Parmi les nombreuses licences Disney, La Petite Sirène fait partie de celles qui ont connu le plus d'adaptations en jeu vidéo, et malgré l'âge avancé du long métrage animé, Ariel continue à faire parler d'elle sur consoles. Une fois n'est pas coutume, ce sont les jeunes joueuses qui sont prises pour cible dans ce nouveau titre de Buena Vista.
Il se passe des choses pas très nettes sous l'océan, mais ça nous le savions déjà. Ce que nous ignorions, en revanche, c'est que la vieille Ursula continuait à semer le trouble dans les eaux jadis limpides de sa majesté Triton. Et comme ce bon roi n'a toujours pas eu l'idée de lever une armée pour défendre son royaume, c'est sa propre fille qui, une fois encore, va devoir rétablir l'ordre sous les flots. La faune sous-marine a, en effet, noté la présence de courants étranges qui risquent de mettre en péril la sécurité des navires, là-haut à la surface de l'eau, et il devient urgent d'enquêter sur cette affaire. Pas fâchée de briser la monotonie caractérisant son quotidien, la petite sirène se lance donc dans une série d'investigations à travers chacune des zones du royaume sous-marin.
Le jeu se présente donc comme un moyen de détente pour les joueuses occasionnelles, dans le sens où l'aventure se rapproche presque plus d'un soft ludo-éducatif que d'un vrai jeu d'action/aventure. Les endroits que vous êtes amené à visiter ne sont pas franchement hostiles, la sirène n'ayant de doute façon aucun moyen pour se défendre. Mais à quoi bon, après tout, puisqu'il suffit de se cacher derrière des tonneaux soigneusement disposés là où il faut pour échapper à la vigilance des requins qui patrouillent dans les eaux profondes. Le jeu se résume ainsi à une succession de petites épreuves simplistes auxquelles vous avez accès en interrogeant les quelques habitants des lieux qui vous font signe en espérant une aide de votre part. Le déroulement de l'aventure consiste donc à consulter régulièrement la carte générale du royaume pour localiser les personnes en danger, puis à s'y rendre dès que possible afin de résoudre le problème posé. L'ensemble du jeu fait intervenir un gameplay qui allie une maniabilité classique avec l'utilisation du stylet, à savoir que tous les déplacements s'effectuent avec la croix directionnelle, tandis que les interactions se font uniquement au stylet. Le tout s'avère moyennement ergonomique et aurait pu donner lieu à un gameplay entièrement tactile, mais ça n'est pas gênant. Le problème vient plutôt de la simplicité exagérée des épreuves proposées qui limite le soft aux très très jeunes joueurs. En matière de réflexion, on vous demandera par exemple de compléter des puzzles où les pièces s'imbriquent toutes seules lorsque vous approchez du bon emplacement. Dans le même ordre d'idées, quand on vous demande de trouver un certain nombre d'objets, on se rend compte qu'ils ne sont pas cachés mais disposés les uns à côté des autres dans une zone qui ne fait pas plus de dix centimètres de long. Les défis ne sont jamais chronométrés et rares sont ceux qui vous imposent un réel but à atteindre.
L'aventure défile ainsi à une vitesse qui ne fait que nuire à la durée de vie, les seuls moyens de la rallonger étant la recherche et le dépoussiérage des trésors ou encore l'ouverture des coffres. Ces deux activités font intervenir le micro de façon très limitée, en soufflant ou en poussant la chansonnette, la plus intéressante étant le gonflage des bulles qui exige au moins un certain dosage. Au fur et à mesure de votre avancée dans le jeu, vous rencontrerez, sans même les chercher, les membres de l'orchestre de Sébastien, et pourrez alors participer à des jeux musicaux qui auraient eu un semblant d'intérêt si le challenge avait été au rendez-vous. La collecte des coquillages permettant à Polochon d'apprendre des tours n'apporte absolument rien, et les trésors entreposés dans la grotte permettent, au mieux, de visualiser une demi-seconde extraite du dessin animée dans la boule de cristal. Quant au multijoueur, il ne fait que s'appuyer sur les jeux musicaux évoqués tout à l'heure, en autorisant également les échanges de trésors. Voilà donc un jeu qui laissera les joueurs de marbre, par son contenu désespérément vide et dénué d'intérêt, la faute à un gameplay passif qui nous endort dès les premières minutes.
- Graphismes10/20
On apprécie le souci de variété dans les décors, mais leur taille ridiculement petite fait qu'on les explore tous en quelques secondes. Les animations d'Ariel sont rigides et la réalisation joue rarement sur les plans différentiels ou les effets de profondeur.
- Jouabilité9/20
Un gameplay entièrement tactile aurait semblé plus ergonomique, mais il faut effectuer tous les déplacements avec la croix directionnelle tandis que les interactions imposent de passer par le stylet. Le micro est régulièrement mis à contribution, mais aucune des activités proposées ne donne vraiment l'impression d'être actif devant sa console.
- Durée de vie5/20
Extrêmement facile d'accès, l'aventure défile beaucoup trop vite pour promettre une durée de vie raisonnable. On trouve les bonus sans même prendre la peine de les chercher, et le multijoueur se résume à des jeux musicaux basiques et très peu nombreux.
- Bande son8/20
La bande-son contribue fortement à endormir le joueur, avec ses mélodies qui ressemblent à des berceuses. Ce n'est pas désagréable, d'autant qu'on reconnaît certains thèmes du dessin animé, mais ça n'aide pas à rester éveillé.
- Scénario5/20
L'histoire se passe avant les événements du long métrage, puisqu'Ariel ne connaît pas encore l'humain qu'elle va sauver. Le soft se contente de nous présenter son quotidien dans toute la monotonie qui le caractérise.
Une sirène qui cherche à venir en aide à des poissons pour briser la monotonie de son quotidien, ça n'est pas ce qu'il y a de plus palpitant. A la limite du jeu ludo-éducatif, ce titre ne comporte aucun challenge digne de ce nom et ne s'adresse donc qu'aux très jeunes joueurs en âge de lire.