Autant le dire tout de suite, pour le joueur basique qui n'a jamais essayé de wargame de sa vie, il n'est peut-être pas très judicieux de commencer par Hearts of Iron 2. En effet dans ce titre, l'austérité viendra à bout de la plupart des bonnes volontés. Vous passez votre temps sur des cartes et à consulter des tableaux. Les graphismes n'ont donc rien de séduisant. Quant à l'ambiance sonore, elle n'est pas non plus très sexy. Les musiques sont relativement répétitives et les effets sonores pas assez nombreux. Bref, la plupart des personnes n'iront pas plus loin que ça et abandonneront bien vite ce titre.

Mais les habitués eux, savent que ce genre de jeu peut être réellement passionnant grâce aux possibilités tactiques énormes qu'il permet. Et Hearts of Iron 2 pousse cet état de fait à son paroxysme. Comme dans le premier volet, vous gérez absolument tous les aspects de votre nation : diplomatie, gestion des armées, production, infrastructures... On remarque d'ailleurs quelques modifications sur le plan du gameplay avec un remaniement complet du système de technologie qui le rend beaucoup plus clair qu'auparavant, il en est de même pour les systèmes aérien et naval qui, disons-le clairement sont beaucoup moins chi... à utiliser. Autre petit ajout qui n'a l'air de rien comme ça mais qui est vraiment très appréciable : il est désormais possible d'initier le combat alors qu'on commence à se déplacer vers une province contrôlée par un ennemi.

Le contenu a aussi été revu à la hausse depuis l'opus précédent. De 3 scénarios on passe à 4. Leur intitulé est d'ailleurs assez évocateur pour vous permettre de voir de quoi il sera question. Le premier débute en 1936 et s'appelle "La Machine de Guerre", le second "Blitzkrieg" commence en 1939, le troisième s'intitule "L'éveil d'un géant" et prend place en 1941, et le dernier "Gotterdammerung" commence au début de la fin de l'Allemagne nazie en 1944. Mais Hearts of Iron 2 ne s'arrête pas là puisque, et c'est l'une des nouveautés, des scénarios de bataille utilisant des portions réduites de la carte du monde et impliquant quelques nations seulement ont été implémentés. Cette quinzaine de nouveaux scénarios vous permet de prendre part pêle-mêle à l'offensive des Ardennes, au débarquement de Normandie, à l'opération Renard du Désert avec le général Rommel en Afrique ou encore à la guerre civile Espagnole et j'en passe. Un effort a donc été visiblement fait sur le contenu du jeu beaucoup plus riche qu'auparavant, et la durée de vie s'en ressent puisqu'elle est absolument immense, surtout qu'il est possible de jouer à 32 sur le net ou en LAN.

Les unités elles aussi ont été l'objet du plus grand soin. Outre le grand respect historique que l'on constate dans leurs caractéristiques et qui ravira n'importe quel amateur de cette période, il faut signaler qu'elles sont désormais plus nombreuses. Vous serez aussi agréablement surpris par la grande richesse du jeu au niveau des personnages historiques présents puisque ce ne sont pas moins de 12 500 leaders militaires et politiques qui ont été inclus. Il vous est possible de contrôler l'un des 70 pays ou ensemble de pays sur les 175 prenant part au conflit. Le fait de voir un si grand nombre de belligérants n'est pas anodin puisque l'aspect diplomatique prend une place plus importante qu'auparavant. C'est d'ailleurs ce qu'avaient reproché beaucoup de joueurs au volet précédent qui ne disposait à leurs yeux de pas assez d'options diplomatiques. Ce n'est désormais plus le cas et les diplomates en herbe pourront s'en donner à coeur joie avec les possibilités d'échanges commerciaux, d'alliances, de coups d'état, de cessions de territoires...

Il est évidemment impossible de lister ici tout ce qu'il est possible de faire dans le jeu, mais sachez que la guerre n'est bien sûr pas la seule activité à laquelle vous devrez vous livrer puisque celle-ci réclame des ressources importantes et qu'il faut donc veiller à avoir les infrastructures de production nécessaires. La recherche est aussi un point très important qui permet bien souvent de prendre l'avantage sur l'ennemi. Bref, on est réellement ébahi par la richesse des possibilités incluses dans le jeu qui est vraiment impressionnante. On ne peut que regretter l'aspect austère du titre qui ne dévoilera ses grandes qualités qu'à ceux prêts à lui pardonner son apparence vieillotte et qui prendront la peine de s'y investir à fond.