Après avoir fait cravacher sans relâche les fans de courses hippiques sur PS2, voici que la simulation de jockey de Koei s'invite aujourd'hui sur la Wii. Le titre s'avère en fait être un portage du quatrième épisode de la série, tout juste revisité afin de satisfaire les manipulateurs de Nunchuk que vous êtes. De fait, ne soyez donc pas trop surpris de découvrir une grande partie du test de Dinowan dans les lignes qui suivent. Mesdames et messieurs, en selle !
En bon garçon crédule, je dois avouer qu'en voyant débarquer sur mon bureau cette nouvelle version de G1 Jockey, je m'attendais à une sorte de bête jeu de courses à dos de cheval, m'imaginant déjà en train de gesticuler bêtement pour faire avancer le canasson. Eh bien que nenni. Pour réaliser une bonne course, il va falloir maîtriser un certain nombre de paramètres, à commencer par choisir comment vous souhaitez contrôler votre drive, soit en agitant avec précision la Wiimote et le Nunchuk, soit dans l'équivalent d'un mode arcade, via les boutons et le stick. Quoi qu'il en soit, tout sera ici question de timing. En inclinant répétitivement le Nunchuk vers le bas (ou poussant le stick vers le haut), vous pourrez assurer l'accélération en jouant sur la position du jockey. Sur le même principe, le même mouvement, associé à une pression du bouton Z, servira à sprinter en fin de course. Vous pouvez également pencher le Nunchuk vers l'arrière pour faire ralentir votre cheval, comme si vous rameniez la bride vers vous. Rien que pour maîtriser ces simples tâches, préparez-vous à souffrir. Car si tout est question de timing, vous n'avez absolument aucune indications venant vous indiquer le rythme à suivre.
Et pourtant, il y a encore bien d'autres choses à prendre en compte. La plus évidente est celle qui inspire ce vieil adage, "qui voyage loin ménage sa monture". Veillez donc à ne pas épuiser votre cheval pendant la course si vous souhaitez conserver votre position au sprint. Seulement voilà, un cheval c'est capricieux, et chacun a son caractère, ses aptitudes physiques, ses préférences. Certains chevaux n'aiment pas courir trop lentement, trop vite, suivre un autre cheval ou au contraire être suivi. Et quand un cheval n'est pas content, sa motivation décroît, il n'obéit plus et vous ne pouvez alors que perdre inexorablement votre vitesse. Oui, c'est grave relou un cheval, je suis bien d'accord. Jouer de la cravache (en agitant votre Wiimote verticalement ou horizontalement ou en vous contentant d'appuyer sur A) pourra alors être un bon moyen de remotiver la bête, mais attention, pas trop, ou il vous en tiendra rigueur, parce qu'en plus c'est rancunier. Pour ne pas faire n'importe quoi, toutes ces informations (endurance, vitesse et motivation) sont affichées à l'écran et il faudra constamment les surveiller. Un peu comme le tableau de bord d'une voiture en somme, en plus compliqué. Même combat pour les caractéristiques de chaque carne, car comme dans la réalité, certains chevaux sont plus à l'aise sur de longues distances, sur un sol sec etc. Il convient donc de faire le bon choix. En somme, on peut voir G1 Jockey comme un titre assez complet sur ce plan.
D'autant plus complet qu'il ajoute quelques techniques de drive avancées que l'on pourra tenter une fois les bases maîtrisées. Sans parler des changements de euh... "pattes d'attaque" avant les courbes. Ce qui ne sera pas une mince affaire tant la prise en main se montre délicate. On l'a dit, les actions nécessitant un timing ne sont généralement pas assistées (à l'exception des sauts) et trouver le bon rythme n'est pas simple, même si les commandes s'avèrent sensiblement plus intuitives que dans la version PS2. N'étant pas cavalier moi-même, il ne m'est guère facile de juger du réalisme des mouvements à effectuer. Je me contenterai donc de dire que si certains paraissent tout à fait plausibles et conformes à ce que l'on pourrait observer sur un hippodrome, d'autres au contraire paraissent un petit moins crédibles et instinctifs. L'ensemble marche pourtant très convenablement et donne effectivement l'impression de diriger un vrai canasson. L'ennui, c'est qu'à moins d'être un véritable mordu des courses hippiques (et encore) G1 Jockey devient vite ennuyeux et ce n'est pas sa réalisation qui compensera. Très grossier dans sa 3D, il s'encombre en sus de saynètes en images fixes tout ce qu'il y a de plus risible et pousse le vice jusqu'à nous entartrer les oreilles d'une musique MIDI à tendance dance pendant les course. Le moins que l'on puisse dire c'est que l'ambiance n'est pas très "Omar Sharif style" et risque de choquer un peu les férus de course, qui seront pourtant les seuls à voir un intérêt au jeu.
- Graphismes12/20
Ce n'est pas vraiment la foire aux détails mais malgré sa grossièreté, G1 Jockey ne s'en tire pas trop mal. On pardonne cela dit toujours mal les menus très vulgaires et les images fixes ridicules.
- Jouabilité13/20
Assez complet dans sa façon d'aborder la discipline, G1 Jockey reste plutôt chiche en matière de conseils et d'aides précises, et ce malgré la présence d'un tutorial. La prise en main nécessitera donc pas mal d'entraînement, un labeur que le gameplay finalement un peu étriqué ne justifiera pas aux yeux de tous. Mais une fois les commandes bien maîtrisées, il est évident qu'on se sentira investi par la jockey attitude et qu'on hurlera des "Avance vieille carne !" à tout bout de champ, à cheval sur le dossier du canapé.
- Durée de vie13/20
Si vous êtes vraiment passionné, il est probable que le jeu vous attire assez longuement en dépit d'un nombre de courses très limité. Pour les autres, passée une heure de curiosité, tout est dit.
- Bande son9/20
Heurk ! Une instrumentation Bontempi au service de compositions cauchemardesques. L'ambiance sonore est plate et se résume à un vague grondement de sabots.
- Scénario/
Sans l'ombre d'un doute destiné à un public très ciblé, G1 Jockey fait de beaux efforts pour se montrer complet mais sa prise en main délicate ne l'aide guère. Le combo Nunchuk/Wiimote de la console parvient cependant à donner le sentiment de diriger votre propre cheval. De fait, les quelques fans assez patients pour tenter de maîtriser toutes les subtilités du gameplay passeront sans doute un bon moment.