Ah, les remakes à l'américaine... La dose de liberté qu'ils sont capables de prendre avec des histoires qui, pourtant, n'en demandaient pas tant. Tout ça pour vous dire que si vous attendez une certaine dose de véracité historique entre la légende de Jason et le jeu qui s'en inspire, vous feriez mieux d'ouvrir un livre. Les développeurs venus présenter ce titre à Paris revendiquent d'ailleurs leur vision des choses bien plus adaptée selon eux au synopsis d'un jeu d'action comme le leur. Et, d'un autre côté, ils ont au moins respecté deux éléments importants de l'histoire de base : on est bien à la recherche de la Toison d'Or et Jason est bien accompagné d'un groupe de héros comparables aux fameux Argonautes. Si Jason veut récupérer la précieuse dépouille, c'est pour ramener à la vie son épouse morte aux cours de leurs noces. Voilà pour le fond. Voyons maintenant à quoi tient la forme.

Rise of the Argonauts est un hybride entre jeu d'action et jeu de rôle. Et aucune des appartenances aux deux genres ne semble prendre le pas sur l'autre. En vue à la troisième personne, on laisse le héros donner libre cours à sa détermination pour éliminer ses adversaires en profitant des pouvoirs et de la puissance améliorée de ses armes qu'on lui a obtenues dans des instants plus sereins. Autant vous prévenir tout de suite : les combats sont assez sanglants. Quand Jason et ses compagnons affrontent des hommes, le sang gicle à qui mieux mieux dès qu'une masse, une épée, une lance ou un bouclier touche sa cible. Dans ce cas-là, l'adversaire tombe et on n'en parle plus. Mais quand ils sont opposés aux gigantesques créatures mythiques qui donnent tout le sel à ce genre de récit, ce sont carrément des lambeaux de chair qu'ils arrachent à leurs ennemis. Ne voyez pas dans ce dernier choix que la volonté de choquer. C'est juste que ces bêtes légendaires ne vont pas tomber au premier coup et que les développeurs n'avaient pas envie d'alourdir leur interface en affichant une barre de vie quand un ennemi de ce type apparaîtrait. D'où cette solution qui permettra au joueur de constater à quel point son opposant est blessé et proche du trépas.

Pour les combats, une précision s'impose : ceux qui se battent aux côtés de Jason, qu'ils soient membres honoraires des Argonautes ou simple rencontre faite au fin fond des coulisses d'une arène, le font de manière automatique et variée en fonction de la distance qui les sépare du héros. Plus précisément, ils vaquent à leurs occupations et affrontent leur propre lot d'ennemis quand Jason est loin mais lui procure une aide appréciable en le protégeant, par exemple, des attaques dans le dos, dès qu'il se rapproche. Tactiquement, il faudra donc veiller à ne pas trop s'éloigner de ses alliés afin d'être le plus efficace possible. Précisons également que les développeurs ont tenu à s'éloigner du schéma traditionnel qui régit l'amélioration des armes. En conséquence, plutôt que de vous dire simplement que la masse que vous affectionnez et dont vous venez de faire monter la puissance générera désormais x points de dégâts, on vous le montre clairement. Admettons qu'elle ne fasse que blesser un ennemi donné dans un premier temps. Une fois que vous l'aurez améliorée, elle pourra directement l'assommer, le dernier stade étant bien entendu de le tuer en un coup.

En ce qui concerne la partie jeu de rôle, il faut savoir que la progression du personnage est placée sous la haute bienveillance de quatre dieux : Athena, Applon, Hermes et Arès. Chacun d'entre eux possède son propre arbre de progression disposant de pouvoirs spécifiques qu'il faudra gérer en fonction de sa manière de jouer. Par exemple, Hermes octroie de la rapidité. Pour s'attirer ses faveurs, trois solutions sont possibles. Soit on fait des offrandes aux autels qui lui sont dédiés dans les villes qu'on traverse. Soit on remplit des missions qui sont placées sous sa bienveillance et on disposera alors de points d'expérience qui ne peuvent être dépensés qu'envers lui. Enfin, il sera également possible de lui accorder des points prélevés dans un tronc commun aux quatre dieux. Cet aspect RPG est également présent dans les dialogues qui proposeront toujours plusieurs réponses possibles à une question. Même là, le héros pourra évoluer et parvenir à rassembler certains personnages à sa cause, y compris ceux qui ne prendront qu'une part temporaire à son épopée. Durant la démonstration, nous n'avons pu voir qu'un combat dans une arène opposant Jason et un nouveau compagnon à plusieurs vagues de gladiateur. Mais, déjà, nous avons pu constater que l'aspect violent est bien là, ainsi que la présence des dieux. Le personnage ayant été construit comme un adorateur d'Athena, cette déesse lui a accordé de pouvoir charger ses armes avec de la foudre et même de disposer d'une porte inter-dimensionnelle. Une fois celle-ci ouverte, il suffisait d'attirer les ennemis et de les déséquilibrer aux abords pour les envoyer sans doute très loin de leur point de départ.

Le rendu graphique se veut historiquement très exact. Selon les développeurs, il fallait donner aux villes que l'on traverse un côté réel. Pour eux, il était essentiel de ne pas commettre la même erreur que nombre de leurs confrères en s'inspirant davantage des ruines qu'il nous reste aujourd'hui que d'une extrapolation pour répondre à la question : "Comment vivait-on à l'époque ?" ça se voit et cela confère vraiment un aspect sale et usé, donc vivant, aux bâtiments des cités en question. On attendra de pouvoir explorer tout ce que Rise of the Argonauts a à offrir -et cette offre nous a vraiment semblé pléthorique- mais il semblerait qu'il soit bien parti pour dépasser tout ce qu'on a pu voir auparavant dans le genre, feu Titan Quest en tête.