Aventuriers de l'effroi, donnez votre obole au passeur et osez franchir les deux grands vantaux que nul ne peut abattre. Au-delà se trouve peut-être le fruit de vos errances, mais il en est bien peu qui sauront le trouver, et ceux-là même auront perdu autant qu'ils ont trouvé. Mais si c'est pour si peu, mortels, que vous cherchez la mort, il vous faudra défier la colère des anges et tâcher de préserver un pied dans le réel.
L'aventure dont il est question ici penche certes lourdement dans le gouffre de l'horreur et de la folie, mais il subsiste pourtant çà et là des indices qui nous prouvent que l'individu qui en est le héros conserve encore une once de lucidité qui l'empêche de se noyer dans la brume de ses hallucinations. Errant à travers le temps à la recherche de son frère, le voici contraint de prouver sa vaillance dans une quête où se dressent devant lui les pires créatures fantastiques de son imagination. Le sang qui s'écoule de leurs corps en putréfaction est pourtant bien réel, et les vaincre semble le seul moyen de poursuivre sa route vers une issue qui demeure incertaine.
On baigne dans les hallucinations.
A la croisée des chemins entre le jeu d'aventure/action à la Tomb Raider ou Indiana Jones et le survival horror pour l'ambiance parfois pesante et paranoïaque, Shade : Wrath of Angels nous offre l'opportunité unique de voyager dans le passé à travers quatre époques différentes. Partant du monde contemporain où se déroulent des phénomènes étranges, le héros se voit contraint de batailler sauvagement contre momies et squelettes en Ancienne Egypte, de lutter tel un chevalier dans la tourmente sanglante du Moyen-Age et de rassembler son courage pour fouler du pied la Terre des Ombres. Un voyage qui en appelle forcément au "moi" héroïque de tout joueur normalement constitué, et qui se traduit par une traversée périlleuse dans une trentaine de niveaux très orientés action.
Il est possible de récupérer les armes des ennemis.
On a donc tous les ingrédients pour profiter d'une expérience vidéoludique de qualité, et la version preview à laquelle nous avons pu jouer nous a plutôt donné envie de découvrir le jeu dans son intégralité. La progression incite à aller de l'avant à la recherche de confrontations toujours plus glauques dans des environnements poussiéreux où les monstres laissent parfois la place aux hallucinations furtives. Le gameplay n'a rien de très innovant mais il suffit à procurer quelques sensations. Le héros dispose de plusieurs types de démarches et attitudes offensives et défensives, il peut se battre au moyen de différentes armes que l'on peut d'ailleurs ramasser sur le corps des ennemis vaincus, et même faire appel à un démon qui prend possession de son corps pour l'aider à progresser dans sa quête.
A-t-on encore un pied dans le réel ?
L'ambiance profite de quelques situations plutôt efficaces, comme ce face-à-face avec un sorcier protégé par une araignée géante totalement répugnante. Une fois la bête vaincue on s'aperçoit avec effroi qu'une poignée de ses congénères nous observent, postées sur des piliers cernant le joueur. Il faut alors se résoudre à viser celles-ci avec l'arbalète pour les forcer à descendre avant de les embrocher en fermant les yeux. C'est vrai qu'on émettra quelques réserves en ce qui concerne la facilité déconcertante de la progression de cette version bêta, et que le tout manque un peu d'originalité. Mais nous attendrons patiemment la sortie du jeu le 24 septembre prochain pour juger de la version finale, les développeurs ayant encore en projet d'optimiser un certain nombre d'éléments qui risquent d'influer grandement sur le résultat final. Voilà en tout cas un titre qui s'annonce fort sympathique et dont nous guetterons la sortie à la venue de l'automne.
