Oubliée sur PS2, la série des motos GP n'a pas encore péri. La preuve avec son retour sur PSP, plutôt judicieux puisque la console manquait terriblement de jeux du genre. Un titre qui s'appuie sur les licences 2005 et 2006 du plus plébiscité des championnats de la discipline tout en proposant le choix d'un gameplay simulation ou arcade.
Déjà très accessible sur PS2, Moto GP se veut toujours plus simple à prendre en mains sur PSP grâce à une double jouabilité arcade/simulation sur laquelle pourront s'essayer les habitués des jeux de deux roues comme les plus néophytes. En sélectionnant un pilotage arcade et donc moins réaliste, les courses n'auront qu'un seul réel intérêt, celui d'apprendre à connaître chacun des huit circuits (Jerez, Mugello, Barcelone, Donington, Sachsenring, Brno, Estoril et Valence) disponibles afin de profiter des séances de qualifications pour décrocher la pôle position ou s'en rapprocher un maximum. C'est donc en effet en faisant le choix de la simulation que l'on découvre davantage les subtilités du gameplay de Moto GP en profitant des très rares réglages personnalisables (boîte, ABS, tenue de route, sensibilité de l'accélération et du freinage) pour trouver une configuration idéale entre stabilité et performance. Malgré tout, on est rapidement limité par une IA inconstante prenant la fâcheuse habitude de rouler en file indienne et de jouer des coudes si l'on se trouve par mégarde sur l'unique trajectoire qu'elle décide d'emprunter.
Car, malgré un effort de réalisme sur le comportement de la moto au freinage, à l'accélération et au moment de se pencher, le jeu s'avère rapidement bancal en milieu de peloton où les dépassements deviennent de véritables actions kamikazes une fois que l'on joue en sélectionnant le niveau de difficulté maximal. L'attitude de l'IA n'est pas étrangère à ce sentiment, refusant catégoriquement de vous accorder la moindre place sur la piste, allant même jusqu'à vous ignorer au point de rester collée à votre roue arrière alors qu'elle a la possibilité de prendre l'aspiration dans une longue ligne droite. Cette rigidité ne s'arrête pas là puisqu'en cas de rudes contacts avec votre moto, les concurrents ne bougeront pas d'un poil et tomberont très rarement alors que de telles touchettes suffisent à vous envoyer goûter le bitume la tête la première. Au niveau des sensations de pilotage, on retrouve en revanche un vrai réalisme même si tous les paramètres possibles et inimaginables ne sont malheureusement pas pris en compte. L'essentiel est que tout est question de doigté, de petites pressions sur l'accélérateur et de freinages en ligne bien calculés. Le choix de la moto est évidemment crucial puisque les modèles sont notés selon quatre critères distincts que sont la tenue de route, le freinage, la vitesse de pointe et l'accélération. Mais au final, là où les différences se feront réellement, c'est pendant les séances de qualifications où il devient ardu d'obtenir une place honorable sur la grille en pilotant une moto de second plan.
Dans son contenu, Moto GP ne cache aucune surprise. En solo, nous avons droit aux courses simples, au mode saison et au contre-la-montre, en ayant à chaque fois le choix de courir en arcade ou en simulation. Le mode saison propose en sus, d'opter pour une saison 2005 ou 2006 et de choisir entre une carrière en tant que nouveau pilote ou en incarnant l'un des professionnels qui sévissent sur Honda, Yamaha, Kawasaki, ou encore Suzuki. On notera également la possibilité de paramétrer la distance des courses en s'orientant vers des GP de deux ou cinq tours ou en préférant carrément se calquer sur les durées réelles. Notez enfin que parmi les quatre caméras mises à notre disposition, on ne retrouve aucune vue bulle, ce qui est une déception. De son côté, le multi s'illustre par un mode accueillant des courses où huit utilisateurs peuvent s'affronter sans merci. On n'oubliera pas non plus les un contre un, moins passionnants cependant. On finira en rappelant la présence de la fameuse salle des trophées, où sont répertoriées toutes vos victoires sur les différents circuits et modes de jeu dans une galerie de 80 unités. Le tout est donc sans surprise, un peu classique et dénué de nouveauté notable même si les parties en multi permettent de prolonger le plaisir. Moto GP est donc dans la lignée de ses prédécesseurs sur PS2 et touche un public très large. Toutefois, il manque de personnalité et s'impose simplement parce qu'il est sans concurrence sur un support sevré de jeux de motos.
- Graphismes15/20
Malgré un aliasing persistant, le jeu remplit son contrat, aussi bien techniquement qu'en terme de réalisme. Le pilote, bien qu'un peu crispé, est plutôt bien animé, à l'instar de sa monture. Les rares textures de sol en dessous de la moyenne ne viendront pas ternir la modélisation d'ensemble, du niveau de la console.
- Jouabilité13/20
On regrettera le manque de différences entre le pilotage arcade et le pilotage simulation. En réalité, un mode de jeu supplémentaire n'aurait pas été du luxe. Certes, l'approche n'est pas la même et les quelques réglages modifient le gameplay mais on reste toujours dans un juste milieu qui ne procure pas le plaisir escompté. Cela ne change rien au fait que le jeu se prenne vite en mains et les courses réservent leur lot de surprises malgré une IA têtue comme jamais.
- Durée de vie12/20
Débloquer tout ce qui peut l'être prendra de longues heures de jeu. Toutefois, le contenu manque un peu de saveur et de variété. Si l'on fera vite le tour du solo, le multi prendra le relais sans parvenir à nous passionner plus que cela.
- Bande son13/20
Rien de transcendant là non plus. Les bruitages et musiques sont classiques. Les sonorités des moteurs font leur petit effet, sans plus ni moins.
- Scénario/
Sans concurrence sur PSP, Moto GP n'aura aucun mal à convaincre les amateurs de deux roues, qu'ils bénissent l'arcade ou la simulation. Pourtant, si l'on y regarde de plus près, Namco n'apporte aucune originalité à son titre et se contente de s'appuyer sur le vécu des versions PS2. Divertissant mais sans surprise.