Dans la lignée d'un Phoenix Wright, Red Entertainment nous propose un nouveau jeu d'aventure fonctionnant essentiellement à base de textes, dans lequel vous devrez mener une série d'enquêtes relatives au piratage informatique. Dans l'immédiat, ce soft n'est disponible que sur l'archipel nippon et se révèle très peu accessible aux non japonisants, mais l'espoir est encore permis quant à une éventuelle localisation en occident.
Encore une fois, la DS semble être le terrain de jeu privilégié des développeurs qui souhaitent expérimenter des concepts sortant des normes classiques du jeu vidéo. Project Hacker en est, en effet, un bien bel exemple, même s'il s'inspire en grande partie des jeux d'aventure textuels que connaissent depuis longtemps les joueurs japonais. En France, le concept est encore assez méconnu, mais ceux qui ont eu la chance de jouer notamment à Phoenix Wright sauront à peu près à quoi il faut s'attendre.
La narration étant une composante primordiale de Project Hacker, les dialogues tiennent une place prépondérante tout au long du jeu, voilà pourquoi on déconseillera fortement ce titre aux non japonisants. Dans un style typiquement manga, on nous raconte la destinée d'un jeune garçon nommé Satoru Amatsubo, un petit prodige de l'informatique qui se retrouve en possession d'un CD-Rom contenant des données secrètes recherchées activement par un groupe de malfrats. Dès lors, notre ami va devoir faire le jour sur cette affaire tout en échappant à la traque incessante des hommes en noir qui le pourchassent. Aidé dans sa tâche par son amie Lina, Satoru va rapidement attirer l'attention d'un groupe de cyber-détectives intéressés par ses compétences de hacker. L'histoire commence véritablement au second chapitre, alors que Satoru vient d'intégrer l'équipe de la GIS, la Genius Intelligence Society. Afin de faire évoluer l'intrigue, vous devrez dans un premier temps collecter un maximum d'informations auprès des différents intervenants, puis fouiller minutieusement chaque endroit pour essayer de déceler le moindre indice.
A ce sujet, on regrettera qu'on ne puisse pas cliquer soi-même sur tous les objets du décor pour les examiner, mais qu'on nous offre seulement un choix limité d'endroits à observer. Concernant la collecte de renseignements, le siège de la GIS vous permet de rencontrer un certain nombre de personnages expérimentés dans leurs domaines respectifs, offrant le point de départ idéal pour commencer une enquête. Sur le terrain, la présence de Lina vous sera également d'un grand secours, puisqu'en plus de ses étonnantes capacités de déduction, la jeune fille n'hésite jamais à faire preuve d'audace pour faire diversion ou forcer un accès privé. C'est ensuite que les compétences de Satoru en matière de hacking entrent en jeu, dès lors qu'il s'agit de cracker un code secret ou de pirater un système informatique. Ces phases donnent d'ailleurs souvent lieu à des sortes de mini-jeux, comme lorsque vous devrez respecter un certain timing pour télécharger un fichier, ou repousser le plus vite possible les assauts virtuels d'un intrus qui cherche à s'introduire sur le réseau que vous utilisez.
Comme toutes les autres phases de gameplay, ces épreuves se jouent intégralement au stylet et permettent de se dégourdir les doigts entre deux longues phases de recherche. Il faut toutefois bien garder à l'esprit que l'essentiel du soft se résume à des investigations, et notamment par le biais de nombreuses recherches sur le net. Satoru dispose en effet d'une sorte de DS depuis laquelle il peut surfer sur le web pour explorer différents sites afin de trouver des indices. Les développeurs ont ainsi créé un nombre assez incroyable de faux sites internet que vous pouvez consulter à tout moment. L'idée est excellente et oblige à raisonner de façon logique pour trouver ce qu'on cherche parmi la masse considérable de données mises à notre disposition. Parvenir à deviner un mot de passe après de minutieuses recherches sur le net n'en est que d'autant plus savoureux. A noter que l'on dispose également d'un système d'e-mail pour interroger à distance ses contacts privilégiés, ainsi que d'un mémo sur lequel on peut écrire absolument tout ce qu'on veut. L'utilité du mémo n'est d'ailleurs pas négligeable, mais celui-ci est bizarrement limité à seulement quatre feuillets. Dans tous les cas, ce Project Hacker nous aura laissé une bonne impression après seulement quelques heures passées dessus. Espérons qu'il aura l'honneur de connaître une localisation dans notre pays, car il le mérite.