Le moins que l'on puisse dire, c'est que les développeurs n'ont pas choisi la facilité et ont ancré leur titre dans un contexte très peu abordé dans les jeux vidéo mais aussi assez méconnu du grand public européen. Rien de comparable en tous cas avec la déferlante de titres sur la Seconde Guerre mondiale dont on nous abreuve depuis des années. Un dépaysement plutôt agréable qui permet aussi de proposer un gameplay un peu différent des autres wargames. Déjà, il faut savoir que le titre se déroule en tour par tour simultané. Quèsaco ? Eh bien que les deux camps en présence préparent simultanément leurs déplacements qui sont ensuite effectifs pendant la phase dite de "collision" où ils sont résolus en même temps. Cette phase dure un mois, et il faut évidemment bien tenir compte de cette durée lorsqu'on prépare une attaque car il n'est pas certain que vos troupes arrivent à destination en un seul tour si l'objectif et assez éloigné ou même si les conditions météo ne sont pas bonnes.

Birth of America tient en effet compte des conditions climatiques pour déterminer la vitesse de déplacement des unités. Ainsi, si vous lancez de grandes offensives en hiver et qui plus est, si le terrain traversé est vallonné, vos troupes auront plus de mal à avancer ce qui pourra avoir de terribles conséquences s'il s'agissait de renforts envoyés pour soutenir un détachement en difficulté. Le point le plus important à considérer lorsqu'on est en mouvement, c'est le ravitaillement. Comme dans la réalité, vos régiments ne sont pas composés de robots et les hommes ont besoin de subsister. Pour ce faire, plusieurs choix s'offrent à vous. Il est possible de vivre en pillant le terrain sur lequel ils sont stationnés (mais tout dépend de la nature du terrain, et cette stratégie ne peut pas durer très longtemps), ou alors de maintenir des dépôts et de mettre en place toute une organisation avec des chariots de ravitaillement. Votre efficacité au combat en dépend. A savoir aussi, vous ne contrôlez pas des unités isolées mais des régiments entiers qu'il est possible de scinder en plusieurs détachements. Aux commandes, vous pouvez avoir un chef disposant d'une capacité particulière telle que celle de tendre une embuscade ou de permettre un déplacement plus rapide. Il est utile de connaître la spécificité de chaque type d'unités et des chefs pour les utiliser au mieux, c'est même indispensable dans les niveaux de difficultés les plus élevés.

Birth Of America comprend une dizaine de scénarios qui se déroulent sur une carte de plus de 700 régions. Evidemment, il ne s'agira pas de s'emparer de l'intégralité des zones, puisque chaque scénario est limité en nombre de tours (minimum 4) et vous demandera d'occuper des régions bien précises. Le plus souvent, il s'agira de villes ou de ports. Pour qu'ils deviennent vôtre, il faut soit attaquer de front (mais c'est alors très coûteux en vies), soit commencer un siège (qui peut durer assez longtemps). Les buts à atteindre varient selon le camp que vous choisissez. Petit plus agréable, on remarque que certains événements historiques ont été inclus dans le jeu comme les raids indiens ou encore, la signature de la célèbre Déclaration d'Indépendance. D'un autre côté, et vu que c'est quand même l'un des sujets principaux du jeu, il aurait été presque choquant de ne pas avoir eu droit à cette dernière. De même, les chefs sont souvent des personnes ayant réellement existé et la véracité historique semble avoir été l'un des soucis majeurs lors du développement. Birth of America est donc pétri de qualités, mais si on devait émettre quelques petits reproches à l'issue de cette preview, ils concerneraient certainement la grande austérité des graphismes (mais ça on y est habitué dans les wargames) et une prise en main assez délicate qui réclame un temps d'adaptation car le tutorial n'est pas des plus clairs et des plus complets sur les possibilités offertes. Gageons néanmoins que les tacticiens trouveront leur bonheur.