Comme son modèle, Final Armada vous propulse sans cérémonie dans le cockpit d'un tank futuriste afin que vous montriez à d'immondes extraterrestres boutonneux et dégoulinant de bave de quel bois vous vous chauffez. Le scénario de Final Armada est tout ce qu'il y a de plus classique. Une planète répondant au doux nom de Taro-459 se révèle être porteuse d'une source d'énergie inconnue, énergie que la méga corporation industrielle Ecco cherche bien évidemment à exploiter pour le plus grand bonheur de l'humanité. Manque de bol, les Qoraxians – la fameuse race alien à laquelle nous faisions respectueusement référence plus haut – sont également sur le coup et écharpent joyeusement tous les pauvres petits colons humains de la jeune colonie minière. Après plusieurs batailles colossales, la société Ecco n'a plus qu'une solution pour sauver son investissement : vous et votre gros tank, l'Aggressor PS-CV, une machine destructrice au nom ridicule capable de s'adapter à tous les types de terrains et à tous les types d'ennemis. C'est du moins ce que le soft essaie de vous faire croire pendant quelques minutes, avant que vous ne commenciez à jouer.

Après avoir subi des pseudos cinématiques remplies de personnages en carton et de conversations insipides, vous débarquerez enfin sur Taro-459, le fief de Madame Soleil. Et là, vous vous en doutiez, c'est la foire au pâté. Car le souci principal de Final Armada est que l'Aggressor est une véritable plaie à manipuler et fait plus figure de motoculteur que de machine de guerre. Sur PS2, l'accélération et les virages sont gérés de manière indépendante par les sticks, ce qui dans l'absolu, fait écho au maniement particulier du premier Battlezone. Mais le hic, c'est que les combats de Final Armada sont nettement moins statiques que chez l'illustre modèle, et que ce système de contrôle n'est clairement pas adapté à un titre qui aime à vous faire abattre des cibles volantes et donc bien plus mobiles que vous. Ajoutez à cela un système de lock des cibles extrêmement rigide et un duo d'armes de base sans aucune pêche et vous obtenez un jeu étonnamment déplaisant à prendre en main, et diablement mou par-dessus le marché. Il vous sera certes possible d'acquérir de nouvelles armes en récupérant des cristaux d'énergie sur les dépouilles de vos adversaires, mais aucune ne se révèle particulièrement efficace ou intéressante à utiliser. Outre ce petit stock d'améliorations, sachez que vous pourrez également transformer votre tank en aéroglisseur à la moindre pression d'un bouton, et vous obtiendrez alors un véhicule encore moins maniable que le précédent et tout aussi inefficace.

Côté réalisation, on ne peut pas dire que ça soit la fête du slip non plus. Les graphismes accusent effectivement quelques années de retard sur la production actuelle et nous offrent des textures affreusement ternes, des décors insipides et sans vie, un copieux clipping et un brouillard de guerre digne des pires moments de la Nintendo 64. Et que dire de la musique techno de supermarché omniprésente qui accompagne nos pénibles pérégrinations véhiculées ? Dans un jour de bonté, on aurait peut-être pu pardonner toutes ces errances techniques et ce mauvais goût affiché si seulement le gameplay avait été à la hauteur et si le jeu nous avait offert un petit peu plus de variété, mais en l'état, le verdict ne peut qu'être cinglant et la cartouche particulièrement pénible. Final Armada est donc un titre à éviter, à moins bien sûr que vous n'espériez faire un bond de quelques années dans le passé.