Les jeux de stratégie ont rarement convaincu les joueurs console. Interface non appropriée, lisibilité réduite, on avait fini par croire que ce genre de jeu n'avait pas sa place sur des machines comme la PS2, la GameCube ou la Xbox. Aujourd'hui, Goblin Commander nous prouve le contraire.
La motivation principale de Goblin Commander part de l'idée que les jeux de stratégie consoles doivent précisément être pensé pour la console et non se contenter d'être de simples adaptations de jeux PC. Dans cette optique, les créateurs de Goblin Commander ont réussi à pondre un titre mêlant stratégie et action parfaitement adapté à la manette. Se déroulant dans un univers fantastique, le scénario du titre nous narre l'histoire d'Ogriss, un comté occupé par cinq factions de goblins vivant toutes en harmonie sous les ordres du sorcier Fraziel, créateur des goblins. Chacune spécialisée dans un domaine, les factions sont toutes occupées à récolter des ressources bien spécifiques afin de construire la grande machine promise par Fraziel et qui devrait apporter beaucoup à tous les peuples. Mais un malheur arrive avant que la machine ne puisse être terminée, Fraziel est assassiné et toutes les tribus accusent le clan des Stonekrusher d'être à l'origine de cet acte barbare. Le joueur prend le contrôle de Grommel, chef des Stonekrusher. Il devra, au fil des 17 missions, prouver aux autres clans goblins qu'il n'est pour rien dans la mort de Fraziel et ainsi se réconcilier avec chaque faction.
Pour diriger ses troupes, le joueur a deux choix. Soit il déplace l'esprit de Grommel a travers la carte pour indiquer des point de passage ou les ennemis à attaquer – et alors, le jeu ressemble fortement à un STR traditionnel, soit il prend directement le contrôle de son armée pour les déplacer sur la carte – et le jeu prend un aspect action pas désagréable. Quel que soit la méthode choisie, Goblin Commander intègre bon nombre d'ingrédients propres à la stratégie. Pour pouvoir créer de nouvelles unités, il faut obligatoirement posséder suffisamment d'or et d'esprit dans ses stocks. Mais contrairement à ce que l'on connaît, inutile de spécialiser des goblins à la collecte de ressources puisque pour trouver de l'or, il suffit de détruire des éléments du décor, et pour les esprits, il faut simplement prendre possession d'une fontaine à esprits.
Chaque clan de goblins a à sa disposition des titans (un titan par faction). Pour les Stonekrusher, c'est un ogre. Proche du Troll des cavernes du Seigneur des Anneaux, l'ogre est une grosse créature brutale qui peut manger les goblins pour regagner un peu d'énergie. Rigolo. Les autres unités sont aussi très utiles à la progression mais on regrette qu'il y en ait seulement 5 différentes pour chaque tribu. C'est quand même très peu...
L'interface a elle aussi bénéficié du brainstorming spécial console. Pas de menu à l'horizon, juste des touches associées à différentes actions. Très facilement, on peut placer des point de passage ou demander à ses goblins d'attaquer une créature. Plus tard dans le jeu, on pourra aussi contrôler jusqu'à trois clans de goblins simultanément, et là encore, aucune souci de maniabilité à l'horizon. Juste quelques angles de caméra à revoir dans les niveaux boisés où les arbres cachent un peu l'action. Techniquement, le titre demande encore à mon goût quelques efforts. La lisibilité n'est pas encore excellente, et pas seulement au niveau des caméras, mais aussi des graphismes vraiment trop sombres. Je reste quand même confiant sur tout le potentiel de ce titre qui avec son mode deux joueurs en écran splitté sur toutes les consoles, devrait sûrement réconcilier les joueurs avec la stratégie.