C'est avec une petite pointe d'émotion que je me suis lancé dans la preview de The Bard's Tale. Disons que le titre ne me rajeunit pas et me ramène plusieurs années en arrière, à l'époque de l'Apple II, ordinateur sur lequel tournait donc la première version de ce titre mythique. Mais au diable le passé, la nouvelle version de Bard's Tale n'a plus grand chose à voir avec l'ancienne car du RPG, on passe au hack and slash. Il est vrai que les deux genres sont cousins et qu'il réside souvent pas mal de similitudes entre eux, notamment quand on prend les exemples de Dark Alliance et de Champions of Norrath. Cela dit, le cas Bard's Tale est un peu différent, car l'aspect jeu de rôle qui a fait la réputation du jeu est pratiquement absent de la nouvelle version, pour laisser une plus grande place à l'action.

Dans les faits, The Bard's Tale se présente comme un hack and slash classique basé sur le moteur ô combien efficace de Dark Alliance. On trouve rapidement ses marques très aisément grâce aux éléments affichés à l'écran et aux commandes judicieusement réparties sur le pad. Pour ça, il n'y a pas de problème. Aucun souci non plus en ce qui concerne le gameplay, c'est du hack and slash pure souche, avec ce qu'il faut d'exploration de forêts, de donjons et de villages, et avec aussi les nombreux allers-retours qu'on retrouve généralement dans ce type de jeu. Ce qui différencie Bard's Tale de ses petits camarades, c'est son aspect simplifié à mort. Si la feuille de personnages comporte bien des compétences qui évolueront au fil des niveau du héros, on ne retrouve aucun autre aspect qu'on pourrait qualifier de RPGique.

D'abord, il n'y a pas d'inventaire à gérer. Le moindre objet ramassé est automatiquement converti en pièces de monnaie. Et lorsqu'il s'agit d'une arme ou d'une armure, le jeu ne nous demande même pas notre avis pour remplacer directement ledit objet sur notre petite personne. C'est une manière de faire assez rude, mais bon, ça fonctionne et ça permet de se concentrer sur l'action. C'est à ce niveau qu'un petit ennui se fait sentir. Le personnage est un peu long à enchaîner les mouvements offensifs, tout du moins dans les premiers niveaux, peut-être qu'il gagne en vitesse par la suite. Toujours est-il que les affrontements sont parfois de vraies plaies et qu'il faut souvent battre en retraite pour gagner un peu de santé. Vous devez d'ailleurs vous demander comment reprendre de la vie s'il n'y a pas d'inventaire, et donc pas de potions. Et bien c'est tout bête, il suffit d'utiliser un peu de magie pour faire apparaître une gentille fée qui nous remonte la jauge de vie. Sympa la fée ! Si elle pouvait juste agir plus rapidement, au lieu de prendre son temps à chacune de ses apparitions, ce serait parfait. Cette fée n'est pas la seule à venir aider le héros. En jouant quelques airs de musique, on peut invoquer plusieurs compagnons qui nous aideront aussi bien à combattre qu'à effectuer d'autres actions plus spécifiques. Il y a 16 personnages différents à invoquer, mais malheureusement, aucun mode multi n'est prévu pour qu'un de vos amis puisse les contrôler. Il faudra donc faire confiance à l'IA et aux quelques ordres que vous pourrez leur lancer pour espérer sortir victorieux des hordes de loups, de rats et de trolls qui hantent les contrées du titre.

Dans Bard's Tale, on dirige un barde (non, sans blague ??) assez fier de lui, sarcastique à souhait et qui n'a jamais sa langue dans sa poche. On le verra ainsi régulièrement rembarrer le narrateur de l'histoire si une phrase ne lui plaît pas, ou même maltraiter verbalement un pauvre paysan sans problème. Le ton est donné dès le départ lorsque le barde introduit lui-même un rat dans une auberge avant de se proposer poue faire fuir l'animal, tout ça dans le but de manger à l'oeil et de passer la nuit bien au chaud dans une chambre. Profiteur, le barde va ainsi accepter plusieurs missions qui le mèneront à voyager un peu partout dans le monde. Le caractère détestable du barde, et les situations qui se retournent souvent contre lui donnent une ambiance comique qu'on apprécie volontiers. Mais il conviendra de vérifier si tout cela tient sur le long terme et si les saccades constatées dans cette version seront toujours d'actualité lors de la sortie française le mois prochain. On espère bien ne plus entendre parler d'elles d'ici là, puisque le jeu possède un certain charme, on aimerait réellement qu'il ne soit pas entaché par des problèmes d'ordre technique.