Too Human n'aura pas eu une gestation facile. Retardé, malmené par divers soucis juridiques relatifs à l'emploi de l'Unreal Engine 3, le jeu semble enfin libéré de ses chaînes et s'apprête à venir faire s'affoler nos petites 360 en mal d'amour et de bastons de masse. Après une petite observation du mode coopératif dans notre dernier aperçu, voici maintenant venu le temps de s'intéresser à la quête du héros ainsi qu'aux moyens qu'il emploiera pour sauver l'humanité, menacée une fois encore par des légions de robots venus de nullepart.
Dès l'abord, Too Human cherche à concilier deux univers qui n'ont a priori pas le moindre lien. La mythologie scandinave d'une part et une vision futuriste d'une humanité en proie aux assauts de robots maléfiques, buveurs de sang et grands amateurs de gigots d'autre part. Le joueur incarne Baldur, qui si l'on s'en tient à la vision des lointains Vikings, était la personnification de la beauté sur Terre. Dieu, presque totalement invulnérable, Baldur n'en finit pas moins par succomber à la suite d'une infâme traîtrise de Loki. Mais le Baldur du jeu, lui, n'est ni beau, ni parfait. Le héros arbore un visage sinistre, entaillé, couvert de cicatrices que seules des améliorations cybernétiques sont parvenues à atténuer un peu. Son esprit également porte les marques de bien sinistres blessures. Pourtant, bien que torturé par des souvenirs indistincts en rapport avec la mort de sa femme, le héros n'hésitera pas à porter la guerre sur le territoire des robots, afin de découvrir un moyen de les vaincre. Aidé par ses pairs et par des soldats mortels, Baldur cherche donc à connaître la vérité tout en faisant face à ses propres démons. Et tout cela, vous l'apprendrez en visionnant les diverses cinématiques qui ponctuent le jeu, des cinématiques pas toujours très bien mises en scène et qui peinent parfois à donner vie à cet univers hybride pourtant extrêmement séduisant.
Mais, l'essentiel du jeu ne se trouve pas là, et c'est sur le champ de bataille ainsi que dans de nombreux menus que vous écrirez véritablement l'histoire de Baldur, dieu, guerrier et cyborg. Too Human voyez-vous, mélange avec délectation action nerveuse et éléments issus des jeux de rôle, notamment lorsqu'il s'agit de gérer votre équipement de même que l'apprentissage de nouvelles compétences. Ainsi, avant de véritablement plonger dans l'enfer, il vous faudra tout d'abord choisir votre classe parmi l'une des 5 proposées. Commençons donc les présentations avec le Champion, très équilibré, capable de distribuer mandales et pruneaux avec classe et désinvolture. Le deuxième larron se trouve être le Commando, spécialiste des trucs qui tirent de loin. Viennent ensuite l'Ingénieur, soigneur de son état, et le Défenseur, personnage rendu plus résistant grâce à un gros bouclier lourd. Dernier bout de viande dans cette belle brochette de winners : le Berserker, seul personnage en mesure de manier deux armes en même temps pour faire deux fois plus mal. Chaque personnage se différencie des autres selon les caractéristiques suivantes : points de vie, corps-à-corps, balistique, armure et compétences.
Bien évidemment, tout adversaire démantibulé vous permettra d'empocher de l'expérience et de gagner des niveaux. Et chaque fois que vous monterez en grade, il vous sera demandé d'attribuer des points sur deux arbres de compétences distincts. Le premier est spécifique à chaque classe et vous permet de renforcer la puissance de vos mandales, votre résistance et votre précision. Plus vous distribuerez des points dans un domaine particulier, plus l'arbre s'étendra en conséquence, vous donnant ainsi accès à de nouvelles attaques et compétences dans ce même domaine. L'autre arborescence relève de votre affiliation (que vous choisirez à l'issue de votre premier niveau) : cybernétique ou humaine. Mais voyez-vous, le plaisir de naviguer dans ces arbres de compétences n'est rien comparé à celui que procure l'obtention de nouveaux objets. En explosant vigoureusement vos adversaires, ainsi que quelques éléments du décor, vous obtiendrez effectivement de nombreux ustensiles de guerre : armes de mêlée, pétoires en tout genre, pièces pour votre armure et runes, qui permettent de renforcer la puissance de certaines armes, selon vos besoins.
On notera d'ailleurs avec une certaine satisfaction que la moindre modification apportée à votre équipement sera aussitôt visible sur votre avatar. Ne vous étonnez donc pas lorsque vous observerez un héros arborant un plastron doré, des bottes vertes fluo et un casque que n'aurait sans doute pas renié Mega Man. Le design très particulier de Too Human risque en effet d'en refroidir plus d'un. Quoi qu'il en soit, l'ensemble des éléments décrits ci-dessus confèrent beaucoup de profondeur à un jeu qui s'apparente vraiment à un Diablo-like. Et si Too Human possède indubitablement un énorme potentiel pour celui qui aime à nettoyer consciencieusement de gigantesques donjons pour gagner de l'EXP et des armes de malade, il soulève également quelques sinistres inquiétudes. L'aspect technique notamment. Outre quelques bugs relativement anodins (des ennemis qui se coincent dans le décor), Too Human accuse souvent de méchantes saccades, généralement lorsque les ennemis se font pléthoriques. Mais gageons que Silicon Knights parviendra à corriger tout cela avant la sortie du jeu, prévue pour la fin du mois d'août.