Allez, on ne va pas vous faire espérer plus longtemps, F1 Grand prix ne sera pas le premier jeu de F1 complètement basé sur la simulation. Même si l'on espère une petite évolution, on sait bien que ce n'est pas sur une console portable que ce genre de jeu sera développé en premier. Sony a beau accompagner son titre de toutes les licences officielles de la saison en cours, avec les voitures, pilotes, circuits et tous les sponsors qui vont avec, on est forcé d'être déçu par le manque de réalisme dont le gameplay fait preuve. Certes, ce jeu ne sera pas le moins bon de sa catégorie, au contraire, il sera sûrement le meilleur, c'est bien ce qui fait peur... D'année en année, à chaque sortie d'un jeu de Formule 1, on se dit que cette fois, ça y est, c'est sûr, l'aspect simulation va prendre le dessus, quitte à rendre le soft d'une difficulté à en repousser plus d'un. Et bien, chaque année, on est déçu de ne voir que des add-on, dont le seul but est de montrer la frimousse des pilotes officiels, avec leurs véhicules décorés par d'innombrables sponsors. A croire que les mots "licences officielles" suffisent à certains pour s'accaparer ce genre de titre. Malheureusement, ce n'est en rien la garantie d'un bon jeu. L'environnement est réaliste, ça personne ne peut le nier, mais une fois dans le baquet, on perd toutes nos illusions et on retourne devant notre télé en se disant que, non, on ne pourra pas se prendre pour Alonso, tellement le comportement de la "R25" et de ses acolytes est loin de la réelle monture du pilote espagnol.

F1 Grand Prix est là pour prendre une place qui n'a été réservée par personne, alors tant qu'à faire, inutile de se fouler à tenter de reproduire le plus fidèlement possible les moindres petits détails d'une conduite avec une Formule 1. Chez Sony, on s'est dit qu'un angle de braquage complètement surnaturel, un moteur qui n'est jamais à bas régime et une IA se croyant dans une course de stocks cars fera l'affaire. Difficile d'approuver, surtout si vous êtes du genre à aimer régler votre voiture en fonction du circuit ou des conditions climatiques, à tenter coûte que coûte d'embrasser les meilleures trajectoires ou à calculer minutieusement le moment opportun pour faire vos arrêts aux stands. C'est sûr que c'est beau, qu'on s'y croirait tant les voitures sont parfaitement reproduites, les circuits copiés au vibreur près, les célébrations des victoires sur le podium de la FIA avec des coulées de champagne jusqu'à s'en remplir le gosier... Mais si l'on aime les beaux dépassements bien propres et les stratégies de courses choisies en fonction des objectifs de l'équipe, on ne pourra pas se dire satisfait d'un pareil titre. Le pire est sans doute dans les départs de courses où personne ne fait attention à vous, et si vous avez le malheur de tenter d'incruster votre F1 à la corde d'un virage pour gagner une place, on vous fermera brutalement la porte, même si vous êtes 100 fois plus rapide que la voiture qui vous précède. A l'inverse, si vous freinez trop tôt à l'abord d'un virage serré, on n'en profitera pas pour vous dépasser bien proprement mais on vous foncera dans l'arrière, comme pour vous dire de vous pousser car vous vous êtes trompés de course.

Dans cette preview, même les points forts souffrent de quelques imperfections particulièrement désagréables. Par exemple, malgré de très beaux graphismes, ont déplore la présence d'aliasing et de clipping. Autre point, chaque mordu de F1 sait que les courses se gagnent de plus en plus avec l'aide des ingénieurs qui analysent à chaque tour de piste la télémétrie de vos performances. Et bien ici, ils sont absents, on est seul face à notre destin, et même si c'est pour donner des informations succinctes, on aurait bien aimé entendre la voix du directeur de course dans le casque alors qu'on s'apprête à boucler le dernier tour de notre Grand Prix. Pour ce qui est de la durée de vie, le jeu propose 3 niveaux de difficulté dans le mode championnat où on se devra de terminer ces derniers pour débloquer de nouveaux bonus ou modes de jeu. Le mode scénario, lui, est assez sympathique, puisqu'on doit remplir une mission en fonction d'un temps imparti ou de conditions bien particulières, de quoi amuser, mais sans plus. Ce qui est acquis, c'est que le jour où Sony arrivera enfin à être aussi performant sur le gameplay et le réalisme du pilotage que sur sa capacité à s'offrir les licences officielles chaque année, alors on aura enfin un vrai bon jeu de F1 destiné aux puristes. En attendant, on devra se contenter de ce F1 Grand Prix, qui n'est pas un mauvais titre mais qui serait un bon titre s'il était capable de nous donner de vraies sensations de pilotage.