En revanche les adaptions vidéoludiques de ce type de sport bien particulier ne brillent pas par leurs réussites, loin de là. Entre WWE Wrestlemania 21, le précédent épisode de Day Of Reckoning, ou encore WWE Crush Hour, on ne peut pas dire que la joie et l'allégresse ont empli le coeur des fans. Fort heureusement, nous ne voyons là que le côté sombre de la production, recelant également quelques petites perles, toutes proportions gardées bien sûr. La grande question porte donc sur la valeur réelle de ce Day Of Reckoning 2, offert aux lumières de la médiatisation. Le premier constat, évident, que l'on fait lors de sa première partie, est l'arrivée d'un remaniement graphique probant, permettant aux divers protagonistes de se fondre encore davantage dans les modèles réels dont ils sont tirés. Vous retrouverez effectivement avec plaisir l'ensemble des stars actuelles de la WWE, allant de Triple H à Hurricane, en passant par l'increvable Undertaker, qui porte décidément bien son nom. Soutenu par un grain de peau réaliste et des textures de vêtements sans aucun accroc à noter, affichant une finesse de premier ordre, cet ensemble d'avatars guerriers demeure de plus remarquablement bien animé, offrant un grand nombre d'étapes lors des divers mouvements effectués. Et lorsque l'on se rend compte des torsions et des actes de souplesse dont font preuve les intervenants, on ne peut que s'incliner devant la fluidité générale du titre à ce niveau précis. Car, comme tout le monde semble le savoir, le fond, que dis-je, l'essence du catch réside dans les prises les plus extravagantes et au sein d'actions toutes plus spectaculaires les unes que les autres. Cet aspect est d'ailleurs l'un de ceux qui parviennent à provoquer une adhérence inconsciente à ce WWE Day Of Reckoning fraîchement rénové.

En effet, devant le gameplay férocement intuitif du soft de THQ, les réflexes les plus enfouis reviennent à la surface de nos maigres doigts et conduisent notre intérêt avec force. Réussissant le tour de force de proposer une jouabilité assez variée malgré la limitation imposée par le peu de boutons présents sur la manette Gamecube, DoR 2 double cet exploit par le dynamisme imposé aux affrontements. Rien n'est en effet plus aisé que de se laisser aller à enchaîner des clés de bras, des coups de la corde à linge ou encore des prises du sommeil sans aucun effort et surtout avec l'idée que l'on est capable de profiter de n'importe quelle situation avec brio. On ne se sent que rarement frustré et il est de même plus qu'intéressant de disposer d'une palette de coups évoluant suivant sa position sur l'aire de combat. En fait, et ce tout en conservant le même système d'assauts reposant sur l'utilisation intelligente et pratique d'un, voire deux boutons, associés à une direction, il vous est possible de déclencher des attaques spécifiques si vous vous trouvez près d'une corde, si votre adversaire est au sol, où si vous faites équipe avec un autre catcheur. De ce fait, au final, et malgré une certaine restriction au départ, on s'aperçoit rapidement que la palette de coups de chaque personnage reste quand même assez diversifiée, et du moins suffisante pour s'amuser sans expérimenter de remise en question particulière. En revanche, c'est tout ce qu'il y a entre les "bourre-pif" qui pose problème. Répondant à l'appel depuis l'opus précédent, les écueils concernant les mouvements des protagonistes ainsi que le système permettant de contrer et de se relever d'un assaut résistent encore et toujours.

Vous devrez donc supporter les courses de votre personnage ne pouvant être stoppées que par les cordes, l'impossibilité de se recadrer correctement en face de son opposant, ainsi que la difficulté basique de se déplacer en ligne droite. S'échapper est encore et toujours un calvaire, le valeureux catcheur ne désirant pas le moins du monde effectuer un pauvre demi-tour. Il faut le comprendre, on ne sait jamais ce qui peut arriver sur un ring. Dans une veine similaire, le principe antédiluvien de la touche à matraquer dès que l'on tente de se remettre d'un étourdissement ou que l'on essaye de retrouver l'usage de ses jambes après une chute demeure à jamais le gros problème de Day Of Reckoning, minant parfois l'intérêt même d'un combat. En effet, il n'est pas rare de se retrouver à mordre la poussière après une projection un tantinet violente, sans pouvoir se défendre des assauts entreprenants de son velu adversaire. De ce fait, la seule échappatoire reste de se ruer sur le gros bouton vert de la manette Gamecube en espérant que l'on pourra se resservir de son pouce un jour. Malheureusement, ces actes de folie passagère ne suffisent parfois pas et l'on ne peut alors que se résoudre à subir les douloureux coups distribués par son antagoniste sans aucun moyen de se sortir de ce piège fatal. Il est d'ailleurs étonnant de ne pas avoir corrigé cet aspect précis, déjà lacunaire il y a un an de cela. Fort heureusement vous dénicherez avec gourmandise les modes de jeux appétissants du précédent volet, à savoir les matches à 3, le 4 Way, les combats mettant en cause des échelles et, bien évidement, le concept le plus fin du soft, un concours d'arrachage de vêtements entre deux demoiselles à la poitrine saillante, entre autres. Mais comme THQ a décidé de vous gâter, vous aurez également l'occasion de participer à un mode carrière vous obligeant à créer un catcheur de toutes pièces avec une précision on ne peut plus étourdissante. Rarement un éditeur de personnage n'avait été aussi complet. Une idée mise en valeur avec grand soin donc, pourtant dramatiquement entachée par la pauvreté de ce même mode. Linéaire et terriblement limité, que ce soit dans son propos ou dans sa construction, ce dernier se compose de simples cut-scenes sans intérêts, nous narrant les tribulations risibles d'un sportif de renom et de sa fiancée, atteignant un degré de vide pratiquement aussi intense que celui inhérent à la série "Femmes de Footballeurs", à éviter sous tous les prétextes. De ce fait, cette preview porte avec elle l'amer goût d'une simple actualisation graphique sans âme, conservant, qui plus est, les défauts majeurs de l'épisode antérieur. Tout ce que l'on peut espérer c'est que DoR 2 se sépare de ces tares dans sa version finale, sans quoi la pilule sera sans doute dure à avaler. Normal pour un titre glorifiant la prise de l'étranglement.