Transcendé par un gameplay aux petits oignons sur PS3 et Xbox 360, FIFA Street 3 tente de reproduire une prestation similaire sur Nintendo DS. Support oblige, l'approche se veut radicalement différente, stylet en main.
La dernière expérience en date sur la console de Nintendo de la série développée par EA Big avait tourné à la déception, la faute à un gameplay bâtard, une animation hachée et un contenu relativement succinct. Bis repetita pourrait-on dire avec ce nouveau volet, pas davantage intuitif et très limité par un cruel manque d'ergonomie de la machine lorsqu'il s'agit de multiplier des tricks, même basiques. La bonne formule n'est même pas effleurée tant cet opus peine à procurer ne serait-ce qu'un début de fun, trop mou, trop répétitif et difficilement jouable qu'il est. FIFA Street 3 n'est donc qu'un jeu de foot supplémentaire sur la console portable et ne va s'imposer ni auprès des joueurs occasionnels ni auprès des plus férus du genre. Ronaldinho, Gattuso, Crouch et compagnie n'auront donc certainement pas la même aura que sur consoles nouvelle génération.
Pourtant, les développeurs ont fait l'effort de proposer deux configurations de touches afin d'en imposer au minimum au joueur. L'une est basée sur l'utilisation combinée de la croix directionnelle et de la touche R pendant que l'autre tourne autour du stylet. Deux dispositions qui virent au casse-tête et à l'entassement des fonctions sur une même touche. Ainsi, si l'on opte pour la première configuration, il faut savoir gérer alternativement les déplacements et les tricks avec la croix directionnelle. C'est à ce moment-là que l'on constate les innombrables soucis de calibrage qui tendent à faire tourner le joueur en bourrique, contraint de matraquer le bouton R pour esquisser une ébauche de geste technique. Quant au stylet, pourtant coutumier d'apports qualitatifs, il n'est pas plus efficace, en dépit de la présence des figures à exécuter sur l'écran du bas. Par exemple, pour jongler ou tacler, le joueur devra faire glisser le stylet vers le bas, pour tirer vers le haut et pour réaliser des dribbles et gestes techniques un peu dans toutes les directions. On a connu beaucoup plus simple pour de l'arcade... Quant aux gamebreaker, il n'apporte pas le côté spectaculaire escompté, souffrant d'ailleurs lui aussi d'un mauvais placement dans le coin gauche de l'écran du bas.
Comme sur PS3 et Xbox 360, la liste des équipes disponibles se constitue de 18 sélections nationales composées d'une quinzaine de joueurs (Allemagne, Angleterre, Australie, Brésil, Cameroun, Chine, Écosse, Espagne, États-Unis, France, Grèce, Italie, Mexique, Nouvelle-Zélande, Portugal, République Tchèque, Suède et Turquie), elle se complète par des équipes originales (notons l'absence des équipes d'Argentine et des Pays-Bas pourtant pas avares en talents de dribbleurs). Celles-ci sont créées à partir de critères bien précis. Ainsi, on retrouve l'équipe des "Murs" (les joueurs les plus physiques), celles des "Petits", des "Jeunes Talents" ou encore celle des "Vétérans". La liste est assez longue et l'idée de regrouper les joueurs autrement que par nationalité apporte un vent de fraîcheur à la série. Cependant, les développeurs ont semble-t-il oublié quelques essentiels comme la possibilité de faire des remplacements pendant les matches. La gestion d'équipe n'existe d'ailleurs carrément pas dans FIFA Street. En revanche, on apprécie la présence de statistiques à la fin des rencontres, même si celles-ci se limitent à l'essentiel.
Si le jeu nous offre toutefois la bonne surprise de jouir d'un contenu majoritairement débloqué par défaut, celui-ci n'en reste pas moins très juste pour assurer une durée de vie excédant plus de quelques heures. Joueurs, équipes et lieux de matches sont donc accessibles dès la première rencontre. En parallèle, ballons, tenues, gamebreakers et autres se débloquent au fur et à mesure. En solo, il faut donc passer par le Street Challenge, un mode qui regroupe une formation autour d'un joueur choisi par l'utilisateur. L'objectif est alors de faire grimper sa réputation en enchaîner les matches en tentant de pratiquer un jeu le plus collectif possible. Ce qui n'est pas chose simple au vu de la difficulté à contrôler ne serait-ce qu'un acteur à la fois. Le seul mode original de cette version est celui des jonglages, qui nécessite de tenir la console verticalement. Pour réussir ses jongles, il faut alors toucher l'écran du bas au stylet au moment où des formes géométriques se superposent. Enfin, le multijoueur permet d'affronter un possesseur de DS, qu'il possède la cartouche ou non. Evidemment, le téléchargement sur une seule carte restreint les possibilités...
- Graphismes10/20
Les modèles sont grossiers et l'animation souffre d'un manque de fluidité flagrant et d'une certaine répétitivité. La présence de beaucoup de couleurs ne masque pas cette réalisation assez dépourvue de détails.
- Jouabilité8/20
Deux configurations aussi foireuses l'une que l'autre, l'absence total de fun, l'impression de jouer sans arrêt les mêmes matches face à la même IA, quelle que soit l'équipe adverse... Des défauts qui suffisent à tourner le dos à FIFA Street 3.
- Durée de vie9/20
Les modes de jeu et les possibilités multi se font trop rares pour un jeu dont le concept de base n'est déjà pas un exemple de variété. En gros, on en fait vite le tour, que ce soit par lassitude ou par manque de profondeur.
- Bande son11/20
La tracklist a le mérite d'être de qualité mais les rencontres tendent à manquer d'ambiance.
- Scénario/
L'écran tactile et le stylet n'ont pas trouvé, dans ce FIFA Street 3, l'utilité qui devrait être la leur. Manquant d'originalité, de rythme et de précision, le titre d'EA trébuche à tous les étages et ne marquera pas les joueurs sévissant sur Nintendo DS.