Autant l'avouer sans ambages : les quelques lignes qui suivent n'ont pas été rédigées par un spécialiste de Street Fighter, l'un de ces fans qui connaissent par coeur les bios des différents personnages ayant traversé la vingtaine d'opus différents qui composent la série. Désolé. Mais vous savez quoi ? Ce n'est pas grave. Selon Yoshinori Ono, le producteur-vedette de la série venu nous présenter son nouveau bébé avec tout l'enthousiasme qui le caractérise, tout a été fait pour ouvrir le monde de Street Fighter aux nouveaux venus.

Street Fighter IV s'inscrit en droite ligne de SF II. D'ailleurs, son scénario le place directement entre les volets deux et trois de la série. On sent ce petit côté rétro dès qu'on regarde le résultat à l'écran. Si les différents trailers nous proposaient une approche très "arty" parfaitement revendiquée par les créateurs, le jeu sera bien plus conventionnel avec un résultat aux atours très 2D bien qu'il utilise des éléments modélisés en 3D. Ainsi, on retrouve la disposition traditionnelle des deux combattants de chaque côté de l'écran. Mais à cela s'ajoutent des mouvements de caméra qui renforcent le côté dramatique dès que l'un d'eux lance une de ses attaques spéciales. De plus, les textures et les animations ne laissent aucune place au doute : on est bien en face d'un jeu nouvelle génération. Précisons également que les développeurs ont repris une partie des décors déjà bien connus de la série pour les remettre au goût du jour. Blanka se bat toujours sur fond d'Amazone mais, désormais, des singes et des flamants roses particulièrement détaillés viennent s'ébattre au milieu des arbres. Il en va de même pour la base aérienne de Guile ou l'usine soviétique de Zangief.

Au niveau des personnages, cinq petits nouveaux font leur apparition. Nous en avons effectivement quatre : Abel, C. Viper (C pour Crimson...), Rufus et El Fuerte. Le cinquième, Seth, n'était pas encore disponible durant cet événement et il faudra vraisemblablement attendre le prochain E3 pour voir à quoi il ressemble. Abel est un combattant français décrit comme amnésique. C. Viper est une demoiselle jouant la carte de la classe avec son costume, ses lunettes noires et ses gants de cuir. Rufus est un personnage souffrant d'une surchage pondérale flagrante. Entre son gros ventre et sa combinaison très près du corps, il nous a immanquablement fait penser au Baron Harkonnen tel que l'a représenté David Lynch dans son adaptation du roman Dune au cinéma. Enfin, El Fuerte reprend à son compte l'imagerie chatoyante des catcheurs mexicains -les luchadors- masque à paillettes inclus. Précisons que, par rapport à la version PC, Street Fighter IV sur console devrait profiter de la présence de deux combattants supplémentaires : Dan et Fei Long. Quant à Shen Long, aperçu bien vivant et s'entraînant sous une cascade à la fin d'un extrait d'un "anime" diffusé durant cette présentation, Yoshinori Ono a bien précisé "qu'il n'avait pas l'intention de nous le montrer si ce n'était pas pour s'en servir dans le jeu.". C'est une réponse très ambigüe -on dira "si japonaise"...- et il nous a été impossible d'obtenir davantage de détails sur ce sujet.

Niveau maniement, les développeurs ont voulu laisser derrière eux le système "Parry" jugé trop difficile pour s'inscrire dans la volonté d'ouverture revendiquée par cet opus. En lieu et place, on trouvera le "Focus System". Il passe par la gestion d'une barre divisée en quatre parties présente dans le bas de l'écran qui se remplit peu à peu quand le personnage prend des coups. En appuyant simultanément sur les touches "coup de poing" et "coup de pied" de force moyenne, on lance une attaque qui génère des dégâts immédiats et laisse l'adversaire K.O. l'espace d'un instant. D'autres coups spéciaux plus puissants pourront être lancés et ils coûteront une partie de la fameuse barre d'énergie précitée. Tous ces coups pourront être parés à condition de réagir avec le contre idoine au moment approprié. Evidemment, cette pratique ne sera réservée qu'aux joueurs aguerris ce qui devrait rassurer les aficionados qui craignaient qu'à force de vouloir rendre Street Fighter IV accessible au plus grand nombre, les développeurs les aient oubliés. En plus de tout cela, les combattants disposeront des Coups Super et Ultra. Les premiers sont spécifiques à chacun des combattants. Ils se déclenchent en réussissant une combinaison de touches et de rotations du joy sans être interrompu. Les seconds partent du même principe mais, en fin de combo, il faut appuyer sur les touches "coup moyen et fort" des pieds ou des poings. C'est là que le jeu propose des animations centrées sur le personnage qui a réussi sa combinaison. C'est aussi généralement là que le joueur qui parvient à placer ce style de coup prend une sérieuse option sur la victoire finale par rapport à son adversaire. En résumé, Street Fighter IV s'annonce comme un opus complet et riche qui, effectivement, a le potentiel de satisfaire les vétérans et de faire découvrir la série aux nouveaux venus.