Adapter sur PS2 une des plus grandes séries policières de tous les temps (j'exagère à peine), en voilà une idée qu'elle est bonne. Bon maintenant en y regardant de plus près, on s'aperçoit assez vite que le jeu est tout de même un peu limité puisqu'il se présente comme un Driver-Like. Loin de moi l'idée de critiquer le titre de Reflections mais force est de constater que la série produite par Aaron Spelling (et oui, le papa de Beverly Hills et Melrose Place est un vieux de la vieille dans la production de séries) aurait mérité quelque chose de plus consistant, un peu dans la veine d'un GTA par exemple, en gros avec des missions se passant tantôt en voiture, tantôt à pied.

Mais bon comme on ne peut pas toujours avoir ce qu'on désire on devra ici se contenter de missions où des bolides (dont la célèbre Torino rouge à bandes blanches) se tireront la bourre. En fait, le jeu prend comme postulat de départ le fait que vous êtes bien les acteurs de la série et au travers de chaque mission, qui s'apparente à un épisode du show, vous devrez atteindre les objectifs de mission tout en maintenant un audimat élevé. Pour ce faire, il faudra constamment provoquer l'action en fonçant dans des caisses, en tirant sur plusieurs éléments du décor comme des feux de signalisation, des barils remplis d'essence, etc., ou en réalisant plusieurs cascades en roulant à toute berzingue sur des rampes, en effectuant des dérapages... Pour les missions en elles-mêmes on reste dans le conventionnel. Rattraper des fugitifs, des braqueurs de banque et leur tirer dessus avant que ceux-ci n'atteignent les limites de la ville, escorter la voiture d'un témoin, voilà en gros à quoi le jeu vous conviera. En plus de ces missions qui composent le mode Histoire, vous trouverez un mode Balade où vous pourrez visiter à loisir la ville de Bay City avec entre autres les voitures que vous aurez débloquées dans le mode principal, mouais bof l'intérêt d'un tel mode est plus que limité mais bon. Enfin quelques bonus moyennement intéressants vous attendent une fois que vous aurez déniché diverses clés ou items toujours dans le mode Histoire. Z'auraient au moins pu nous mettre une vidéo du générique français de la série !!! On peut imaginer qu'une question de droits aura eu gain de cause.

Ce qu'on ne peut pas enlever au titre c'est que les graphismes sont travaillés, détaillés, qu'ils flattent la rétine et que peu de bugs d'affichage sont de la partie. Ce n'est pas une révolution dans le genre mais au moins la Torino est bien modélisée, les environnements de Bay City grouillent de détails, plusieurs effets spéciaux sont de la partie, les angles de caméra sont bien foutus avec quelques ralentis et plans du plus bel effet et enfin l'architecture des circuits est bien pensée. Maintenant, les cinématiques en cel shading constituées de plans fixes font plutôt rire et le véritable point faible du titre vient du manque de panache des poursuites. En effet l'animation n'est pas géniale, les courses sont molles et seule l'obtention du Turbo boostera quelque peu les challenges. Pour la bande-son vous repasserez fans de la série. Le doublage est hilarant, dans le mauvais sens du terme puisque les doubleurs attitrés de Antonia Fargas, Paul Michael Glaser ou David Soul n'ont pas répondu à l'appel, les musiques très typées funky sont répétitives et les bruitages ont déjà été entendus à mille reprises. En guise de lot de consolation on pourra profiter de la version longue du générique français de la série qui passe en boucle dans les menus.

Le second point qui fâche un peu est le manque d'envergure du gameplay. Comme je le disais plus haut, les poursuites sont molles et vous ne perdrez pas souvent de vue votre cible. De plus vous devez tirer au revolver, uzi ou fusil à pompe à l'aide d'une gachette pour atteindre les voitures ennemies mais comme le tir est semi-automatique vous ne les louperez jamais, de même que les multiples bonus (de vitesse, d'audimat...) qui jonchent les parcours. Cependant la conduite est agréable, la voiture répond bien et cerise sur le gâteau vous pourrez jouer à deux en coopération, l'un utilisant un volant pour conduire (logique) et l'autre un pistolet pour tirer (de plus en plus logique). Quand on dresse le constat final, on se dit que Starsky & Hutch possède pas mal de points faibles comme la mollesse de ses courses, un gameplay un peu basique ou de gros temps de chargements. En contrepartie le titre est assez joli (et encore les cut scènes sont moyennement réalisées) et c'est à peu près tout. En somme le titre de Empire Interactive est répétitif, assez court avec son seul mode de jeu valable comprenant quelque 18 épisodes/courses et après en avoir fait le tour une fois nul doute que vous n'y reviendrez pas de si tôt.