix du personnage n'aura pas d'influence réelle sur le déroulement de l'aventure et l'agencement des niveaux, mais peut-être sur le degré de difficulté. On ne devrait pas non plus trouver quoi que ce soit qui justifie vraiment l'appellation RPG, si ce n'est le fait de voir son héros monter de niveau et acquérir de nouvelles possibilités d'action au fil des combats. Les affrontements reposent sur des combos exécutés avec la manette classique de la Wii, mais on ignore si d'autres types de prise en main seront proposés sur la version finale. Parmi les particularités du soft, on pouvait constater que chaque zone se soldait par un affichage du score obtenu, un point qui ne semble toutefois pas avoir autant d'importance que dans Odin Sphere où cela permettait d'obtenir de meilleures récompenses pour la suite du jeu.
En dehors des combos, les techniques semblent assez restreintes, même si le fait de changer d'arme au bon moment permet d'exécuter une sorte de contre-attaque qui frappe tous les ennemis à l'écran. Baignant totalement dans les contes et légendes nippons, Muramasa fait intervenir un bestiaire assez singulier qui renvoie à la fois à l'imaginaire et à la mythologie japonaise. Les duels contre les boss sont nombreux et les rares rencontres avec des NPC ne viennent rompre aucunement le rythme endiablé de l'action. Si l'on peut quelque part regretter que l'ambition de ce titre soit un peu moins prononcée que dans un jeu comme Odin Sphere, très riche à la fois sur le plan de l'action et de la narration, Muramasa se rattrape tout de même grâce au dynamisme de ses phases de jeu et à l'efficacité de son univers. Nos premières impressions sont donc plus qu'encourageantes et on espère que le soft renferme encore d'autres surprises que l'on découvrira peut-être d'ici la sortie du jeu l'année prochaine.