Cette année encore, Alexandra Ledermann nous donne rendez-vous avec la nouvelle édition du titre qui porte son nom. A l'image du quatrième opus, ce cinquième volet tend à démontrer que si la série est désormais très populaire auprès des jeunes amateurs d'équitation, la qualité très discutable des différents épisodes ne justifie toujours pas le succès qu'elle remporte.
En s'intéressant à Alexandra Ledermann 5, on a la désagréable impression que Lexis Numérique s'est contenté de rester sur ses acquis pour sortir ce nouvel opus dans les temps. Et pourtant, si un certain nombre d'évolutions ont été effectuées depuis le premier volet, la dernière édition était loin d'atteindre un résultat très convaincant. Parmi les améliorations que l'on était en droit d'attendre avec Alexandra Ledermann 5, on peut déjà citer la réalisation défaillante, le manque de dynamisme, le gameplay poussif et les phases d'aventure laborieuses du quatrième volet. Maintenant si je vous dis qu'aucun de ces problèmes n'a été résolu, vous comprendrez que la déception est à son comble.
Comme c'est désormais le cas depuis le troisième opus, le jeu met en avant une dimension tournée vers l'aventure, qui consiste à résoudre un certain nombre de tâches en marge des compétitions équestres. Vous pouvez trembler car le résultat obtenu est aussi lamentable que dans les opus 3 et 4. Concrètement, le joueur contrôle une jeune femme qui vient d'hériter d'un haras suite à la disparition de sa grand-tante. Familiarisée depuis longtemps avec le monde de l'équitation, l'héroïne a également suivi la championne Alexandra Ledermann dans toutes ses compétitions, et elles sont même devenues amies. Le but du jeu consiste donc à redonner vie et renom au haras tout en accroissant la popularité de l'héroïne auprès des professionnels.
Le jeu alterne donc entre des phases d'aventure où l'on doit faire des va-et-vient entre le haras, le village et les terrains d'équitation pour accomplir différents objectifs indispensables au déroulement du scénario, et des phases d'équitation pure où l'on participe à des compétitions. La vie d'un propriétaire de haras n'étant pas de tout repos, il va falloir prendre soin de ses montures, régler les problèmes administratifs avec le notaire, développer les capacités du haras et suivre les conseils des spécialistes. Le joueur est pris par la main tout au long du jeu et reçoit régulièrement des appels téléphoniques qui le remettent sur la voie. Les objectifs sont extrêmement simples à réaliser, d'autant qu'on ne peut accéder qu'aux endroits indispensables pour avancer.
Maintenant dites-vous que les déplacements de l'héroïne sont un vrai désastre en termes de lenteur et d'animation, que les objectifs n'ont rien de passionnant, que les personnages que l'on peut interroger se comptent sur les doigts d'une main et que l'on a hâte d'en finir avec tout ça pour passer aux courses hippiques. Dans ces conditions, les compétitions font un peu office de messie lorsqu'elles surviennent enfin. Du moins c'est ce qu'on se dit avant de les avoir testées.
Les déplacements à cheval en dehors du haras annoncent déjà le pire. Qu'il marche, qu'il trotte ou qu'il galope, le canasson adopte une démarche lunaire qui ne peut qu'endormir très vite le joueur. On a beau mettre toute la gomme en adoptant un galop rapide, on se traîne lamentablement avant de s'apercevoir que le cheval est mort de fatigue après seulement quelques mètres. Certes, il convient de gérer l'allure de sa monture, mais quand le galop est aussi laborieux, on peut difficilement se résoudre à passer au trot à moins d'en profiter pour aller se chercher un café. Bien sûr, on retrouve également ce défaut pendant les épreuves, aussi bien en dressage qu'en saut d'obstacles ou en parcours de cross. Plus l'allure est rapide, plus le saut est long mais plus il est délicat. Une fois compris que la jauge supérieure indique précisément le moment idéal pour sauter, les épreuves n'ont plus beaucoup d'intérêt. A ce niveau-là, c'est vraiment le deuxième opus de la série qui s'en sortait le mieux.
Pour le reste, on retrouve tout à fait le gameplay du troisième volet. L'épreuve de dressage est d'une facilité déconcertante, le saut d'obstacles agace toujours autant dans la mesure où on ne vous ramène pas à bonne distance après un refus, ce qui vous oblige à perdre des secondes précieuses pour reculer. Quant au cross, il se base surtout sur un bon dosage de l'endurance, endurance que l'on peut améliorer en gagnant de l'expérience. Alexandra Ledermann 4 fait ainsi intervenir la notion d'évolution du cheval, qui permet de répartir les points acquis dans diverses améliorations d'aptitudes, comme l'endurance, la hauteur et la longueur du saut. Un moyen qui permet également d'acheter de nouvelles figures (pas allongé, trot rassemblé, etc.). Toujours présentes, les phases d'entretien du cheval sont très semblables à celles des précédents volets, mais au moins on se contente seulement de nettoyer le box et pas l'écurie toute entière comme dans le 3. Notez qu'il est également possible de participer directement aux trois types d'épreuves, jouables jusqu'à quatre joueurs mais en alternance. Vous voilà donc prévenus quant aux atouts et défauts du soft. Maintenant la concurrence étant inexistante en matière d'équitation sur PC, j'imagine que les fidèles de la série se laisseront une nouvelle fois tenter.
- Graphismes9/20
A mon avis, les développeurs n'ont pas dû retoucher d'un poil le moteur graphique du quatrième volet. Le résultat est donc assez pitoyable, les animations sont déplorables et la réalisation repoussante.
- Jouabilité10/20
On dispose désormais d'une jauge qui indique précisément à quel moment sauter. Autant dire qu'il ne reste plus grand-chose d'intéressant à faire puisque tout le travail est mâché. La vitesse de déplacement du cheval et de l'héroïne est d'une lenteur désespérante, ce qui rend la progression très laborieuse. Autant dire que les sensations sont inexistantes. Espérons que le prochain volet nous permette de jouer les phases d'aventure à la souris.
- Durée de vie9/20
L'aventure, constituée d'allers-retours et de missions franchement pas passionnantes, rallonge la durée de vie tout en alourdissant le plaisir de jeu. Il est toutefois possible d'influer sur l'évolution des caractéristiques du cheval, de jouer à quatre et de continuer à s'occuper de son haras une fois l'aventure terminée.
- Bande son11/20
Les voix françaises sont plutôt réussies et on reconnaît même des doubleurs connus. Les musiques sont en revanche peu variées mais elles ont le mérite d'apaiser le joueur qui aura forcément tendance à s'agacer devant les nombreuses lacunes du soft.
- Scénario9/20
Encore une fois, le scénario n'est que prétexte à justifier le côté aventure du jeu. Je ne suis même pas sûre que les plus jeunes se sentiront impliqués par cette histoire totalement dépourvue de piment.
On espérait un minimum d'améliorations de la part de ce cinquième opus d'Alexandra Ledermann, mais celui-ci se contente au contraire de rester sur les lacunes du quatrième volet. Qu'il s'agisse des phases d'aventure ou d'équitation, tout est à revoir. Maintenant, le renom de la série se contentera certainement de convaincre les amateurs de se jeter à corps perdu dans l'un des rares titres dédiés à ce sport sur PC.