Les débuts seront durs, vous êtes prévenus ! Le joueur moyen empoignera la PSP avec dans les doigts les réflexes acquis sur une tripotée de jeux d'arcade. Mais comme dirait un grand maître Shaolin, il vous faut désapprendre ce que vous avez appris, sous peine de voir votre coucou virevolter aléatoirement pour finir par laisser toute une série de petits cratères sur le plancher des ruminants. Le jeu propose heureusement un tutorial qui vous enseignera les rudiments du pilotage. Et oui, il s'agit ici d'une Pilot academy et, à défaut d'être une star, vous devriez pouvoir maîtriser à peu près correctement les pétrolettes des airs après quelques heures de jeu. Les avions disponibles sont au nombre de 21 et proviennent tous de différentes périodes de l'histoire aéronautique. Vous vous retrouverez donc aux commandes d'un Fokker ou d'un Boeing 747, en passant par le célèbre avion furtif F-117 Nighthawk et le légendaire Spitfire. Toutes les machines répondent aux mêmes commandes de base, mais ils réagissent tous très différemment à vos sollicitations. Alors que le Boeing est massif est difficile à manoeuvrer, le F-16 est une véritable gazelle extrêmement réactive.

Au vu de ce bestiaire mécanique, les lecteurs attentifs auront déjà compris que les missions proposées par le soft se partagent entre le domaine civil et les sorties militaires belliqueuses. A cela s'ajoutent quelques défis aux objectifs spécifiques ainsi que le tutorial déjà mentionné. En fait, ledit tutorial, s'il explique comment réaliser toutes les manoeuvres, du décollage au largage de contre-mesures, il montre bien vite ses limites et ne vous dispensera pas de la lecture du manuel. La gentille demoiselle qui vous accompagne ne parle malheureusement qu'anglais et les instructions apparaissent donc sous la forme de textes pas forcément évidents à lire dans le feu de l'action. Autre inconvénient, la donzelle aura beau vous dire de rentrer le train d'atterrissage, elle omet tout simplement de dire à quel bouton de la console cela correspond. Attention à la confusion quand elle vous demandera de lâcher les gaz. Du coup, la première heure de jeu s'accompagne d'un va-et-vient constant entre le manuel et la console. Ne pensez donc pas apprendre à jouer dans le métro.

Ceci dit, les commandes sont assez bien pensées dans l'ensemble, si ce n'est pour le contrôle du train d'atterrissage qui se fait par l'intermédiaire du bouton select. Il faut être indulgent envers la ch'tite PSP qui a priori, ne dispose pas d'autant de boutons qu'un clavier. Après quelques errements et tâtonnements bien naturels, on finit toutefois par maîtriser les aigles mécaniques. Oui, sauf que non. Le soft souffre d'un problème de maniabilité assez énervant que l'on doit bien sûr au très décrié stick analogique de la console. Il est en effet extrêmement sensible et peu précis, ce qui fait rarement bon ménage. Alors qu'on souhaite incliner légèrement son Fokker vers la gauche, on se retrouve finalement à partir en piqué. Avec de l'expérience, on parvient à se rétablir sans trop ressembler à un papillon de nuit rendu fou par la lumière, mais ce bref moment d'inattention vous coûtera parfois la mission. Ces missions sont d'ailleurs à l'image des avions proposés par le titre : variées et intéressantes. Aux commandes d'un petit coucou, il faudra amener des touristes vers des sites précis et s'en rapprocher pour que ces derniers prennent des photos souvenirs (le tout matérialisé par une jauge de satisfaction et les commentaires oraux de vos passagers). On pourra également citer les missions qui consistent à répandre de l'insecticide sur une série de champs bien précis, à contourner une tornade avec un gros-porteur ou encore abattre des chasseurs ennemis. Au fond, avec beaucoup de persévérance et d'abnégation, le jeu devient très agréable.

A tout cela s'ajoute un mode multijoueur fort sympathique qui permettra à quatre joueurs de se lancer dans des dogfights intersidéraux, en loup solitaire ou en duo. Un mode "chasse" est également présent et reprend le principe du chat, en vogue dans les cours de récré, du moins de mon temps, avant que les Pokémon imposent leur empire sur les jeunes esprits. En gros, celui qui est touché devient le chat et poursuit les autres. Le problème majeur du mode multi sera sans doute de trouver des joueurs tout aussi compétents que vous, de vrais Pilot académiciens prêts à donner tout ce qu'ils ont pour le prime de fin d'année. En bref, Pilot Academy est un jeu exigeant qui souffre de quelques défauts ennuyeux. On peut clairement s'amuser sur le titre, mais il vous faudra sans doute faire preuve d'une dévotion sans faille pour dompter les fauves de l'air. Si vous possédez une PSP et êtes fan de simulations aériennes, vous n'arriverez pas à vous décoller du soft. Pour les autres cependant, le jeu s'avérera trop dur ou trop austère.