XIII Century : Death or Glory est un jeu de stratégie en temps réel proche de Medieval II : Total War, ou du plus récent Crusaders : Thy Kingdom Come. Entendez par là qu'il n'y a pas de bâtiments à construire ou de ressources à récolter, juste des centaines d'unités à mener à la victoire dans des batailles de grande ampleur. Ce qui fait déjà pas mal de choses à contrôler, puisqu'on retrouve la plupart des mécanismes du genre, comme l'influence du moral, du type de terrain et du relief ou la gestion des formations, de la fatigue et même du stock de flèches. Une partie consiste alors à trouver la meilleure tactique pour l'emporter : contourner un régiment pour faire une charge de cavalerie sur un flanc, placer des archers sur une colline pour faire pleuvoir la mort sur l'ennemi, mettre une ligne de piquiers en défense pour briser la charge adverse, etc. On est donc dans un registre familier, les amateurs trouveront rapidement leurs marques. Mais alors, si XIII Century est si classique, quels atouts peuvent bien le distinguer de la concurrence ?

D'abord, le jeu propose un solide contenu solo, avec cinq campagnes composées de cinq missions chacune. On y retrouve les grandes civilisations de l'époque, à savoir les Français, les Anglais, les Germains, les Russes et les Mongols. Les puristes regretteront l'absence de factions comme les Maures par exemple, mais ils font tout de même partie des camps jouables en escarmouche ou en multi. Chaque mission reproduit une petite tranche d'histoire plus ou moins connue, comme la bataille de Falkirk, qui scella le sort de William Wallace, ou celle de Muret qui vit les croisés de Simon IV de Montfort attaqués par le roi d'Aragon et le comte de Toulouse. Ces batailles sont précédées d'un petit commentaire qui remet les événements dans le contexte de l'époque, les passionnés d'histoire apprécieront. Après cette petite mise en bouche, l'étripage peut commencer dans la joie et l'allégresse. L'interface est bien conçue et permet facilement de donner des ordres tels que disperser les unités pour éviter les flèches, sprinter, etc. De quoi élaborer les tactiques les plus ingénieuses pour se tirer de situations pourtant pas toujours favorables au départ.

Mais, car il y a un mais, cette belle recette est plombée par une intelligence artificielle qui fait peine à voir. Les réactions des unités sont parfois totalement incompréhensibles. J'ai ainsi pu voir des arbalétriers se faire engager au corps-à-corps sans répliquer, des épéistes qui restent désespérément inactifs car le reste de leur groupe est coincé en arrière (le pathfinding étant également perfectible), des archers tirer dans la mêlée sans se soucier de la présence de leurs petits camarades... Ca fait beaucoup de lacunes, qui finissent irrémédiablement par agacer. On se dit alors qu'on va se rabattre sur le multi, mais là aussi le constat n'est pas glorieux, avec une interface sommaire et une liste de cartes très réduite. Ajoutez à cela une réalisation plutôt moyenne, bien en-deçà de celle proposée par Medieval II : Total War, et vous obtenez au final un jeu moyen qui aurait mérité meilleur traitement. Si vous avez déjà fait le tour des autres titres du genre, vous pouvez toutefois vous laisser tenter, en attendant mieux.