Il est putride, ne mange que de la cervelle et son QI le rend à peine capable de se raser. Non, ce n'est pas Robert Bidochon, simplement Stubbs, le zombie, héros de son propre jeu à l'humour bien trash qui arrivera bientôt dans votre salon. Faites gaffe il est super salissant.
Prenez quelques clichés tirés des films de zombies, secouez fort et ajoutez-y l'imagination de quelques développeurs inspirés, vous avez de bonnes chances d'obtenir un curieux univers. Tout allait bien dans une paisiblement niaise ville de Pennsylvanie, USA. Nageant dans un bonheur écoeurant, ses habitants y coulaient des jours tranquilles, servis par des robots au look puisé dans les films SF des années 60. Robots conçus pour servir les êtres humains avec le sourire mielleux qu'on leur avait collé sur le visage. Mais voilà qu'un jour, le cadavre d'un VRP assassiné en 1933 s'extirpe du sol de la ville, bâtie sur sa tombe improvisée, et entreprend de faire de ses crétins d'occupants, des zombies. Voici grossièrement comment démarre Stubbs The Zombie. Toute cette historie étant baignée dans une atmosphère qui fleure bon l'Amérique des années 50, avec sa mode, sa musique et son design rondouillard, ainsi qu'un filtre graphique évoquant le cinéma de l'époque. Stubbs, arbore un vieux feutre élimé, garde au bec sa clope allumée et se promène avec le flanc gauche ouvert comme une portière de voiture.
Ce brave camelot putréfié a un but dans la mort : massacrer tout ce qui passe près de lui et faire goûter aux humains les joies d'être un zombie, jusqu'à se constituer une armée. Une aventure qui nous gratifie de cinématiques à l'humour parfois un peu trash, mais qui (pour l'instant) fait souvent mouche. Situations cocasses ou personnages caricaturaux sont là pour assurer quelques bonnes poilades. Mais Stubbs ne se limite pas à faire des guignolades. Après un démarrage difficile, le titre commence à livrer un peu de son gameplay. Stubbs finit par montrer quelles sont ses aptitudes en tant que mort vivant. Si dans les premières phases de jeu il se contente de manger le cerveau de ses victimes, la suite se révèle un peu plus stimulante. En premier lieu, lorsque vous faites une victime, vous la transformez et quand vous débarquez quelque part il ne faut pas longtemps avant de vous retrouver suivi par une dizaine de corps ambulants. Plus tard, commencent à apparaître de nouvelles capacités. En, disons, "libérant le poids qui oppresse ses intestins", notre ami peut étourdir ses adversaires comme le ferait une grenade lacrymogène. Puis, profitant de son flanc éventré, il ne se privera guère pour balancer ses entrailles qui feront office de grenades. Mais le plus intéressant reste à venir avec sa capacité à arracher son bras que l'on pourra ensuite guider vers un humain de façon à lui empoigner le crâne. Il sera alors possible de le posséder et de l'utiliser à notre guise. Pratique lorsqu'il possède une arme ou que l'on est bloqué par une grille dont la commande se trouve du mauvais côté de la barrière.
Plein d'un humour pas toujours très fin, et certainement pas destiné au grand public vu son contenu assez salace (je vous passe la description du comportement d'un robot pompe à essence pervers), Stubbs The Zombie n'offre pas nécessairement un gameplay des plus poussés, mais on lui accordera volontiers un certain crédit, sous réserve que son action sache faire preuve d'un brin de variété et ne se limite pas à nous faire becqueter de la cervelle pendant 10 heures. A surveiller, pour les amateurs de 6ème degré.