Récemment portées sur le grand écran, les aventures d'Alex Rider sont, à l'origine, une série de romans d'espionnage écrits par l'auteur britannique Anthony Horowitz. Destinées tout particulièrement aux enfants, ces histoires bourrées d'action sont passées entre les mains de THQ en vue d'une adaptation en jeu vidéo.
On peut s'étonner, dans un premier temps, de constater que seuls les possesseurs de DS et de GBA puissent bénéficier de ces adaptations, les consoles de salon ayant été tout simplement évincées au profit du support portable. Un choix qui trahit peut-être les doutes de l'éditeur vis-à-vis d'une licence pas forcément très populaire si on la compare au phénomène Harry Potter, par exemple. Le fait est que le titre n'est, de toute façon, pas d'une qualité transcendante, loin de là.
Développé par Altron, le soft se noie dans une succession de phases de jeu, certes diversifiées, mais toutes plus décevantes les unes que les autres. C'est peut-être un peu brutal comme entrée en matière, mais je vous assure que le résultat est loin d'être convaincant. Les seules séquences récurrentes dans cet Alex Rider se présentent sous la forme de niveaux d'action réalisés en 3D, comportant un soupçon d'infiltration. Il faut dire que les faibles capacités du héros ne permettent pas vraiment une approche furtive des ennemis, la seule subtilité autorisée étant de les prendre de vitesse pour les avoir par surprise. Pour le reste, quelques enchaînements de coups de pied et de coups de poing suffisent à en venir à bout sans même leur laisser le temps de riposter. Dès lors, le bouton de garde ne trouve son utilité que pour gagner du temps lorsque la jauge de fatigue est épuisée. Celle-ci diminue, en effet, à chaque fois que vous portez une attaque, ou tout simplement lorsque vous courez, vous obligeant à modérer vos ardeurs guerrières un minimum. Dans tous les cas, ces scènes de combat n'ont rien de très palpitant, puisque même les boss se comportent de façon stupide et prévisible.
Brillant par une linéarité monotone, les environnements qui se présentent à nous ne font guère preuve d'inventivité. A l'intérieur des bâtiments, vous arpentez des salles et des couloirs à moitié vides ne comportant quasiment aucune interaction possible. C'est la même chose en extérieur, où vous ne pouvez pas vraiment vous éloigner du chemin tracé à l'avance par les développeurs, les bonus étant systématiquement mis en valeur pour que vous n'ayez pas besoin de vous creuser la tête à les chercher. De toute façon, Alex dispose d'une panoplie de gadgets qui lui facilitent grandement la vie. Le meilleur d'entre eux se présente sous la forme d'une console DS rouge, dont les fonctions varient selon la cartouche insérée à l'intérieur. Elle vous permet par exemple de déclencher un écran de fumée pour être invisible un court instant, de contacter le MI6 pour obtenir des détails sur la mission, et surtout d'afficher la position des bonus et celle de tous les ennemis. Autant dire qu'il ne reste plus qu'à suivre le plan pour ne rien louper, ce qui permet de traverser les niveaux en une poignée de secondes.
Voilà déjà un point qui nuit beaucoup à la durée de vie, à peine relancée par la possibilité de rejouer à tous les mini-jeux découverts durant l'aventure. Ces derniers sont là, avant tout, pour renouveler la progression en offrant des challenges diversifiés, mais ils ne s'en sortent pas mieux que les phases d'action/exploration. On trouve par exemple une course en moto à la Road Rash, mais en beaucoup moins fun, une scène de filature pas du tout au point, une descente en tyrolienne injouable ou encore une partie de snooker complètement soporifique. D'autres épreuves tout aussi inutiles apparaissent par la suite, notamment une descente en yoyo le long d'un immeuble, une chute libre en parachute, une poursuite à cheval ou même un bain dans un aquarium. A noter qu'aucun de ces défis n'est jouable à plusieurs, et que les autres modes permettent simplement d'acheter de nouveaux gadgets et de rentrer des mots de passe pour débloquer quelques bonus. Avec seulement cinq niveaux à explorer, cette version d'Alex Rider ne tient vraiment pas la route, ni en terme de durée de vie, ni en qualité de gameplay. Les inconditionnels auront plutôt intérêt à relire les bouquins ou à s'offrir un ticket de cinéma.
- Graphismes11/20
La réalisation 3D n'est pas vraiment satisfaisante, affichant des textures pauvres, des décors vides et des animations très raides. En revanche, même si l'interface est austère, le plan est parfaitement clair.
- Jouabilité9/20
Le jeu souffre d'un gameplay très appauvri durant ses phases principales. L'action bête et méchante prend le pas sur l'infiltration, et les gadgets disponibles facilitent trop la progression. Quant aux épreuves spéciales, il n'y en a aucune pour rattraper l'autre.
- Durée de vie8/20
Seulement cinq niveaux à parcourir en mode Aventure, et une série de mini-jeux insipides qui ne sont même pas jouables à plusieurs.
- Bande son10/20
L'environnement sonore tient la route sans pour autant faire preuve de génie.
- Scénario12/20
L'histoire suit de près le scénario du film, lui-même inspiré des romans. Quelques images fixes tirées du long-métrage illustrent la narration entre les chapitres.
Pour sa première adaptation en jeu vidéo, Alex Rider n'a pas été particulièrement gâté. Le gameplay manque terriblement de finesse, misant sur une action bête et méchante au détriment de l'infiltration. La diversité des phases de jeu ne fonctionne pas non plus, compte tenu du manque d'efficacité des défis proposés. Les fans méritaient sans doute mieux.